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Comme les chats, elle a plusieurs vies
Yverdon, 07.03.19, rue de la Plaine, Stéphanie Boada. © Carole Alkabes

Comme les chats, elle a plusieurs vies

8 mars 2019 | Edition N°2452

Yverdon-les-Bains –  Indépendante, volontaire et profondément attachée à sa famille, Stéphanie Boada préside la Jeune chambre internationale Nord vaudois. Portrait d’une jeune femme engagée.

Elle a choisi un chat, cet animal indépendant, mais toujours prompt à regagner  son foyer pour se blottir sur un canapé. Ce n’est certainement pas un hasard si Stéphanie Boada a adopté un félin. A peine sortie de l’enfance, la présidente de la Jeune chambre internationale (JCI) Nord vaudois revendiquait déjà son autonomie.

A 17 ans, elle a quitté le nid familial pour s’installer avec son ami de l’époque. «J’avais besoin d’indépendance, confie la jeune femme, âgée aujourd’hui de 28 ans. C’était compliqué, mais également un privilège. Et j’ai eu la chance que mes parents me laissent faire mes propres expériences, tout en m’appuyant. Ça m’a appris à me faire confiance et à croire en mes capacités.»

Retour aux sources

Malgré son envie de prendre le large, Stéphanie Boada n’était pas allée très loin. Et surtout pas au-delà d’Yverdon-les-Bains, où elle a toujours vécu. «J’ai toute ma famille ici, et c’est l’un des piliers les plus importants de ma vie», glisse celle dont les grands-parents maternels ont fui la dictature militaire en Uruguay, dans les années 1970, pour s’ancrer dans la Cité thermale.

A tel point que cette universitaire, titulaire d’un Master en droit, a rejoint l’agence immobilière dirigée par sa maman, à Yverdon-les-Bains, dans laquelle bosse également son frère. «Travailler là où on vit et en famille, c’est un luxe.» Elle se voyait juge, la voilà responsable juridique chez Immo-Team Swiss. L’étudiante tenace de l’époque, prête à tout pour décrocher son diplôme de droit, a bifurqué en cours de route, mais n’a certainement pas renoncé à ses rêves. Car c’est au sein de l’entreprise familiale qu’elle s’imagine désormais un avenir: «Après avoir fait un bout de chemin seule, j’ai eu ce besoin vital de retour aux sources.»

«Fédérer sans obliger»

Engagée pour un remplacement de quelques mois, il y a deux ans, elle n’est plus jamais repartie. Quitte à jongler, durant six mois, entre son travail de Master et un job à 80%. Mais pas de quoi la faire reculer. Avant ça, la jeune Stéphanie, dans sa quête d’indépendance, avait déjà multiplié les petits boulots pour payer ses factures. Barmaid, téléphoniste ou préposée à la confection des brochettes à la Boucherie Leuba à Yverdon-les-Bains: elle a tout fait, ou presque. «Quand j’y repense, c’était une autre vie!»

La jeune femme n’a pourtant pas ralenti la cadence. Si elle s’est posée professionnellement, elle consacre une grande partie de son temps libre à la JCI Nord vaudois, dont elle a repris la présidence en novembre (lire encadré). «Ça pourrait être un job à 100%», glisse celle qui y consacre un bon 20%, en marge de son plein-temps à l’agence. Et elle y met tout son enthousiasme et son entregent. C’est qu’il en faut, pour mobiliser la vingtaine de membres de ce club-service sur une base de bénévolat: «Il faut inventer la carotte, image-t-elle. C’est l’art de fédérer sans obliger!»

Hyperactive, Stéphanie Boada n’a pas besoin de courir pour entretenir sa silhouette longiligne. Le sport? Très peu pour elle. Son mari, gendarme et coach sportif, en fait assez pour deux. Son énergie, elle la met dans ses projets professionnels, qui ne lui laissent guère de temps pour d’autres hobbies. Sauf pour sortir, elle qui aime être entourée: «Cela ne veut pas dire que je n’aime pas m’asseoir pour regarder une série, mais seulement après être allée boire un verre!»

Elle qui se rêve maman, un jour, sait qu’elle pourra compter sur son époux, le moment venu, pour diminuer son temps de travail afin de s’occuper des enfants. Féministe, Stéphanie Boada? «Qui peut dire aujourd’hui qu’il ne l’est pas?»

Caroline Gebhard