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Daniel Monney, le nouvel homme fort d’Yverdon Féminin

29 octobre 2015

Football – LNA féminine – L’entraîneur, passé au LS comme adjoint dans les années 90, a pour objectif d’éloigner sa nouvelle équipe de la barre. Rencontre.

Arrivé lundi à la tête de l’équipe, Daniel Monney a trouvé des filles «motivées et humbles». © Nadine Jacquet

Arrivé lundi à la tête de l’équipe, Daniel Monney a trouvé des filles «motivées et humbles».

Quand Alain Béguin a quitté le club, quatre ans plus tôt, Daniel Monney avait déjà eu des contacts pour reprendre les rênes de l’équipe de LNA d’Yverdon Féminin. Après hésitations, il n’avait pas donné suite aux discussions. «J’étais ensuite venu voir quelques matches, et j’avais regretté cette décision», reconnaît-il volontiers. La roue tourne, et le Fribourgeois établi à Payerne n’a, cette fois, pas hésité une seconde à accepter la nouvelle proposition du club yverdonnois, parvenue à la démission d’Antonio Maregrande, il y a une semaine: «J’étais prêt à commencer le soir même.»

S’il n’a jamais évolué plus haut qu’en 2e ligue, le professeur de culutre générale du Centre professionnel, à Yverdon, possède un sacré bagage en tant qu’entraîneur. «Je n’étais pas un très bon joueur, mais je sentais bien les choses. Junior, je voyais déjà ce que les coachs nous faisaient faire de faux.» En parallèle de son parcours de footballeur, il a débuté sa carrière sur le banc de touche à 17 ans, au côté d’un oncle, avec des tout jeunes. A 28 ans, il entraînait les juniors B inter broyards, qui défiaient Zurich et Bâle. Il a aussi eu, sous sa houlette, un certain jeune homme nommé Stéphane Henchoz, et des anciens d’YS comme Pascal Jenny et Christophe Jaquet.

Après avoir été assistant à Fribourg, en LNB, il passera deux saisons sur le banc du Lausanne-Sports, de 1993 à 1995, comme adjoint de Marc Duvillard, puis de Martin Trümpler. «J’ai aussi été quelques semaines ci et là avec des sélections nationales. J’aurais aimé devenir assistant de Gérard Castella, que je connaissais bien, par exemple», raconte le titulaire du diplôme d’instructeur depuis 25 ans.

Par la suite, il a essentiellement dirigé en 1re ligue et en 2e inter, de Bienne à La Chaux-de-Fonds en passant par bien d’autres clubs, dont le CS Romontois. En 2010, ses troupes avaient bien failli sortir le FC Baulmes de Challenge League, lors de la Coupe. Les protégés de Bertine Barberis s’en étaient sortis aux penalties, et avaient, ainsi, pu affronter Bâle à la Pontaise.

Quatre entraînements

Au Stade Municipal, Daniel Monney arrive à la tête d’une équipe qui, huitième sur dix, se bat pour éviter le tour de relégation. «Pour le moment, je mets en place un système pour samedi, contre un bon adversaire de Neunkirch. Je n’aimerais pas qu’on ramasse une raclée», affirme le fin tacticien, qui a quatre entraînements pour apposer sa patte. Il articulera son équipe dans un 4-4-2 à plat, cette fois, car le système, selon son expérience, «permet le mieux d’empêcher l’adversaire d’approcher du but».

Il reste trois matches avant la pause (voir ci-dessous). «Celui de samedi va conditionner les deux autres», estime le nouvel homme fort d’YF qui, face à l’inconnu, redoute un peu sa première immersion dans le monde du foot féminin. «Mais c’est très motivant», tranche-t-il.

 

«Je pense, surtout, que le club est trop esseulé»

Daniel Monney a donné son premier entraînement lundi. «On n’a pas fait trop de blabla. On va apprendre à se connaître petit à petit», commente le Fribourgeois. Le voilà plongé dans l’univers du foot féminin que, à 55 ans, il va découvrir le temps d’un apprentissage express de trois matches avant la pause hivernale: ce samedi, contre Neunkirch (20h30 au Stade Municipal); en Coupe de Suisse, à Bühler, la semaine suivante; puis à Lucerne, le 14 novembre.

Jean-Daniel Perroset et Antonio Maregrande, ses deux prédécesseurs, ont quitté le club à peu près pour les mêmes raisons: à leurs yeux, Yverdon Féminin n’en fait pas assez pour suivre le processus de professionnalisation du milieu. «Je connais leurs reproches, affirme Daniel Monney. Mais je ne suis pas quelqu’un qui revendique beaucoup, même si cela m’a déjà joué des tours. Je suis persuadé que le comité fait le maximum. Je peux compter sur un staff bien fourni. Ce soir (réd: avant-hier), par exemple, le préparateur physique de Team Vaud s’occupe des filles un moment. Je pense, surtout, que le club est trop esseulé, pas assez soutenu.»

Manuel Gremion