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«C’est la fête  du foot vaudois»
L'entraineur du LS Ludovic Magnin.(KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

«C’est la fête du foot vaudois»

31 mars 2023

Dimanche, c’est «le match des vaudois», le choc entre le chasseur Lausanne-Sport (3e) et le chassé Yverdon Sport (1er), à 16h30 à la Tuilière. Prise de température avec l’entraîneur du LS, Ludovic Magnin.

Le LS vient d’annoncer la barre des 8000 billets vendus franchie. Ludovic Magnin, il va y avoir du monde dimanche à la Tuilière!

C’est une magnifique nouvelle, oui. Cela montre aussi que les deux clubs font du très bon boulot. Yverdon connaît une saison exceptionnelle et, de notre côté, après les difficultés de la première partie de saison, on a réussi à remettre le bateau dans la bonne direction. Il va y avoir une belle ambiance, et j’espère simplement que les gens auront la présence d’esprit d’éviter de faire des bêtises, comme le pétard qui avait explosé à côté de l’oreille d’un jeune ramasseur de balles (ndlr: en septembre dernier). Ce doit être la fête du foot vaudois.

Depuis la reprise, Lausanne s’est mis à gagner à l’extérieur, mais reste sur deux nuls et une défaite à domicile. La tendance s’est inversée par rapport à l’automne?

Contre Thoune, on a perdu notre premier match à domicile depuis le début du championnat, il n’y a pas mort d’homme. Et les nuls à la maison, ce sont des choses qui arrivent aussi. Mais oui, on a à cœur de corriger cela, de recréer notre forteresse à la Tuilière.

Ces résultats, c’est aussi parce que vous avez moins marqué.

C’est sûr que si on marque moins, ou pas, c’est plus difficile de gagner des matches…

Mais alors pourquoi le LS a-t-il inscrit moins de buts dernièrement?

Les deux nuls, face à Bellinzone (ndlr: 1-1) et Vaduz (ndlr: 0-0) s’expliquent par le fait qu’on a affronté deux équipes qui se sont recroquevillées devant leur but, et on a peiné à trouver des solutions dans les trente derniers mètres. Quant à notre défaite contre Thoune (ndlr: 1-3), on a simplement rencontré une excellente équipe, qui nous a été supérieure dans tous les domaines. Dans le foot, on a tendance à chercher des explications à tout. C’est vrai qu’on a beaucoup marqué en entame de troisième tour, mais on ne peut pas toujours inscrire trois ou quatre buts par match. Et lorsqu’on marque moins, il faut être capable de moins encaisser.

Vous avez dominé le premier derby contre Yverdon, remporté 3-2, puis perdu 4-0 au Stade municipal. Il y a une petite revanche à prendre?

Sur le premier match, on avait été si supérieurs, qu’on aurait aussi pu en mettre quatre. Le score final de 3-2 était flatteur pour Yverdon, même si YS aurait pu égaliser à 3-3 en fin de match. Au Stade municipal, je trouve que ça a été un des matches les plus bizarres de notre saison, car je n’ai pas l’impression qu’on ait si mal joué, surtout en première mi-temps, et, au final, on a perdu 4-0. Mais ce qui me préoccupe le plus, actuellement, c’est de jouer contre le leader, une équipe qui marche sur l’eau en ce moment. Yverdon est dans le flow, surfe au sommet de la vague, et même quand il ne joue pas très bien, il gagne. Les gars n’ont pas l’obligation de monter et jouent libérés. Il nous faut stopper cette dynamique et, pour y arriver, cela demandera une immense performance de notre part.

Avec Thoune qui revient, Stade-Lausanne-Ouchy qui est toujours dans le coup et les trois équipes de tête, beaucoup de monde est encore concerné dans cette Challenge League. Ça va être intéressant jusqu’au bout.

Pour moi, ce n’est pas du tout une surprise. Ces dernières années, le championnat s’est joué jusqu’au dernier moment. Lors de l’ultime journée, la saison passée, avec Winterthour promu, Schaffhouse qualifié pour le barrage et Aarau qui se retrouve 3e après avoir perdu le dernier match. Il faut s’attendre cette fois encore à une bataille jusqu’à la fin.

Va-t-on voir un LS très offensif, dimanche?

Depuis le début de la saison, on pratique un football offensif, et notamment à la maison. Habituellement, nous sommes les favoris. Là, et peut-être pour la deuxième ou troisième fois cette saison, j’ai tendance à dire que le statut est partagé à 50-50 entre nous et Yverdon. On a pu voir que, contre Lausanne, les adversaires jouent deux fois plus fort. Pour faire un beau match, pour qu’il y ait du spectacle, il faut que les deux équipes aillent de l’avant, et je pense qu’YS va aussi venir pour jouer, dimanche. Pas comme Bellinzone ou Vaduz, qui évoluaient très bas et jouaient les contres.

Manuel Gremion