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Champagne et Bonvillars se retrouvent sur l’eau
Les deux marraines, Elena Lysakova et Fabienne Maillard, entourées de leur époux respectif, Daniel Grandguillaume et Antoine Maillard. 

Champagne et Bonvillars se retrouvent sur l’eau

26 août 2022

Les deux communes viticoles ont désormais chacune une embarcation à leur nom.

D’abord connues pour la qualité de leurs crus, les communes de Champagne et Bonvillars se sont retrouvées comme deux soeurs vendredi dernier au port de La Poissine, à l’occasion du baptême de deux nouvelles embarcations portant leur nom. Ces deux unités permettront à Sables et Graviers de La Poissine d’accroître, au gré de futurs mandats, sa capacité opérationnelle. La société, en mains des familles Maillard et Grandguillaume, et de leur partenaire Holcim, dispose désormais de sept embarcations.

Pour l’occasion, les responsables de la société, Antoine Maillard, président du conseil d’administration, et Daniel Grandguillaume, directeur, ont invité les autorités et la population des deux communes, mais aussi celles de Grandson, commune territoriale.

Symboliquement enlacés côte à côte, le Champagne et le Bonvillars ont été baptisés par leur marraine respective, Elena Lysakova Grandguillaume, épouse du directeur, pour le premier, et Fabienne Maillard, épouse du président, pour le second. Et cela bien entendu avec un cru de chaque terroir. D’origine biélorusse, Elena Lysakova a respecté la tradition de son pays en bénissant le bateau, l’accompagnant d’un joli texte en français.

Les syndics des communes mises à l’honneur ont ensuite pris la parole pour remercier la société. Frédéric Piguet, président de l’exécutif de Bonvillars, a ouvert les feux, l’embarcation portant le nom de son village ayant été mise en service en 2020. Il a souligné l’importance de cette société dans l’approvisionnement du secteur de la construction.

Syndic de Champagne, Fabian Gagnebin a pour sa part dit son plaisir de voir une grande embarcation porter le nom d’une commune non riveraine du lac. Il a mis à profit son intervention pour plaider en faveur de la décentralisation des activités: «Tout ramener dans les centres n’est pas une solution!» Et d’ajouter, allusion faite à de nombreux projets embourbés dans les méandres de l’administration: «Vos projets avancent plus rapidement que les projets publics.»

«Nous sommes fiers d’être associés au baptême», a encore relevé le syndic de Champagne, avant de conclure, un brin taquin: «Le Champagne est cinq mètres plus long que celui de nos voisins!»

 

Histoires de numéros

 

Deuxième ville du canton, Yverdon-les-Bains a le privilège de figurer au premier rang dans au moins deux domaines. Sa station d’épuration a été la première officialisée par la Confédération au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Et la plus grosse unité de Sables et Graviers de la Poissine porte également le numéro 1.

Ancien cadre de la société, Jean-Paul Grin explique l’origine de cette immatriculation: «Au milieu des années 90, je me trouvais sur le bateau d’un cadre du Service des automobiles et de la navigation (SAN) immatriculé numéro 2. Il m’a dit que le 1 était réservé pour une grande unité lémanique. Mais le projet ne s’est pas réalisé et on l’a obtenu pour notre bateau phare.»
A l’instar du Concise, immatriculé 1426, le Champagne porte aussi son numéro postal (1424), parce qu’il était disponible. Le Bonvillars est immatriculé 38.

 

Un investissement important et un pari sur le futur

 

Directeur de Sables et Graviers de La Poissine, Daniel Grandguillaume a présenté ces deux chalands qui permettront à la société d’être très réactive face aux nouvelles demandes: «Cet investissement, c’est un pari sur le futur. Nous espérons participer aux travaux du tunnel de Ligerz (BE). A ce moment-là, l’«Yverdon-les-Bains» irait dix-huit mois sur le lac de Bienne.»

Le Bonvillars pèse 180 tonnes à vide et il peut prendre en charge jusqu’à 550 tonnes de matériaux. Un peu plus long –il mesure 50 mètres–, le Champagne totalise près de 200 tonnes à vide, et il pourrait transporter quelque 580 tonnes de matériaux. Ces données devront être confirmées lors de la procédure d’expertise.

Dernier arrivé, le Champagne a été construit à Rotterdam et les différents éléments ont été acheminés à Bâle par le Rhin. Ils ont ensuite été pris en charge par un convoi spécial et transportés à Neuchâtel, où l’embarcation a été assemblée. Il a ensuite pris la direction de La Poissine.

Les deux embarcations sont propulsées par des moteurs de 380 CV, de marque Volvo pour le Bonvillars, et Caterpillar pour le Champagne.

Outre l’exploitation des graviers du lac, les bateaux de la société immergent quotidiennent des terres non polluées, provenant notamment de grands chantiers de la région genevoise, à l’instar du CEVA (train transfrontalier). Ces opérations sont réalisées à la demande et avec l’autorisation des services de l’Etat, afin de combler les fosses créées par le dragage. Cela permet de favoriser une nouvelle colonisation dans le fond du lac.

Isidore Raposo