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«Ce sera plus compliqué d’avoir des responsabilités»
© Champi

«Ce sera plus compliqué d’avoir des responsabilités»

18 août 2022

Privé d’Hockeyades l’an passé en raison d’une opération à une épaule, Simon Le Coultre a retrouvé la glace du Sentier, mardi soir, lors de la victoire de Genève-Servette contre Vitkovice (3-1). L’occasion d’évoquer avec le défenseur combier ses ambitions pour la saison à venir.

Simon Le Coultre, après avoir dû faire l’impasse sur les Hockeyades l’été dernier, on imagine que vous étiez content de retrouver «votre» public…

Oui, d’autant plus que je n’y avais participé qu’une fois depuis que j’ai rejoint Genève-Servette. Donc c’était cool, il y avait un peu toute ma famille, et j’ai pu profiter de voir les gens après le match.

 

Avant mardi en milieu de journée, vous n’étiez cependant pas sûr d’être sur la glace contre Vitkovice. Que s’est-il passé?

On fait tourner l’effectif pour que tout le monde ait assez de temps de jeu et, à la base, je ne devais pas disputer ce match. Mais l’un des joueurs qui devait être sur la glace a dû être remplacé et les coaches m’ont choisi.

 

Cette année, vous n’affrontez ni le Lausanne HC ni Fribourg-Gottéron durant les Hockeyades, une volonté des clubs. Selon vous, est-ce une bonne ou une mauvaise chose?

D’un côté, c’est dommage, car cela attire moins de spectateurs. De l’autre, c’est bien, car on joue suffisamment contre eux lors de la saison régulière. Donc c’est intéressant de se confronter à d’autres équipes, d’autres styles de jeu. C’est toujours bien de se comparer à ce qui se fait ailleurs.

 

Justement, qu’avez-vous pensé des Tchèques de Vitkovice?

C’est une bonne équipe, avec des joueurs grands et lourds. Leur jeu est assez rapide, c’était un bon match.

 

Vous avez été nommé «homme du match» du côté genevois. Peut-on dire qu’il y avait un brin de chauvinisme?

(Rires) En fait, le petit garçon qui remettait le prix est le fils de ma cousine, donc c’était un clin d’œil.

 

On parle beaucoup du fait que les équipes de National League pourront évoluer avec six étrangers sur la glace, la saison à venir. Que pensez-vous de ce changement?

Je ne sais pas trop… Il faudra voir comment cela fonctionne lors de cette première année. Avec ce qui se passe dans le monde actuellement, les équipes ont pu avoir de super joueurs. À voir si certains réintégreront la KHL quand la situation se calmera. Ce qui est sûr, c’est que les Suisses devront travailler plus pour mériter des responsabilités.

 

Avec la concurrence que cela va entraîner, pensez-vous qu’il sera plus difficile de vous faire une place au sein de l’équipe?

Ce sera plus compliqué d’avoir des responsabilités, de jouer les situations spéciales, le power-play. Après, à moi de travailler pour prouver au coach qu’il peut compter sur moi. Et la concurrence va augmenter le niveau des équipes, ce qui est une bonne chose.

 

«Il faut gentiment que j’arrive à me faire une place en équipe nationale pour les grands tournois.»

 

Face à Vitkovice, vous n’étiez pas sur la glace lorsque les Grenat évoluaient en supériorité numérique. Une situation un peu frustrante?

Non, car on essaie actuellement plein de combinaisons différentes. Le power-play, c’est bien quand tu es dessus mais, quand ce n’est pas le cas, il y a d’autres occasions de se montrer, tant à cinq contre cinq qu’en box-play.

 

À titre personnel, quelles ambitions avez-vous pour cette nouvelle saison avec Genève-Servette?

Continuer de progresser, de beaucoup jouer. J’espère réussir à moins forcer le jeu, à être un peu plus calme et à saisir les opportunités quand elles se présentent.

 

La saison dernière, vous avez été convoqué plusieurs fois avec l’équipe de Suisse lors des phases de préparation. Que vous manque-t-il encore pour franchir un palier supplémentaire et être sélectionné pour les grands tournois?

Un peu de tout, et aussi de la chance. Ce n’est pas passé loin lors de l’exercice écoulé, mais les joueurs de NHL ont fini par rejoindre l’équipe, et les coaches les ont préférés à certains joueurs du championnat suisse. Mais j’ai fait un bon camp de préparation, alors on verra pour ces prochaines années. À moi de prouver que je peux jouer au niveau international.

 

Qu’est-ce que cela vous a apporté de pouvoir côtoyer certains des meilleurs joueurs du pays?

C’est toujours bien, car il y a beaucoup de communication, on pose des questions pour savoir comment cela se passe dans les autres clubs. On voit aussi comment les autres travaillent, et les conseils sont toujours bons à prendre. Et puis, le jeu est plus rapide qu’en club, un peu comme lors des matches de playoffs. Chacun se bat pour rester le plus longtemps possible avec l’équipe de Suisse, ce qui rend aussi les entraînements plus intenses.

 

À 23 ans, cette saison fera-t-elle partie des années capitales, pour vous, afin d’intégrer l’équipe nationale de façon régulière?

Je ne sais pas si on peut dire qu’elle fera partie des années capitales, mais il faut gentiment que j’arrive à me faire une place pour les grands tournois. Cependant, je ne me mets pas de pression par rapport à ça.

 

Un week-end noir pour les Le Coultre

Les dates des 19 et 20 mars 2022 ne resteront pas parmi les meilleurs moments à se remémorer pour la famille Le Coultre. Engagé dans la lutte pour le maintien en 1re ligue avec le HC Vallée de Joux, Vincent Le Coultre s’était en effet incliné avec les Combiers lors de l’ultime match le samedi, tandis que son petit frère Simon voyait sa saison avec Genève-Servette s’achever le lendemain contre Lugano, au stade des pré-playoffs.

«Je ne savais même pas que c’était le même week-end… Vincent l’a moins bien vécu que moi, parce qu’une relégation est plus compliquée à gérer, plus grave qu’une élimination en pré-playoffs, relève Simon Le Coultre. Avec Genève-Servette, on a raté nos objectifs et il fallait encaisser ça, puis se remettre au travail. Pour le HCVJ, c’est un coup dur de se retrouver un cran au-dessous. Le problème des petits clubs est de toujours avoir des joueurs, car les bons vont partir évoluer à un niveau plus haut, comme nous l’avons fait mon frère et moi.»

Muriel Ambühl