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Da Costa, la nouvelle star du CSKA

7 août 2015

Hockey – Le prolifique attaquant français est au Sentier avec son club moscovite pour le début des Hockeyades.

Stéphane Da Costa a trouvé le bonheur au CSKA Moscou. © Michel Duperrex

Stéphane Da Costa a trouvé le bonheur au CSKA Moscou.

Club de légende(s), le CSKA Moscou est à la vallée de Joux pour peaufiner sa préparation. Une délégation de 44 hommes, joueurs et staff, déambule au Sentier jusqu’à lundi soir, et un ultime match contre Fribourg-Gottéron. Si Sergei Fedorov, ancienne megastar des Red Wings de Détroit et aujourd’hui dirigeant du club moscovite, est du voyage, sur la glace, il laisse désormais la vedette. L’aussi terrible que talentueux Alexander Radulov, reconnaissable entre mille par son casque toujours posé presque derrière la tête, en toute nonchalance, et le virevoltant Stéphane Da Costa sont les figures de proue du club de l’Armée.

Le Français au patronyme portugais, ancien des Senators d’Ottawa (NHL), a débarqué l’an passé à Moscou. Dès sa première saison, il est devenu le meilleur buteur de l’équipe (avec 34 pions). Opéré à un ménisque il y a à peine plus de deux semaines, le sympathique attaquant de 26 ans est déjà de retour sur la glace, à la Vallée. De bon coeur, il nous a accordé quelques minutes au sortir d’une séance éprouvante.

Comment se fait-il que vous recommencez déjà à patiner?

Les hommes du CSKA sur la glace de la vallée de Joux. © Michel Duperrex

Les hommes du CSKA sur la glace de la vallée de Joux.

J’ai envie d’être en forme pour le début du championnat. C’est primordial de prendre un bon départ, tant pour moi que pour l’équipe. Mais comme ce n’est que la troisième fois que je suis sur la glace depuis le Championnat du monde (réd: l’entretien a été réalisé hier), je suis en retard au niveau du cardio. C’est pour ça que j’ai fait des tours de patinoire après la pratique et qu’on travaille beaucoup.

Comment se déroule votre quotidien en camp de préparation, comme ici?

On n’a pas le temps de ne rien faire! On se lève entre 7h et 8h, on commence par un échauffement, puis on poursuit avec de la musculation et de la glace. Ensuite, on va manger, on fait une sieste, et on s’entraîne à nouveau jusque vers 18 ou 19h. Quand on dit qu’on fait une prépa, ici, c’est vraiment ça!

Au regard de vos statistiques, on peut dire que votre première saison en KHL a été une belle réussite, sur le plan individuel.

Le légendaire Sergei Fedorov. © Michel Duperrex

Le légendaire Sergei Fedorov.

Oui, ça a été une bonne saison. J’ai bien joué. Le plus dur sera de confirmer cette année. Maintenant, les adversaires me connaissent. La deuxième moitié de saison a déjà été plus dure. Le jeu devient plus tactique et les joueurs clés marquent un peu moins. Mais j’aime le style de jeu pratiqué en Russie, le fait d’avoir de l’espace et de recevoir des palets en pleine vitesse.

Etait-ce difficile de quitter l’Amérique du Nord après huit saisons passées outre-Atlantique?

Oui, un peu. Mais on n’a pas voulu me donner ce que je voulais (réd: il a peu joué en NHL).

Seriez-vous parti en KHL pour un club moins prestigieux que le CSKA Moscou, ou alors plus excentré?

J’avais d’autres contacts avant ceux avec le CSKA. Mais j’ai attendu d’avoir la meilleure offre. Cela dit, oui, j’aurais tenté d’y aller.

N’est-ce pas trop difficile pour un Européen de l’ouest de s’acclimater à la Russie?

J’ai une mère polonaise, je suis un peu de l’est moi aussi! Mais ça se passe bien. Moscou est une immense ville, un peu trop grande pour moi. La circulation, c’est le bordel, mais il y a aussi plein de beaux coins. Et puis, le hockey russe est différent, mais très bon. C’est certainement le meilleur d’Europe.

Le CSKA a dominé de la tête et des épaules la saison régulière, avant d’être battu en finale de conférence. La déception a-t-elle été digérée?

Je pense qu’elle ne le sera jamais: on menait 3-0 dans la série contre Saint-Pétersbourg. Là aussi, on dominait de la tête et des épaules. On a eu le sentiment qu’on allait passer, puis on n’a plus eu les rebonds en notre faveur. On doit apprendre de cette élimination pour ne pas commettre les mêmes erreurs. On a joué, malgré tout, de beaux playoffs. Cette dernière série, celui qui la gagnait remportait le titre (réd: ça a été le cas pour le SKA Saint-Pétersbourg, alors entraîné par Slava Bykov).

Que savez-vous de Davos et Fribourg-Gottéron, vos deux adversaires ici, au Sentier?

Honnêtement, rien du tout. Je connais juste quelques joueurs, comme Ambühl et Du Bois, que j’ai régulièrement affronté. Je sais que le hockey suisse est très offensif.

Imaginez-vous rejoindre la LNA, un jour?

Pourquoi pas? Mais pas tout de suite, car je viens de signer pour deux ans à Moscou. La Suisse est un très beau pays. Y évoluer m’est déjà passé par la tête. Je pense qu’une fois, oui, je viendrai. Il y a moins de voyages, moins de matches, c’est un peu plus relax qu’en Russie. Ça permet d’avoir une meilleure qualité de vie. C’est pour ça que beaucoup de joueurs étrangers ne restent qu’une ou deux saisons en KHL. Mais on ne se plaint pas. On nous paie en conséquence pour travailler. Tiens, c’est dommage que Lausanne n’arrive que mardi ici (réd: le CSKA sera déjà parti), j’aurais pu voir Cristobal Huet!

 

Programme

Tournoi des Hockeyades – du 9 au 13 août

Di 19h CSKA Moscou – Davos

Lu 18h Davos – Dynamo Pardubice

Ma 18h GE Servette – Munich

Ma 20h30 Dyn. Pardubice – Lausanne

Je 20h Lausanne – GE Servette

Chaque équipe joue deux matches qui comptent pour le tournoi, sauf le CSKA Moscou et Munich, dont les points seront cumulés pour le classement final.

Matches amicaux – 9 et 10 août

Di 16h Vallée de Joux – Ajoie

Lu 20h30 FR Gottéron – CSKA Moscou

Tous les matches se disputent au Sentier. Des concerts sont prévus chaque soir. Un tournoi de basket (dès 15 ans) sera organisé le jeudi après-midi.

Enfin, un entraînement sera donné aux enfants (sélection via concours sur le site web) par Sergei Fedorov en personne, lundi, à 15h. Infos, programme et inscription: www.hockeyades.ch

Manuel Gremion