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«Bobo» et YS étaient faits pour s’entendre

7 septembre 2018 | Edition N°2327

Alessandro Ciarrocchi vit sa première expérience en Suisse romande. Grâce à son attitude et à ses performances, celle-ci a parfaitement débuté.

Pour certains, il est encore un peu lourd, bien qu’il soit l’un des joueurs les plus utilisés par son entraîneur à Yverdon Sport. Pour d’autres, il est trop maladroit avec ses pieds, bien qu’il ait inscrit une réussite absolument splendide face à Bellinzone. En fait, Alessandro Ciarrocchi n’a pas forcément le profil d’un buteur impressionnant. Il ne ressemble ni à Djibril Cissé, à qui il a succédé et qui a laissé un très bon souvenir au Stade Municipal, ni à Karim Chentouf, par exemple, qui alignent les buts avec le rival Stade Nyonnais depuis plusieurs saisons. Ses statistiques sont d’ailleurs plutôt sobres. Avec Aarau, il a trouvé le chemin des filets quatorze fois lors des deux dernières saisons de Challenge League. Une marque dans ses standards. Et pourtant, Dieu sait que l’ancien joueur de Serie B est précieux à la pointe d’un collectif.

Comportement exemplaire

D’abord, Alessandro Ciarrocchi, c’est une attitude irréprochable. Vous pouvez chercher un partenaire qui en dira du mal, vous ne le trouverez pas. «Si je suis un coéquipier modèle? Non, non. Mais je suis quelqu’un d’assez tranquille, et je m’adapte facilement, sourit celui qui est surnommé Bobo. Et puis, à YS, je côtoie beaucoup d’autres joueurs expérimentés, comme François Marque, Bertrand Ndzomo et Sébastien Le Neün. Avec eux, c’est facile de créer une bonne atmosphère de travail.»

Ensuite, et surtout, le natif de Winterthour est devenu un premier choix sur le terrain aux yeux de son coach. Il partait avec les faveurs de la côte, certes, mais ses concurrents se nomment tout de même Cristian Bud et Janko Pacar, pas n’importe qui à l’échelle de la troisième division suisse. Et celui qui a connu la Super League avec Bellinzone ne se contente pas d’inscrire des réussites importantes: «Pour l’instant, j’en suis à trois buts en cinq matches. A mes yeux, se sont de super stats. Et après tout, c’est ce que les gens attendent d’un buteur. Mais notre coach ne se fie pas qu’à ça. Il veut que le centre-avant qu’il place sur le terrain joue également un rôle défensif.» Dans l’autre sens, le travail offensif, notamment à la finition, n’incombe pas uniquement à une personne.

Dans la Cité thermale, Alessandro Ciarrocchi vit sa première expérience de ce côté-là de la Sarine. «J’ai plutôt l’habitude d’affronter les équipes romandes», rigole l’attaquant. Pour avoir pas mal bourlingué, l’ancien espoir des sélections juniors de l’équipe nationale connaît très bien le football suisse, y compris celui de Promotion League et le FC Breitenrain, qu’Yverdon Sport reçoit demain. «J’ai côtoyé Enrico Schirinzi et Edis Colic, deux excellents joueurs. Il s’agit d’une équipe très compacte. C’est un peu plus dangereux de les affronter chez eux, sur leur synthétique, mais les accueillir n’aura rien d’évident non plus.»

Ambitions communes

A 30 ans, celui qui était parti en Italie en 2006 pour tenter de percer n’a rien perdu de ses ambitions. «Là-bas, si tu ne saisis pas ta première occasion, c’est fini. Sans vraiment qu’on me donne ma chance, c’est un peu ce qui m’est arrivé. Mais il ne faut pas sous-estimer le niveau en Suisse. Avoir joué en Super League et en Challenge League, c’est une fierté pour moi. D’ailleurs, j’espère bien y retourner.» Ça tombe bien, Yverdon Sport aussi.

Florian Vaney