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Brutalement, le rêve s’est arrêté
©Michel Duvoisin

Brutalement, le rêve s’est arrêté

8 mai 2017 | Edition N°1991

Badminton – Finale LNA – Comme en 2012, Yverdon doit se contenter de l’argent après s’être incliné en Argovie, hier. Une défaite amère, qui s’est jouée sur des détails.

Sarah Golay consolée par son coéquipier Pierrick Deschenaux, surnuméraire durant cette finale. ©Michel Duvoisin

Sarah Golay consolée par son coéquipier Pierrick Deschenaux, surnuméraire durant cette finale.

Un épilogue extraordinaire face à Uzwil en demi-finale, il y a un mois ; les caméras de la RTS posées dans une salle pleine à craquer pour la première partie de la finale, samedi à Yverdon ; près d’un demi-millier de spectateurs rassemblés à Gebenstorf pour le dénouement de la saison, hier : les joueurs du BCY ont touché du bout des doigts le rêve, représenté par un titre de champion de Suisse, et ont vécu une magnifique aventure, qui a, cependant, brutalement pris fin hier, face au Team Argovia.

Les éléments semblaient, pourtant, réunis pour que la fin s’écrive autrement. Menés quatre matches à un durant la première des deux journées de la finale de LNA, à domicile, les badistes nord-vaudois étaient parvenus, dans un premier temps, à mettre la pression de côté et à recoller à 4-4 à mi-chemin, à l’heure de quitter la Cité thérmale. «On ne savait pas vraiment quelle stratégie utiliser chez nous, admettait Sarah Golay. On voulait surtout fatiguer leurs meilleurs éléments en les forçant à disputer plusieurs rencontres d’affiliée.» Cela a fini par fonctionner, puisque qu’après la moitié des matches, Yverdon menait de… 18 points (le troisième critère pour départager les équipes après les matches et les sets). «Pas sûr qu’on puisse vraiment s’appuyer là-dessus, rigolait-elle au moment de se rendre à Gebenstorf, là où la formation argovienne attendait de pied ferme ses coéquipiers pour la décision. Si on possède un avantage, c’est peut-être celui d’avoir remporté les trois dernières manches. On a prouvé supporter la pression.» «La vérité du moment fera foi, lançait, quant à lui, Christophe Debétaz. Il pourrait y avoir 8-0 pour nous comme pour eux que cela ne me surprendrait pas.»

 

Manœuvre réussie

 

Toute la détresse d’Ayla Huser, au terme d’un week-end durant lequel elle n’a pas réussi à apporter sa pierre à l’édifice yverdonnois. ©Michel Duvoisin

Toute la détresse d’Ayla Huser, au terme d’un week-end durant lequel elle n’a pas réussi à apporter sa pierre à l’édifice yverdonnois.

Là où Yverdon avait hésité sur la manière de procéder samedi, la stratégie argovienne était claire à la seconde où les Vaudois sont descendus du car pour entrer dans la salle qui allait être leur tombeau quelques heures plus tard. Les rencontres que la formation suisse-allemande avaient remportées la vieille seraient les premières qui se disputeraient au retour. La manœuvre avait pour seul but de prendre l’ascendant psychologique, et cela a fonctionné, puisque les Alémaniques se sont imposés, non sans peine, lors des trois premières parties pour mener 7-4.

Ce scénario, les Yverdonnois l’avait déjà vécu en demi-finale, où ils étaient parvenus à renverser la vapeur. Un «come-back» qui semblait, également, se dessiner hier lorsque Jan Fröhlich et Christophe Debétaz ont remporté leur double avec la manière, en montrant la voie de guerriers à suivre pour leurs partenaires. Et puis, le hic : «J’ai dû aller affronter Joël König directement après mon double, expliquait, au bord des larmes, Anthony Dumartheray. Mais ce n’est pas une excuse, la victoire était dans mes cordes.» Si cette deuxième rencontre aurait tout aussi bien pu basculer dans le camp nord-vaudois, elle a fui la raquette du capitaine et placé le BCY dos au mur.

Les Yverdonnois, ici Matthew Nottingham (à g.) et Anthony Dumartheray, ont été soutenus par un nombreux public, chez eux, samedi. ©Michel Duvoisin

Les Yverdonnois, ici Matthew Nottingham (à g.) et Anthony Dumartheray, ont été soutenus par un nombreux public, chez eux, samedi.

Un mur que n’ont pas pu éviter Ayla Huser et Sarah Golay, battues en deux sets quelques minutes plus tard. Yverdon y a mis tout son cœur, et même un peu plus, mais n’est pas parvenu à transformer les quelques détails qui ont fait toute la différence en sa faveur. «On ne peut même pas dire qu’on a perdu cette finale, ce sont nos adversaires qui sont allés chercher la victoire. Ils ont été les plus forts», admettait encore Anthony Dumartheray. Ce titre de champion de Suisse manque, donc, encore au palmarès du club de la Cité thermale, qui aura à cœur de corriger cette anomalie dès l’année prochaine.

 

Aller : Yverdon – Team Argovia 4-4 (10-10)

 

Simples hommes : Carder – Martins 12-21 21-18 13-21. Fröhlich – Künzi 12-21 21-13 21-7. Dumartheray – König 21-11 21-16.

Simple dames : Huser – Stern 18-21 17-21.

Doubles hommes : Dumartheray/Nottingham – Khakimov/Shaharudin 15-21 21-14 17-21. Debétaz/ Fröhlich – Martins/Künzi 21-14 21-18.

Double dames : S. Golay/Huser – Stern/von Rotz 17-21 19-21.

Double mixte : M. Golay/Nottingham – Müller/Khakimov 21-14 19-21 21-16.

Notes : Centre de badminton, 300 spectateurs.

 

Retour : Team Argovia – Yverdon 5-1 (10-4)

 

Simples hommes : Martins – Carder 21-11 21-17. König – Dumartheray 21-17 11-21 21-16.

Simple dames : Stern – Huser 21-11 21-16.

Doubles hommes : Khakimov/Shaharudin – Dumartheray/Nottingham 21-19 17-21 21-16. Martins/Künzi – Debétaz/Fröhlich 17-21 18-21.

Double dames : Stern/von Rotz – S. Golay/Huser 21-16 21-12. Les deux autres matches au programme n’ont pas été disputés.

Notes : Gebenstorf, 400 spectateurs.

 

Florian Vaney

Rédaction