Logo
De jeunes cinéphiles réalisent leur «Kaamelott»
©Carole Alkabes

De jeunes cinéphiles réalisent leur «Kaamelott»

4 novembre 2016 | Edition N°1864

Yverdon-les-Bains – Un groupe de passionnés de cinéma s’est lancé dans la conception de la série «La légende des chevaliers de carton», visible sur Internet. L’humoriste Jean-Charles Simon l’a honoré de sa présence, dimanche dernier. Reportage.

 

Jean-Charles Simon campe un forgeron bien décidé à ne pas se laisser impressionner par le chevalier Ned Mc Flurry, joué par André Silva. ©Carole Alkabes

Jean-Charles Simon campe un forgeron bien décidé à ne pas se laisser impressionner par le chevalier Ned Mc Flurry, joué par André Silva.

L’agitation qui régnait dans un cabanon de la rue du Parc détonnait fortement avec la torpeur ambiante, si caractéristique d’un dimanche matin. C’était jour de tournage dans la bâtisse transformée en «QJ» d’une bande de jeunes férus du septième art de la région. Ces amateurs éclairés ont, sous l’impulsion du réalisateur Romain Chautems, troqué les vidéos effectuées dans le cadre de leurs parties d’airsoft contre un objectif plus ambitieux : mettre sur pied leur propre série.

Adepte de productions médiévales et fantastiques, dans la veine de «Kaamelott», le jeune Yverdonnois a eu l’idée de lancer une version à la sauce nord-vaudoise, adaptée aux moyens limités à disposition. «La légende des chevaliers de carton», dont les premiers épisodes sont visibles sur la chaîne YouTube de la «WhiteFoxProduction», retrace, avec humour, les missions à rebondissements d’une troupe à la recherche du convoité sceptre de carton, sur ordre du roi.

Décor de circonstance

Le jardin de la famille Chautems, à l’extrémité duquel un chat se dore au soleil, offre un accès privilégié à une forêt aux proportions insoupçonnées. Le décor idéal pour le scénario imaginé.

Des chemins et des tunnel végétaux aménagés conduisent à l’endroit où commence la deuxième saison. Des chevaux fictifs patientent au bout de leur manche, adossés à une barrière en bois, en périphérie d’une clairière.

Un illustre forgeron

Adrien Salomon et le réalisateur Romain Chautems. ©Carole Alkabes

Adrien Salomon et le réalisateur Romain Chautems.

La première scène se prépare au fond de cet espace ravi aux ronces au prix d’une journée de travail, dans l’antre d’un forgeron campé par un invité de marque. «Romain s’est occupé de la technique d’un de mes spectacles. Il m’a demandé si je voulais participer à un tournage qu’il réalisait avec des copains. J’ai regardé de quoi il s’agissait, mais je n’ai pas tout compris. Je passe mon examen aujourd’hui», déclare l’acteur et humoriste Jean-Charles Simon, flatté d’avoir été convié.

Et l’hôte de marque de relever que, dans sa jeunesse, une démarche de ce type nécessitait le déploiement de grands moyens, sans commune mesure avec les outils utilisés par ses cadets. Les comédiens répètent leur texte sur leurs natels, qui peuvent aussi être d’un précieux secours dans la prise de son. Des appareils-photo munis d’un dispositif réflexe, une caméra et un micro font, notamment, le bonheur des cinéastes en herbe fédérés en association depuis l’été dernier.

«Je suis un passionné de cinéma. J’ai rejoint l’équipe en cours de route. Dès que l’occasion se présente, je prends part à ce genre de projet», déclare Adrien Salomon, également impliqué dans un court-métrage du même groupe mettant en scène des pirates aux prises pour acquérir un trésor.

Les réglages de rigueur font place à l’enregistrement de la scène . Le forgeron, vêtu de son armure en carton, actionne sa meule de fortune et s’interrompt régulièrement afin de contrôler l’état de la lame qu’il manipule. Romain Chautems ajuste le pull du chevalier venu interpeller l’artisan du Moyen Âge. La séquence peut commencer. Le dialogue s’engage peu après que Quentin Tschanz a frappé dans ses mains pour signaler le passage à l’«action».

Le personnage incarné par Jean-Charles Simon se montre intraitable. Il ne remplacera pas gratuitement l’épée endommagée que lui apporte son interlocuteur sans lettre attestant de la bénédiction du roi. Dépité, le chevalier déchu quitte les lieux lorsque l’un de ses compères vient le chercher, non sans avoir signifié à son détracteur qu’il n’en resterait pas là.

«Les tournages se déroulent sur une journée, quand les gens sont disponibles. L’équipe est formée d’une dizaine de personnes, principalement d’Yverdon-les-Bains», relève Quentin Tschanz.

Les cinq nouveaux épisodes de la série, d’une durée de quelques minutes chacun, devraient, si tout se passe bien, être visionnables sur Internet d’ici la fin 2016.

Enregistrer

Ludovic Pillonel