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Les défis de l’énergie solaire sous la loupe
©Michel Duperrex

Les défis de l’énergie solaire sous la loupe

17 novembre 2017 | Edition N°2126

Yverdon-les-Bains – Près de 200 personnes se sont réunies, hier, à La Marive, pour assister à une conférence sur la mise en œuvre de la stratégie énergétique.

Leo-Philipp Heiniger défend les intérêts de l’énergie solaire en Suisse romande. Selon lui, il va falloir trouver d’autres modèles de financement. ©Michel Duperrex

Leo-Philipp Heiniger défend les intérêts de l’énergie solaire en Suisse romande. Selon lui, il va falloir trouver d’autres modèles de financement.

Comment les gestionnaires des réseaux de distribution (GRD) de l’énergie vont-ils faire face à l’avènement futur de l’énergie solaire ? Selon plusieurs acteurs de l’économie solaire, cette question n’avait pas lieu d’être, il y a encore cinq ans. Pourtant, du fait que les habitants suisses s’équipent de plus en plus de panneaux photovoltaïques et s’autoapprovisionnent par l’énergie solaire, les GRD comme Romande Energie, VO Energies ou le Service des énergies de la Ville d’Yverdon-les-Bains vont devoir trouver de nouvelles sources de financement.

A ce titre, Swissolar, l’association qui représente les professionnels de la branche solaire, et les GRD romands se sont réunis, hier, à la salle de La Marive, à Yverdon-les-Bains, afin d’envisager les défis futurs liés à l’énergie solaire. Presque 200 personnes ont assisté à différentes conférences en lien avec la mise en oeuvre de la Stratégie énergétique 2050, la tarification et les réseaux électriques, ainsi que le stockage.

«Par le passé, nous n’avons pas toujours défendu les mêmes intérêts avec les GRD, confie Leo- Philipp Heiniger, représentant de Swissolar pour la Suisse romande. Mais avec le développement plus poussé de l’énergie solaire, il va falloir trouver d’autres modèles d’affaires pour financer le réseau énergétique de manière générale.» Par ailleurs, selon une étude de Météotest, 50% des besoins électriques suisses pourraient être couverts par des panneaux photovoltaïques d’ici à 2050. «Aujourd’hui, ce pourcentage reste encore relativement faible, puisqu’il s’élève à 2-3% environ», poursuit le représentant.

 

Enjeu de la mobilité électrique

 

«La mobilité électrique représente un nouvel acteur sur le marché du réseau énergétique.» Pierre Dessemontet, municipal

«La mobilité électrique représente un nouvel acteur sur le marché du réseau énergétique.» Pierre Dessemontet, municipal

Pour Pierre Dessemontet, municipal en charge du Service des énergies de la Ville d’Yverdon- les-Bains (SEY), ce type de conférence est aussi un moyen d’échanger avec différents acteurs de l’énergie solaire. «Nous sommes dans une véritable phase de transition, assure-t-il. Notre modèle d’affaires n’est plus viable sur le long terme, car les consommateurs vont peu à peu utiliser leur propre énergie et quitter les réseaux traditionnels. De plus, cela aura un impact négatif sur la facture des personnes qui ne pourront pas bénéficier d’un tel auto-approvisionnement.»

Même si, pour Pierre Dessemontet, le développement de l’énergie solaire a «un impact positif» sur l’environnement, les GRD vont devoir contrebalancer cette perte.

Une solution pour maintenir ce type d’infrastructure ? Selon Pierre Dessemontet, «la mobilité électrique représente un nouvel acteur sur le marché du réseau énergétique. A l’avenir, on peut envisager que la diminution des logements qui s’auto-approvisionneront en électricité soit rééquilibrée par l’augmentation du nombre de véhicules électriques». De nombreux défis attendent encore le Service des énergies de la Cité thermale.

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Valérie Beauverd