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De la Broye à Anfield Road
© Carole Alkabes

De la Broye à Anfield Road

21 septembre 2018 | Edition N°2336

Stéphane Henchoz, le footballeur valdo-fribourgo-neuchâtelois, a captivé son auditoire à l’occasion d’une conférence organisée par le Panathlon-Club d’Yverdon-les-Bains, mardi à La Prairie.

Pour sa séance mensuelle ouverte au public, mardi, le Panathlon-Club d’Yverdon-les-Bains avait convié l’ex-footballeur professionnel Stéphane Henchoz. L’ancien joueur de Liverpool a ainsi pu s’étendre sur une carrière qui a rythmé l’essentiel de sa vie de sportif.

Devant un auditoire très vite conquis, l’actuel entraîneur-adjoint de Neuchâtel Xamax FCS a ouvert les feux avec une vidéo du fameux «You’ll never walk alone», chant entonné par tous les supporters de Liverpool lors des rencontres des Reds à domicile. Régalant l’assistance de nombreuses anecdotes, celui qui a entre autres porté le chandail de l’équipe de Suisse pendant douze ans s’est livré avec sincérité et émotion sur les différentes étapes de sa vie. Morceaux choisis.

Sa passion: «Je me suis lancé dans le football par passion, à une époque où les activités potentielles étaient moindres qu’à l’heure actuelle. Les jeunes d’aujourd’hui, qui disent vouloir devenir footballeur, le font-ils par passion? Je ne le pense pas. Plutôt pour un style de vie que les médias répercutent.»

Le SV Hambourg (son premier club pro étranger): «Un joueur suisse n’était rien du tout. Cela a été un grand choc. La pression médiatique, c’était le Blick à la puissance 10.»

La Nati: «J’ai éprouvé beaucoup de fierté à représenter mon pays à 72 reprises, dont lors de deux Euro. Mon seul regret a été de ne pas avoir pris part à une Coupe du Monde.»

Liverpool: «L’apogée de ma carrière. Ce club a une aura planétaire. Dans les villes comme celle-ci, le football est un ascenseur social. La seule fierté des habitants les moins aisés est leur club de foot. Il y a une identification énorme au club, les joueurs sont de véritables idoles. A Liverpool, chaque match est disséqué, chaque geste scruté et analysé, notamment par les anciens des Reds, qui ont tout gagné. C’est dire si la pression est terrible. Nous jouons pour ce public, ces gens. On court plus vite, on saute plus haut, on tire plus fort.»

L’actuel président du Panathlon-Club d’Yverdon-les-Bains, Mario Comisetti, a exprimé toute l’admiration qu’il porte à ce sportif suisse exemplaire, qui a très vite compris «l’importance de la passion, du travail et de l’abnégation».

Enfin, présente également parmi l’auditoire, la femme de Stéphane Henchoz, Catherine, a bien voulu lâcher quelques bribes sur son ancienne vie de «femme de»: «J’ai suivi Stéphane à Hambourg, j’avais 18 ans. A cet âge, on ne réfléchit pas trop. Je me suis mise de côté par amour et, si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. Vivre de telles expériences enrichit.»

Aurélien Abla