Football – Promotion League – L’ancien meneur de jeu de Bavois a mis un terme à sa carrière. Retour sur seize années passées à sillonner les terrains de toute la Suisse.
Il voulait tout arrêter, il avait finalement rempilé, «juste pour une saison ou deux», s’était-il juré. Six ans et une montée en Promotion League avec le FC Bavois plus tard, l’heure est venue pour Marco Malgioglio de définitivement tourner la page du football de compétition. A 34 ans, après plus de seize années à fouler les pelouses de Suisse, l’enfant d’Yverdon a pris sa retraite.
«J’ai pris la décision il y a quelques mois, durant le premier tour de championnat, explique le récent retraité du football. J’ai consacré ma vie au sport. Je suis papa de deux enfants, dont un de 5 ans que je n’ai pas vu grandir.» La décision n’a pas franchement ravi l’entraîneur Bekim Uka, qui voyait là partir une pièce maîtresse de l’entrejeu bavoisan. «Mais il a compris les raisons de mon choix. Il est lui-même père d’enfants en bas âge et sait à quel point c’est compliqué de répondre aux exigences professionnelles du football lorsqu’on a une vie de famille», souligne le demi.
Pour dérouler le fil de la carrière du meneur de jeu, il faut remonter à ses 14 ans. Après plusieurs saisons avec les juniors d’Yverdon Sport, l’enfant de la Cité thermale est approché par le FC Sion. «On était une vingtaine de jeunes à avoir intégré le centre de formation et à habiter dans une villa. On tapait dans le ballon tous les jours et je faisais quelques apparitions en LNA. Ce sont de magnifiques souvenirs», raconte Marco Malgioglio. Après quatre saisons sous les couleurs sédunoises, le jeune milieu de terrain de 18 ans est transféré à Lugano. «Je voulais partir et quitter le cocon de Sion. C’est comme dans un travail : à un moment donné, tu dois aller voir ailleurs si tu ne veux pas être toujours considéré comme le petit apprenti.»
Deux ans au FC Lugano et une faillite plus tard, le gaucher rebondit à Yverdon Sport, alors pensionnaire de LNB. Un retour aux sources pas au goût du jeune homme ambitieux de l’époque : «On avait une semaine pour retrouver un club. YS s’est aligné, j’ai accepté. Ce n’était pas à proprement parler un échec, car j’évoluais à la maison, mais revenir aussi tôt au bercail, c’était un peu décevant.»
Des regrets que le binational italo-suisse ne tardera pas à digérer. Sous la houlette d’Admir Smajic, Yverdon Sport truste le haut du classement et Marco Malgioglio, alors au somment de sa forme, y est pour beaucoup. «Un jour, j’ai reçu un téléphone de Christian Constantin. Il me voulait dans son équipe. Mais ça ne s’est pas bien passé. Le nouvel entraîneur ne comptait pas sur moi et m’a vite relégué avec les M21. Du jour au lendemain, tout a basculé. A Yverdon, j’étais au top. A mon retour à Sion, je me demandais si je savais encore jouer au football.»
Deux promotions avec Bavois
Le milieu offensif quitte alors le FC Sion et revient dans la région. Après deux saisons à La Chaux-de- Fonds, sous les ordres d’un certain Philippe Perret, puis un passage au Lausanne-Sport, il s’engage avec le FC Le Mont, néo-promu en 1re ligue. «Un an après, on est montés en Challenge League, se souvient Marco Malgioglio. C’était magnifique, je n’avais encore jamais joué de finales. Il y avait une bonne alchimie dans l’équipe. Serge Duperret (ndlr : le président montain) m’a d’ailleurs envoyé une photo de l’époque accompagnée d’un joli message, dernièrement.»
En 2010, après deux saisons passées sous les couleurs montaines, il rejoint le FC Bavois. Il y connaîtra une relégation et deux promotions, dont une en Promotion League. Au moment de jeter un oeil dans le rétroviseur, Marco Malgioglio se montre globalement satisfait de son parcours dans le football. «Mais j’aurais pu faire beaucoup mieux. J’étais trop feignant. Les qualités techniques, je les avaient. Mais le physique posait problème. Je rechignais à travailler dur, je croyais que j’étais intouchable. Il a manqué quelqu’un pour me mettre un bon coup de pied au derrière de temps en temps», conclut, souriant, le tout jeune retraité.