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Ballaigues a célébré dignement sa centenaire!
Simone Rochat-Guignard avec ses deux filles Monique (à dr.) et Anne, et debout le syndic de Ballaigues Thomas Maillefer, le municipal Christian Nyffenegger, le préfet Stives Morand, ainsi que le fils de la centenaire, Pierre-Yves (de g. à dr.).

Ballaigues a célébré dignement sa centenaire!

6 décembre 2024 | Textes et photos: Roger Juillerat
Edition N°3847

Entourée de sa famille, Simone Rochat-Guignard a fêté ses 100 ans à l’EMS du Jura. Elle reste en forme, et quand ça va plus dur, elle dit souvent «Never mind, comme disent les Anglais, faut pas s’en faire».

Mère de trois enfants, Simone Rochat-Guignard ne compte pas moins de 19 petits-enfants et 30 arrière-petits-enfants. Une grande famille donc pour cette dame d’une grande amabilité, qui a fêté ses 100 ans mercredi à l’EMS du Jura, à Ballaigues, et dont la fille Monique a dressé un riche portrait relatant son histoire depuis ce 31 décembre 1924 où elle est née. Comme la fin de l’année est déjà beaucoup chargée de fêtes, la famille a en effet préféré marquer l’événement avec un peu d’avance.

Simone a vu le jour à Nyon, fille d’un papa qui est descendu de la vallée de Joux pour y ouvrir un magasin d’horlogerie, et d’une maman originaire du Pays de Montbéliard. Elle a eu deux frères et une sœur et s’est révélée être une excellente élève, car elle a terminé sa scolarité avec des prix avant de partir dans une famille à Zurich pour apprendre l’allemand, une langue qu’elle parle encore très bien aujourd’hui. Mais Simone est rentrée à la maison quand elle a perdu sa petite sœur, d’une leucémie foudroyante, et c’est à 19 ans, pendant la guerre, qu’elle y retournera pour travailler au bureau des coupons de nourriture.

Sur le lac de Sauvabelin

Simone Rochat-Guignard a vécu ensuite à Vevey chez une tante et s’est décidée à partir en Angleterre pour mettre une nouvelle corde à son arc des langues, s’occupant des quatre enfants d’une famille. De retour en Suisse, elle s’installera à Lausanne pour travailler comme secrétaire. Elle se rappelle quand elle patinait sur le lac de Sauvabelin avec Hermann Rochat, de la vallée de Joux. Et c’est avec lui qu’elle se mariera en 1953 et aura ses trois enfants, Monique, Anne et Pierre-Yves. «J’avais beaucoup de joie avec mes enfants», déclare Simone, qui a toujours aimé la marche, a fait de nombreuses courses en montagne et du ski avec eux.

Elle a aussi compté de nombreuses amies, dont celles qu’elle rencontrait lors des cultes de l’assemblée chrétienne des Trois-Rois à Lausanne.

Après le décès de son mari en 2017, ses enfants ont organisé son déménagement à Vallorbe, afin qu’elle soit plus proche de ses filles et elle se souvient de ses promenades quotidiennes le long de l’Orbe. Elle rejoindra ensuite l’EMS du Jura, où elle est reconnaissante de la gentillesse du personnel. Au début, elle faisait ses petits tours dans la cour avec son rollator, mais une fracture du fémur l’a contrainte à se déplacer dans une chaise.

«Never mind, faut pas s’en faire», dit-elle quand ça va plus dur. Elle joue toujours au scrabble, comme elle se chante des cantiques dans sa tête en lisant son vieux recueil et en relevant: «J’attends l’aurore d’un jour nouveau dans la maison du Père, confiante que le Seigneur continuera à m’accompagner jusqu’au bout du voyage.»