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Château de Grandson: quid de l’avancement des travaux?
Les ouvriers s’attaquent actuellement à la pose et la réparation des sols.

Château de Grandson: quid de l’avancement des travaux?

23 janvier 2025 | Textes: Robin Badoux | Photos: Michel Duperrex
Edition N°3876

La date fatidique à laquelle le monument grandsonnois inaugurera son nouveau musée approche. Etat des lieux après plus de dix ans de travaux et à près d’une année de l’ouverture.

Mars 2026. Si tout se passe bien, c’est vers cette date que le monument phare de Grandson terminera sa mue. Entamés en 2012, les travaux de restauration patrimoniale de la forteresse – les plus grandes transformations effectuées sur le monument depuis sa construction par Othon 1er à la fin du XIIIe siècle sur la base d’un château préexistant – approchent enfin de la fin, et les contours du futur musée se précisent de plus en plus. «On se rend compte, après une décennie de travaux à quel point le château a déjà changé. C’est impressionnant. On attaque désormais la dernière ligne droite», souligne Diego Mediano, responsable communication et directeur intérimaire de la Fondation du Château de Grandson (FCG).

Jusqu’ici, beaucoup a déjà été fait. L’enveloppe extérieure du monument a ainsi largement été restaurée et les travaux s’attaquent désormais aux intérieurs, un travail de fourmi colossal. Il faut en effet apprêter 1000 ans d’histoire aux besoins contemporains et à l’installation d’un nouveau musée. «Le château est un patchwork de différentes époques et les travaux actuels doivent tenir compte de tout ce qui a été fait lors des siècles passés.» Car le but est d’installer ici un musée qui parlera de l’histoire du château, de ses propriétaires et notamment de la fameuse bataille de Grandson de 1476. Les objets de collection, comme les armures ou les voitures anciennes exposées par les anciens propriétaires, ne reviendront donc probablement jamais.

Dans les intérieurs, une bonne partie du gros œuvre, comme la maçonnerie, a été terminé début 2024. Le reste de l’année, les ouvriers, les restauratrices et les artisans se sont attaqués aux travaux de plâtrerie, peinture, électricité ou taille de pierre. Chaque espace de la forteresse a fait l’objet de longues réflexions afin d’adapter le château aux besoins contemporains (électricité, chauffage, sécurité incendie) et assurer son accessibilité aux personnes à mobilité réduite. «A chaque fois, c’est une pesée d’intérêts entre la préservation du bâtiment et le respect des normes», précise Diego Mediano. Les discussions entre les archéologues, la division Monuments et sites de l’Etat, le maître d’œuvre et le propriétaire – la SKKG, qui finance les travaux budgétés à 40 millions de francs – peuvent ainsi être longues avant d’arriver à un consensus.

Malgré tout, la restauration avance bon train. Au moment d’écrire ces lignes, les ouvriers s’attaquent à la pose et à la réparation des sols. A noter que de nombreuses opérations s’effectuent en parallèle dans le monument, qui fourmille d’activités, et où la réversibilité demeure un mot d’ordre. «Si dans dix ou vingt ans le choix est fait de revenir en arrière, il sera alors toujours possible de retrouver l’état initial précédant les travaux.»

Les contours se précisent

A mesure que les travaux avancent, les contours du futur musée se précisent. La nouvelle identité visuelle de la FCG, logo, couleurs et positionement, devrait ainsi être présentée au printemps 2025. «Le concept artistique du musée a été validé. Il faut désormais matérialiser toutes ces idées. Un mandataire a d’ailleurs été trouvé pour réaliser les projections, textes, vidéos et décors du musée.»

La surface d’exposition sera doublée par rapport au musée précédent et de nouveaux axes de circulation seront établis. Il y aura des salles thématiques sur l’histoire du monument, sur la bataille de Grandson ainsi qu’un grand centre dédié aux arbalètes «Au total, une partie de cette immense collection de 272 arbalètes sera exposée au château. Ce sera la collection la plus diversifiée au monde avec des arbalètes venant d’Europe comme d’Asie.» Un pas de tir devrait même être installé pour permettre aux gens de se faire une idée du fonctionnement de l’arbalète. A noter que ce centre n’ouvrira probablement pas avant 2027, car un gros travail de restauration et de documentation de ces objets reste à faire par la SKKG.

Cinq mois de fermeture

Dès le mois de juin seront effectuées les premières installations du dispositif muséal. Une nouvelle étape qui impactera l’accès au chantier pour les visiteurs (encadré). Afin de préserver la surprise, les espaces concernés deviendront inaccessibles au public jusqu’à l’inauguration en 2026. «Le château sera inaccessible dès le 1er octobre 2025, afin d’aménager les derniers dispositifs et tester le musée», annonce Diego Mediano. A partir de cette date, il ne sera donc plus possible de saisir l’opportunité unique offerte par la FCG de pouvoir approcher de telles restaurations patrimoniales.

Le 2 mars 2026 auront lieu les commémorations de la bataille de Grandson. En fonction de l’achèvement des travaux, le musée en lui-même devrait ouvrir ses portes les jours suivants.


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