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Braquage à main armée en plein centre-ville

14 juin 2013

La gérante d’une boutique de matériel d’occasion, située à la rue du Valentin à Yverdon-les-Bains, a été menacée par un inconnu armé. Ce dernier s’est fait remettre un billet de cinquante francs avant de prendre la fuite. La victime, très choquée, n’est pas blessée.

C’est dans ce magasin de la rue du Valentin qu’a eu lieu le braquage mardi après-midi.

«J’ai tellement peur qu’il revienne pour me tuer!», explique Blanche, 76 ans, entre deux sanglots qu’elle s’excuse déjà de ne pas pouvoir retenir. Une femme, menue, gérante de la boutique de matériel d’occasion, située à la rue du Valentin à Yverdon-les-Bains, à quelques mètres du poste de police, qui, quelques heures après avoir été victime d’un braquage, est encore sous le choc.

Une «petite dame», ainsi que l’appellent certains des autres commerçants de cette rue du centre-ville, dont la voix et les gestes mal assurés trahissent encore la violence de l’épreuve qu’elle vient de vivre; celle de s’être retrouvée, seule, en plein après-midi, face un inconnu pointant son arme sur son visage.

Caché des regards

C’était, mardi après-midi, peu avant 16h. Blanche était occupée à l’arrière de son magasin, proche du comptoir où se trouve la caisse, la radio allumée. Un endroit que la configuration du lieu rend impossible à voir depuis la rue où passent pourtant plusieurs personnes par jour, et ce, malgré l’immense vitrine du commerce et sa porte d’entrée toujours ouverte en présence de la gérante. «L’homme devait porter des baskets ou des chaussures légères, car je ne l’ai pas entendu rentrer», explique Blanche.

Un homme «grand, mince, et sans accent», selon la victime, «âgé entre 20 et 30 ans», selon la police, vêtu d’une veste de moto et portant de grandes lunettes de soleil. Des gants qui mettront la puce à l’oreille à Blanche lorsque, arrivant au milieu du magasin pour se diriger à l’endroit où elle se trouve, la gérante aperçoit l’homme, qui a alors relevé son capuchon et posé un foulard rose sur son visage. «Je me suis dit que c’était vraiment bizarre d’être habillé comme ça avec cette chaleur», raconte la gérante.

«Une bizarrerie» qu’elle ne tardera, hélas, pas à comprendre. L’inconnu s’approche d’elle et, tout en la menaçant d’une arme de poing, se met à crier, en boucle: «File-moi le fric! Je vais te tuer! Je vais te tuer!» Des menaces que la gérante supplie de ne pas mettre à exécution. «Ne faites pas ça, j’ai un mari handicapé dont je dois m’occuper! » Le braqueur aurait alors rétorqué «je m’en fous, moi, j’ai des gamins à nourrir!», avant de répéter ses sommations, selon Blanche. Des menaces qu’il profère, toujours en pointant son arme sur la gérante. «Il était tellement près que j’ai pu la toucher du bout du doigt», raconte la gérante qui, par ce geste, voulait tenter de savoir s’il s’agissait d’une arme factice ou pas. «Mais j’ai tout de suite vu à quoi j’avais affaire».

Pour cinquante francs

La gérante tend alors un billet de 50 francs à son agresseur. Un billet qu’elle ne lâche pas de bon coeur, si bien que, dans l’action, il finira déchiré. L’homme en réclame plus. «Mais je lui ai dit que je n’avais rien d’autre», explique la victime.

Après quelques minutes, l’homme se décide enfin à partir. «Mais en sortant, il a entravé le chemin en foutant tous mes livres par terre pour que je ne puisse pas sortir», raconte Blanche, qui s’est alors mise à appeler au secours. Mais le braqueur, bien que pourchassé, un instant, par un ouvrier qui travaillait à proximité du magasin parvient à prendre la fuite. Et l’intervention de trois patrouilles de la Police régionale du Nord vaudois, de trois patrouilles et d’un conducteur de chien de la Gendarmerie et des inspecteurs de la Police de Sûreté ne permettra pas de l’arrêter.

Quant à Blanche, après une nuit passée sans parvenir à trouver le sommeil, elle était, dès le lendemain, de retour dans son magasin. «Pour mettre de l’ordre et parce que, contre l’avis de mon mari, je me suis dit que si je ne revenais pas tout de suite, je n’oserai peut-être plus jamais revenir», explique la gérante qui ne cache pas qu’elle travaille désormais avec la peur au ventre, lorsque un homme de grande taille pousse la porte de son commerce. Le procureur de service a ouvert une enquête.

Raphaël Muriset