Yverdon-les-Bains – La manifestation n’a pas rencontré le succès escompté, aux yeux des marchands. Plusieurs d’entre eux dénoncent le manque d’animation sur la place Pestalozzi et souhaiteraient une réaction des autorités.
N’est pas digne d’un conte de Dickens qui veut, le Marché de Noël de la Cité thermale n’a pas suscité la magie.
Le Marché de Noël de la place Pestalozzi, qui s’est achevé le 24 décembre, n’aura décidément pas attiré les foules. Lors d’une visite parmi les étals aux mille saveurs, vendredi dernier, nous avons recueilli le témoignage de plusieurs marchands, attristés par la situation. «Cette année, c’était très calme, déplorait le nougatier de Montélimar, qui tient également d’autres chalets dans les marchés de Montreux, Lausanne et Bienne. Ce n’était pas la catastrophe, mais il y avait très peu de clients et le soir, ça se vidait très tôt.»
Avec une location de 2500 francs par chalet -soit une augmentation de près de 800 francs depuis que la nouvelle organisation a été mise sur pied, en 2015-, on se demande comment ces marchands sont parvenus à joindre les deux bouts. En début de semaine dernière, l’une des locataires d’un chalet, qui vendait des vêtements pour bébés, n’a même pas attendu le début des Nocturnes pour fermer boutique. C’est dire !
«T’as fait combien ?», telle est la question que posait, chaque soir, une vendeuse de bijoux ethniques à ses collègues et c’est souvent le même air dépité qui se lisait sur le visage de ces derniers. «On gardait espoir avant les Nocturnes, mais là aussi, ça a été catastrophique», poursuivait-elle. Même son de cloche pour la décoratrice florale. «Honnêtement, mon bilan est mauvais. L’année passée, mon chiffre d’affaire avait baissé de 40 à 45% et, cette année, c’est pire», soupirait-t-elle. «On n’atteindra pas les chiffres de l’année passée, c’est sûr !», affirmait le vendeur de foie gras, qui constatait une perte d’environ 25% de son chiffre.
Une clientèle fidèle
Les poteries et les céramiques sont peut-être ce qui s’est vendu le mieux sur les étals. «Je crois que les clients ont recherché l’originalité», remarquait une céramiste qui crée ses propres créations artisanales. «Les pots, les assiettes et les tasses restent des cadeaux utiles», renchérissait l’une de ses collègues, qui réussira, malgré tout, à atteindre un bilan positif.
Heureusement qu’une clientèle était fidèle au poste. «Malgré les journées creuses, les chalands, s’ils ont la volonté d’acheter quelque chose qui leur fait plaisir, ils l’achètent. En tout cas, ceux de l’année passée sont revenus», relativisait une vendeuse de tapenade et d’huile d’olive, qui tirait également un bilan plutôt positif. Revenir pour le client fidèle ? «Oui, mais dans quelles conditions ?», s’interrogeait son voisin.
Un manque d’animation
La foule ne s’est pas précipitée au Marché de Noël.
Comment expliquer le manque de fréquentation de la part des visiteurs ? «Ce n’était en tout cas pas la faute à la météo !, affirmait cette vendeuse de biberlis. Je participe à ce marché depuis vingt ans et c’est la première fois qu’il faisait un temps aussi clément.»
Si les badauds ont boudé le marché, c’est certainement dû au fait qu’il y avait très peu d’animations. «Sous l’égide de la nouvelle organisation, le Marché de Noël a perdu de sa superbe», affirmaient plusieurs commerçants. «Certaines années, il y avait des tours en poneys, des contes et des ateliers maquillage pour les enfants, c’était une toute autre ambiance et il y avait foule», se souvient le vendeur de morilles. Exceptée la patinoire mobile, mise à disposition par la Commune d’Yverdon-les-Bains, peu d’activités étaient dédiées aux petites têtes blondes.
«Même le sapin de Noël était misérable, puisqu’il n’était même pas décoré dignement pour l’occasion», s’attristait celui qui préparait des crêpes. En effet, force est de constater que, mis à part les quelques messages de Noël accrochés aux branches, aucune boule n’était suspendue.
«C’est à la Commune de faire quelque chose, pour empêcher la déconfiture totale du marché», poursuivait-il. «On espère vivement une réaction de la part des autorités», rétorquait une autre marchande.
La Municipalité, par la voix de son syndic Jean-Daniel Carrard, souhaite tirer le bilan de cette édition 2016 d’ici fin janvier. «Si les commerçants et les organisateurs ont des plaintes ou des suggestions à faire, nous les invitons cordialement à s’exprimer, afin de nous déterminer sur l’avenir du Marché de Noël», conclut l’édile yverdonnois.
