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«C’est de la malveillance pure et simple»

19 mars 2022

Vincent Piguet a mobilisé ses fidèles lieutenants samedi matin avec un objectif: remonter la tente tombée dans le Mujon. Pas une mince affaire, tant la structure est lourde et la toile gorgée d’eau. Après près d’une heure d’efforts, sous la conduite experte d’Alain Parisod, nommé « chef des travaux », victoire! Voilà la très grande tente hissée sur la berge, au prix d’un beau travail d’équipe qui a même conduit Vincent Piguet, fringant sexagénaire, à se retrouver les quatre fers en l’air après avoir tiré tant et plus un des pieds de la tente et à finir à la renverse, emporté par son élan! Le président du rugby, fidèle aux valeurs de ce sport pas comme les autres, a tout donné, y compris jusqu’à mettre son intégrité physique en question!

Si la grande tente s’est retrouvée au milieu du Mujon en fin de semaine, c’est à cause du vent qui s’est engouffré sous ses toiles et l’a faite s’envoler. « Mais il s’agit d’un acte de malveillance. Nous fermons toujours la tente de manière hermétique afin justement d’éviter que l’air puisse s’engouffrer. Nous ne l’avons pas utilisée depuis dimanche, et nous l’avions bien fermée ce soir-là. » Alors, que s’est-il passé? « Nous avons déjà surpris des jeunes à l’intérieur, qui profitaient de cette structure pour fumer des joints à l’abri des regards. Ils se créent un passage côté Mujon justement, pour ne pas qu’on les voie depuis le terrain, et ils ne referment pas en partant. C’est de la malveillance pure et simple et c’est triste. »

Vincent Piguet, après avoir participé très activement à la remontée de la tente au sec, s’en est allé porter plainte à la Police. « Nous avons hésité à faire appel aux pompiers ou à une entreprise spécialisée comme Cand-Landi, mais cela aurait encore alourdi la facture. Heureusement que nous avons pu la remonter nous-même », précise le président, reconnaissant envers la demi-douzaine de membres du club sur lesquels il a pu compter samedi matin.

Les dégâts sont considérables puisque la tente est complètement foutue. Or, elle n’appartient même pas au rugby-club, mais à Bernard Stalder, lui aussi présent aux Vuagères ce samedi pour constater l’ampleur des dégâts. « Il s’agit des tentes prévues pour les Festyvhockey que Bernard nous prête gratuitement. C’est triste pour lui. Il fait un geste super pour nous et il récolte des emmerdes », fulmine Vincent Piguet.

Bernard Stalder est lui aussi très mécontent, bien sûr. « Je trouve normal de prêter mes tentes au rugby, c’est logique de s’entraider entre sociétés locales. Maintenant, je vais prendre contact avec le fournisseur pour en retrouver une le plus vite possible et voir ce que l’on peut faire. » Les Festyvhockey ont toujours lieu au cours de l’été et il faut donc déjà se remettre en cherche d’une tente. « Bernard nous les prête pour l’hiver, ce qui est super pratique pour nous. On peut mettre les spectateurs à l’abri, stocker du matériel, les joueurs s’y changent aussi… Quand il fait froid, ces tentes nous sont très utiles. Et en juin, on allait les démonter et elles allaient servir aux Festyvhockey », complète Vincent Piguet.

Il va donc falloir se débrouiller dans les semaines à venir, en espérant que le soleil fasse son apparition lors des matches afin de rendre l’absence des tentes moins préjudiciable. Il n’en reste pas moins qu’une telle structure coûte des milliers de francs, en espérant que les assurances se montrent compréhensives.

En attendant de voir si son dépôt de plainte amène quelque chose de concret, Vincent Piguet réclame de l’aide à la Ville. « Ce n’est pas nouveau, nous aimerions que l’accès au site soit protégé et grillagé. Les nouveaux vestiaires vont arriver et il serait très utile que notre terrain soit protégé des intrusions. On s’aperçoit ce week-end que c’est primordial. S’il y avait des grillages, ce serait beaucoup plus compliqué pour les vandales de s’inviter sur nos installations et de nous coûter des milliers de francs. »

Tim Guillemin