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Cyrille Thièry repart pour un cycle
©Duperrex-a

Cyrille Thièry repart pour un cycle

30 décembre 2016 | Edition N°1903

Cyclisme – Repêché de dernière minute pour la poursuite par équipes des Jeux olympiques, grâce à ses performances sur route, le Chavornaysan a connu sa meilleure année. Il va poursuivre sa carrière selon la même formule.

Un peu de route et un peu de piste : Cyrille Thièry continuera de rouler sur deux tableaux. ©Duperrex-a

Un peu de route et un peu de piste : Cyrille Thièry continuera de rouler sur deux tableaux.

Douze mois plus tôt, Cyrille Thièry n’imaginait pas qu’il pourrait participer aux Jeux olympiques. Au printemps dernier, avant d’obtenir son ticket pour Rio, il pensait qu’il était peut-être en train de réaliser sa dernière saison sur un vélo. A la fin de l’année, le discours a diamétralement changé. «Tout est allé très vite. C’est la preuve qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer, lance le Chavornaysan. Je repars pour une ou quelques années.» Peut-être même un cycle olympique -si les chose ne changent pas trop, cette fois-, jusqu’à Tokyo 2020.

A l’heure de tirer le bilan de sa saison, le cycliste du VC Orbe est clair : il s’agit de son exercice le plus abouti, grâce à ses six victoires sur route -ce qui lui a permis de remporter le circuit élite nommé Tour de Suisse Cup-, dont une obtenue en Italie, et à sa participation aux Jeux olympiques, cette fois sur piste. «Je ne voudrais pas passer pour quelqu’un de blasé, mais les JO ne constituent pas le meilleur souvenir cette année, dans le sens où, il faut être honnête, on n’a pas été à la hauteur les jours de course, reconnaît l’invité surprise du quatre de poursuite helvétique. La préparation a été intense mais, sur place, quelque chose s’est cassé. On n’a pas fait preuve de la cohésion nécessaire.»

Finalement classés 7es au Brésil, les pistards suisses sont, tout de même, revenus avec un diplôme olympique dans les bagages. Et de solides acquis.

Cette expérience et le fait qu’il a pu constater, durant toute la saison, qu’il était capable de gagner des des courses ont donné envie à Cyrille Thièry de poursuivre l’effort. «Ça ne s’est pas bien passé à Rio et il reste un goût d’inachevé. S’il ne sert à rien d’être revanchard, j’ai envie de montrer autre chose», lance-t-il. Dans le cadre des épreuves Coupe du monde, déjà, et peut-être même à nouveau sur un anneau olympique. Lui et d’autres membres de la délégation, dont son camarade du VC Orbe Théry Schir, rouleront encore sur piste, avec plus ou moins d’assiduité selon les programmes et carrières de chacun. Ils l’ont confirmé à l’entraîneur national Daniel Gisiger. «Je crois qu’il avait un peu peur qu’on lui dise tous qu’on quitte la piste. Ça lui a fait plaisir qu’on soit prêts à continuer.»

Un avenir

A 26 ans, Cyrille Thièry sera, ainsi, l’un des moteurs de la prochaine génération de pistards du pays, dont certains ont brillé cette année lors des Championnats du monde des jeunes. «Je ne me sens pas comme un capitaine de route, mais je vais essayer d’apporter mon expérience, glisse l’aîné. Au final, c’est sur le vélo qu’il faudra montrer être capable de rouler vite.»

Le chemin parcouru est impressionnant, ces derniers mois, pour celui qui a remplacé au pied levé Stefan Küng dans la délégation olympique, après la chute du talent de BMC au contre-la-montre des Championnats de Suisse en ligne. Le repêché nord-vaudois a connu sa meilleure saison. S’être rendu aux Jeux et faire partie du projet olympique pour le Japon lui permet de toucher des subventions bienvenues, tandis qu’il va continuer à rouler, sur route, principalement en suisse et en Italie, pour le club tessinois de Mendrisio, formation amateur. Il conserve, ainsi, ce statut un peu particulier de cycliste à plein-temps sans contrat pro. «Dans les faits, il n’y aura pas beaucoup de changements pour moi. Je vais toujours m’engager sur route et, dès l’hiver prochain, je vais considérablement m’investir sur piste, afin de préparer les qualifications pour les Jeux de Tokyo.» La roue a tourné, Cyrille Thièry a retrouvé toute sa confiance et des perspectives d’avenir.

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Manuel Gremion