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Claude Gross a bâti une équipe qui lui ressemble

25 juillet 2014

Carte d’identité

Claude Gross n’a que 45 ans, mais sa personnalité d’entraîneur est déjà bien affirmée.

Claude Gross n’a que 45 ans, mais sa personnalité d’entraîneur est déjà bien affirmée.

Nom : Claude Gross.

Age : 45 ans.

Domicile : Ropraz.

Profession : Responsable technique de la Commune de Chexbres.

État civil : Marié, deux enfants (18 mois et 3 ans et demi).

Equipes entraînées : Team Vaud M18 (assistant), Team Vaud M21, Le Mont (depuis 2011).

Claude Gross a des étoiles dans les yeux quand il se remémore les exploits accomplis par le FC Le Mont ces dernières saisons.

Deux promotions consécutives, de la 1re ligue classic à la Challenge League, mais aussi un véritable exploit en Coupe : celui de sortir Young Boys. Les récits s’enchaînent et, toujours, le technicien de 45 ans loue les qualités de ses hommes, vante les mérites de son groupe. Au point, presque, d’oublier son propre nom de la liste des artisans du succès. «Moi ? Je fais mon boulot du mieux possible, tout simplement, glisse-t-il alors. Mais, vous savez, mon équipe me ressemble un peu. Pas mal, même.»

Puis d’étayer : sa formation est joueuse et elle a du caractère. Elle est toujours là pour aller chercher quelque chose. Comme lui. Pas question qu’on s’ennuie aux matches du FC Le Mont. Pas question de débuter une saison dans l’espoir de se lover dans le ventre mou. «Le football, c’est des moments forts», justifie-t-il. Il voit d’ailleurs dans la manière qu’ont ses protégés de célébrer leurs buts, «en formant un gros tas de joueurs», le signe d’un groupe sain. De quoi rendre fier Claude Gross qui, depuis qu’il a succédé à Gabet Chapuisat en 2011, a entrepris un gros travail de reconstruction, en étroite collaboration avec le président Serge Duperret.

«La première année, nous avons manqué la promotion pour un point, se souvient-il. Avant de m’engager à continuer, j’ai demandé à pouvoir travailler avec des jeunes de Team Vaud, des gens que je connaissais.» Bingo : parfaitement liée avec quelques hommes d’expérience, la mayonnaise prend et Le Mont accède à la 1re ligue promotion. Dans l’enchaînement, sans avoir tout chamboulé, les Vaudois écrasent le championnat de 1re ligue promotion. En tête à Noël déjà, promus au printemps. Claude Gross, le regard dans le vague : «C’est un peu de la folie, quand on y pense. On ne réalise encore pas bien ce qu’on a accompli.»

«Il faut y venir !»

C’est que la marche en avant du Mont ne laisse pas le temps de souffler à ceux qui la dirigent. Cet été, il a fallu travailler dur pour obtenir la licence, bâtir l’équipe et entreprendre les aménagements nécessaires à Sous-Ville, où le club des hauts de Lausanne va prendre ses quartiers à domicile. «Jouer à Baulmes, dans cette petite enceinte faite pour la Challenge League, c’est une chance, note Claude Gross. On ne se serait pas senti chez nous à la Pontaise. Là, ce petit village, avec la montagne, c’est parfait. C’est comme au Mont : il faut y venir !»

L’entraîneur est d’autant plus ravi de jouer à Sous-Ville qu’il garde un excellent souvenir des derbies qu’il disputait contre Baulmes alors qu’il portait les couleurs du FC Orbe, en 2e ligue. «J’ai joué cinq ans au Puisoir, précise-t-il. J’arrivais de la région lausannoise et je me demandais comment cela allait se passer, mais mon intégration a été très facile.»

Aujourd’hui, il espère que le Nord vaudois réservera le même accueil à l’équipe qu’il entraîne. Il compte sur le spectacle qui sera proposé et sur… le caractère de sa formation. «Le côté teigneux, râleur, mais généreux dans l’effort, ça devrait bien passer, dans la région, non ?» Réponse dès dimanche, 15h, contre Schaffhouse. Trois boulots à 100% Claude Gross est sans doute l’entraîneur amateur le plus haut placé du pays. Quel autre club de Challenge League confie-t-il les clés de son équipe à un technicien qui travaille à 100% à côté ? «En fait, j’ai même trois emplois, car il y a aussi celui de père de famille», note le principal intéressé. Pas évident à mener de front. «Pour l’instant, ça va. Mais ça me fait de belles journées, c’est sûr !»

Lionel Pittet