Chavornay décidé à se battre

Regrouper toute la scolarité secondaire à Orbe? Les conseillers communaux de Chavornay sont fermement opposés à cette idée. Mais le combat s’annonce compliqué.

Les élèves de Chavornay connaissent déjà bien le collège de Montchoisi.

«Je remercie le conseiller Olivier Thibaud d’aborder le sujet! On vient de perdre beaucoup de temps à parler d’un horodateur, un sujet inintéressant au possible, alors que personne n’a réagi quant à la construction de ce nouveau collège! C’est grave, ce qui est en train de se passer!» Pierre Malherbe, président du Conseil intercommunal de l’Association scolaire regroupant les trois zones de Baulmes, Chavornay et Orbe (ASIBCO) est également conseiller communal à Chavornay. Lors de chaque séance du Conseil, il informe ses collègues des dernières nouvelles en provenance de l’ASIBCO, laquelle regroupe dix-sept communes de la région, suscitant un intérêt poli, pour ne pas dire une indifférence générale. Suite à l’intervention d’Olivier Thibaud, pourtant, les conseillers communaux de Chavornay se sont un peu enflammés, regrettant particulièrement le départ du secondaire en direction d’Orbe, le grand voisin. En clair, toutes les classes de secondaire quitteront Chavornay, alors que, pour l’instant, seuls les VSB prennent le train tous les jours pour traverser la plaine. «Ce collège va coûter entre quarante-cinq et cinquante millions, je crois que c’est suffisamment important pour que l’on en parle», a plaidé Olivier Thibaud. Le résultat de ces débats? Une résolution, acceptée par le Conseil, demandant le maintien du secondaire à Chavornay. De quoi faire plier l’ASIBCO?

Centralisation obligatoire

Hugues Schertenleib, président du comité directeur de l’ASIBCO et municipal à Orbe, n’y croit guère: «Oui, c’est vrai, les classes seront concentrées à Orbe, mais nous y sommes obligés! Je rappelle qu’au printemps 2011, le rapport d’organisation a été présenté et validé par des représentants des dix-neuf communes de l’époque. Elles sont aujourd’hui dix-sept, Champvent n’en formant plus qu’une seule. En ensuite, à l’automne, la LEO a été votée et ses conséquences sont déterminantes. Il est désormais impossible d’éclater le secondaire, il doit absolument être centralisé!»

La raison principale? Les filières ne seront plus aussi bien délimitées. Dorénavant, un VSO suit sa filière, avec des oeillères, durant quatre ans, en exagérant à peine. Avec la LEO, les élèves de secondaire pourront suivre des cours d’autres filières, et le secondaire ne durera que trois ans, puisque les deux ans de cycle d’orientation seront intégrés au primaire. Donc, oui, concrètement, les élèves de Chavornay devront aller à Orbe, sans exception… et certains élèves de primaire d’Orbe devront sortir de leur ville. «C’était déjà le cas, mais beaucoup plus à l’avenir», précise Hugues Schertenleib. En attendant le nouveau collège, dont le mode de financement est encore incertain (comment faire sans exploser les plafonds d’endettement?), il est donc mathématique que des élèves urbigènes aillent dans les autres villages, tout simplement pour faire de la place pour ceux du secondaire qui effectuent le chemin inverse.

Séance d’info le 9 janvier

Une séance d’information, organisée par l’ASIBCO, sera d’ailleurs organisée le 9 janvier prochain, au Casino d’Orbe. Le but? Entendre les sensibilités de chacun, présenter le projet, écouter les uns et les autres. Nul doute que cette prise de position forte de Chavornay sera au centre des débats. La conclusion d’Hugues Schertenleib? «Il est clair que les Conseils ont le souci des finances communales, et tant mieux. Mais le comité directeur et moi avons envie que ces mêmes conseillers communaux placent l’intérêt de l’élève au centre de leurs préoccupations. Les enfants de ce coin de pays ont droit au même niveau d’éducation que les autres.»