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«Ce lieu mythique doit vivre»
Bastien Kerninon et Isabelle Behnke © Michel Duperrex

«Ce lieu mythique doit vivre»

7 octobre 2021

Bastien Kerninon et Isabelle Behnke ont créé le Black Lodge en souhaitant faire revivre l’esprit historique du lieu, tout en ajoutant leur touche. Mais l’établissement accumule les obstacles.

Le Café du Pont, le Cactus, la Dame de Caro, le Highland’s… Cet établissement de la rue des Casernes a connu plusieurs appellations, plusieurs atmosphères, et c’est aussi ce qui a séduit Isabelle Behnke et Bastien Kerninon à l’heure de tenter le pari de faire renaître ce lieu emblématique, avec leur touche personnelle.

Tout allait pourtant parfaitement pour le couple de restaurateurs, qui gère un établissement à succès, le Double R, à deux pas. Mais un coup de cœur, ça ne se commande pas. «Nous avons toujours apprécié ce lieu, il est spécial à Yverdon», explique Isabelle Behnke. Alors, avec l’aide de professionnels et d’amis, et armé de toute sa motivation, le duo a multiplié les travaux et ouvert il y a environ une année, profitant d’une fenêtre entre deux «fermetures Covid». «On avait vraiment envie, on ne voulait plus attendre, alors on y est allés», explique le couple, qui a également décidé d’ouvrir le matin et de revenir donc à l’essence même du lieu, lorsque le Café du Pont accueillait une population à peine levée.

Et puis, en décembre, alors que l’établissement trouvait son rythme, première fermeture. Et là, le coup de massue: les aides n’arrivent pas, puisque l’établissement a été ouvert alors que la pandémie avait déjà débuté. «Là, ça fait mal. On a multiplié les demandes, y compris auprès du Fonds de solidarité de la Ville, et on n’a rien eu.» A la réouverture du printemps, il a fallu repartir de zéro et puis… de plus bas que zéro avec l’instauration du pass Covid. «Là, ce n’était même plus un coup de massue, c’est carrément le punching-ball. Pour les établissements bien installés, c’est déjà dur. Alors pour un qui cherche à se faire connaître…», image Isabelle Behnke, qui ne va rien lâcher. «Bastien et moi, on est des battants, on veut faire vivre ce lieu mythique. Mais aujourd’hui, la vérité, c’est que ce sont nos deux salaires du Double R qui permettent de faire tenir le Black Lodge. Jusqu’à quand, c’est la question…»

Un petit coup de moins bien au moral, vite balayé. «On n’a pas le droit d’arrêter d’y croire», se reprend la patronne.

 

«Là, on dit merci à la Municipalité d’Yverdon»

 

Depuis la fin de l’été, le Black Lodge peut accueillir ses clients le long de la Thièle, un peu sur les hauteurs. Un lieu parfait pour l’apéro, même si la route sépare la nouvelle terrasse du restaurant. «Quand il y a du monde, on ouvre un petit chalet, c’est idyllique. Là, on dit merci à la Municipalité d’Yverdon, qui a supprimé les places de parc et nous a permis de nous installer ici. Ça nous a clairement sauvé la fin de l’été et on va laisser ouvert cet automne autant qu’on peut.»

 

Une salle du haut encore trop méconnue

 

Il s’agit là d’un des grands regrets d’Isabelle Behnke: la salle du haut, destinée à la restauration, est désormais vide trop souvent, malgré sa décoration et son atmosphère, qui tiennent à cœur à la patronne. «On cartonnait avant la fermeture, les retours étaient super positifs. Et là, elle est tombée dans l’oubli. On peut la réserver pour une soirée d’entreprise ou entre amis et profiter de notre cuisine, je ne demande que ça. Il faut que l’étincelle se rallume!»

Rédaction