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Cinquante ans au service des immigrés italiens

27 août 2015

Yverdon-les-Bains – La structure catholique a accompagné, pendant un demi-siècle, la communauté transalpine de la région. Le prêtre en poste parle de l’évolution de son image à travers les décennies.

Le prêtre Gianfranco Falgari est à la tête de la Mission catholique italienne depuis 2003. © Michel Duperrex

Le prêtre Gianfranco Falgari est à la tête de la Mission catholique italienne depuis 2003.

La Mission catholique italienne basée dans la Cité thermale fête, ce weekend, ses cinquante d’existence (voir ci-dessous). L’occasion de faire le point, avec l’abbé Gianfranco Falgari, sur l’histoire de cette paroisse et l’évolution de sa fonction au fil du temps.

Dans les années 60, la région, accueille, à l’image de l’ensemble du pays, un nombre important de travailleurs immigrés. «Beaucoup venaient du nord, paticulièrement de la région de Bergame, mais aussi des Pouilles et de Sicile. Ils étaient employés comme bûcherons à la vallée de Joux ou dans l’industrie nord-vaudoise, par exemple dans l’entreprise Paillard», indique celui qui est, depuis 2003, le prêtre de la Mission catholique.

Déracinés, sans connaissance de la langue française, les immigrés ressentent le besoin de retrouver des compatriotes, lors de fêtes et de rencontres. Un des leurs, Delmo Gregori et l’abbé Roulin, de la paroisse d’Yverdon, souhaitent offrir un accompagnement spirituel à cette communauté.

La Mission s’établit, dans un premier temps, à la Maison Rouge, puis à la rue du Milieu. Elle prend, finalement, ses quartiers à l’avenue Haldimand, où elle se trouve encore actuellement. Le père Riccardo Rebucini en prend les rênes. Le rôle social occupe alors une place prépondérante dans la vie de la structure. «Il fallait, entre autres, traduire des documents de travail et pour le consulat», illustre Gianfranco Falgari.

L’espoir d’un emploi

Le réflexe du recours à la Mission pour des raisons linguistiques et dans l’espoir de trouver, par son biais, un emploi, est d’ailleurs toujours présent dans les nouvelles vagues d’arrivants transalpins. «Toujours à l’écoute des personnes qui cherchent un travail, je leur donne les cartes de visite des agences de placement en leur indiquant qu’ils doivent plutôt s’adresser à elles», précise le missionnaire actuel. Cet appui a, néanmoins, eu tendance à cesser d’être sollicité à mesure que l’intégration de la communauté italienne à son nouvel environnement se renforçait.

Sans renier l’action, qu’il juge indispensable, de ses précédesseurs aux premières heures de la Mission catholique régionale, le prêtre rappelle que sa vocation première est liée à la vie chrétienne. Il constate d’ailleurs une évolution dans sa perception allant dans ce sens. «Des gens me questionnent régulièrement sur la religion. Ils me demandent, par exemple, quelle est la nécessité de prier, quelles sont nos différences avec l’Eglise protestante ou pourquoi les miracles existent», commente Gianfranco Falgari.

Hormis lors des messes, ses services sont souvent requis dans le cadre de baptêmes, d’enterrements et de mariages. Cet homme d’église se consacre à 100% à l’association dont le périmètre s’étend de la vallée de Joux à la Broye, en passant par Echallens et le Nord vaudois. Les événements se succèdent au gré des fêtes du calendrier chrétien. D’autres activités, comme la visite des personnes âgées, un loto du coeur, et la distribution, deux fois par année, de nourriture pour des associations caritatives, sont mises en place dans le cadre de la Mission à laquelle sont rattachés deux groupes de jeunes: «Leoni» et «Piccoli Giganti ».

 

Des réjouissances programmées sur tout le week-end

Casadei et une messe haute en couleur

La Mission catholique italienne d’Yverdon-les-Bains a mis les petits plats dans les grands pour célébrer comme il se doit ses cinquante ans d’existence. La chorale Canta lo Spirito n’y jouera pas le moindre des rôles, puisqu’elle sera l’auteure d’une flash mob, samedi à 16h sur la place Pestalozzi, et donnera son concert le lendemain à 15h à La Marive. C’est, d’ailleurs, dans ce dernier endroit que se dérouleront le reste des événements. Le groupe Abba Voice y lancera les festivités, samedi à 20h, en ouverture du célèbre Orchestra Casadei, dont le spectacle, programmé à 22h, alliera, entre autres, le folklore de la région de Rimini (liscio romagnolo) et ambiance brésilienne, danseuses à la clé (billets en vente sur le site internet de Starticket, chez Manor ou à La Poste). La journée dominicale commencera à 10h par une messe animée, à laquelle prendront notamment part d’anciens missionnaires. La cérémonie officielle et le repas, moyennant une inscription préalable, sont annoncés à 12h30. Après Canta lo Spirito, l’heure sera aux remerciements (16h30). Infos sur www.lemissioni.net.

Ludovic Pillonel