Logo
De l’argent frais pour le chauffage
Le plus récent bâtiment du chauffage à distance yverdonnois est situé à proximité d’Y-Parc. michel duperrex

De l’argent frais pour le chauffage

8 janvier 2025 | Texte: J.-Ph. Pressl-Wenger
Edition N°3865

Pour obtenir un nouveau prêt bancaire, afin d’assurer le développement du chauffage à distance, le Conseil communal sera appelé à accepter un crédit d’investissement de plus de 5 millions.

Engagée dans l’aventure du chauffage à distance depuis de nombreuses années maintenant, la Ville d’Yverdon-les-Bains est prête à passer à la prochaine étape. Un préavis sera présenté dans lequel la Municipalité demande un crédit d’investissement de 5,5 millions de francs afin d’augmenter le capital de la société  Y-CAD, l’entreprise en charge du chauffage à distance (CAD). La question du timing interpelle, mais ne semble pas poser de problème. «Nous sommes arrivés au bout du plan de développement qui a été financé par les capitaux initiaux, explique Benoist Guillard, municipal en charge du Service des énergies. Pour faire simple, soit on s’arrête là, soit on continue.» Le choix pourrait sembler entendu au vu des nombreuses réalisations menées à bien depuis le début du projet. Toutefois, la somme demandée demeure rondelette. Là non plus, pas de problème: «La Municipalité a arbitré ce cas et a estimé que cet investissement entrait sans problème dans le plan des investissements 2025, poursuit l’élu écologiste. Notamment au vu de la marge d’autofinancement de la commune.»

Nouveaux investisseurs

Dans cette augmentation de capital souhaitée, la Cité thermale ne devrait pas être seule. Son partenaire historique dans Y-CAD, les Services industriels de Genève (SIG), poursuit sa collaboration et un troisième acteur devrait logiquement rejoindre l’actionnariat de l’entreprise. Les discussions sont en cours. «Nous y travaillons, mais je ne peux pas encore concrètement en parler, commente Benoist Guillard. Nous recherchons plutôt des acteurs institutionnels tels que des fonds de pension ou des fonds d’investissement. Notre but est de travailler avec des partenaires qui ont la même vision que nous et qui privilégient la durabilité à une haute rentabilité à court terme.»

Malgré le destin commun sur la durabilité, les futures parties prenantes voudront connaître un retour sur investissement. Dans cette optique, le préavis prévoit d’introduire, sur demande des nouveaux venus dans l’aventure, une politique de versement de dividendes. Politique qui n’avait pas été retenue jusqu’à aujourd’hui, dans l’idée d’aider Y-CAD à démarrer son activité dans les meilleures conditions. Dans l’exemple choisi (3%), ces dividendes rapporteraient 450 000 francs par année à la Ville.

Garder le contrôle

Le texte qui sera présenté au législatif met en avant la volonté de la Municipalité de rester l’actionnaire majoritaire d’Y-CAD, peu importe le scénario qui se profilera. «C’est important de garder le contrôle car il s’agit ici de notre plan climat, notre plan directeur des énergies, insiste Benoist Guillard. C’est un outil politique et cette situation permet également à la Ville d’imprimer un certain rythme au projet. Elle facilite aussi la coordination entre les différents services. Et de plus, face aux banques, le fait que nous soyons majoritaires change aussi les discussions lors des demandes de prêts. Au final, la perte de l’actionnariat majoritaire pourrait rendre la gouvernance plus difficile.»

Le chauffage à distance a clairement fait ses preuves comme outil pour atteindre les objectifs de décarbonation des chauffages, et plus largement dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Reste à savoir comment les conseillers communaux accueilleront cette demande de crédit d’investissement.