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Dentsply Maillefer réaffirme son engagement à Ballaigues

27 février 2013

La filiale suisse du numéro un modial de l’orthodontie s’apprête à investir 35 millions de francs dans l’extension de ses unités de production. Avec la création de 120 emplois à la clé. Histoire d’une saga à succès.

Dominique Legros, directeur général de Dentsply Maillefer Instruments et Philippe Leuba, conseiller d’Etat en charge de l’économie.

L’ambiance était à la bonne humeur lundi matin au Centre villageois de Ballaigues. En effet, l’entreprise-phare de la région, Dentsply Maillefer, filiale du groupe américain numéro un de la branche, a annoncé, par la bouche de son directeur général Dominique Legros, l’aboutissement d’un projet qui a tenu en haleine les autorités régionales et cantonales depuis de nombreux mois. La firme va construire, sur son site principal du Verger, un nouveau bâtiment totalisant plus de 10 000 m2 de surface de plancher.

Ce projet se traduit par un investissement de 35 millions de francs auquel la direction du groupe a donné le feu vert. Le chantier devrait débuter d’ici l’été pour s’achever deux ans plus tard. A terme, Dentsply Maillefer devrait abandonner l’usine du Creux, située en bordure de la Jougnenaz. La plus ancienne, du point de vue de l’équipement, des trois qu’elle exploite dans la région.

Avec l’extension du site du Verger, ce sont quelque 120 emplois qui pourraient être créés à terme, et qui viendraient s’ajouter aux 892 existants. Le nombre de ces derniers a augmenté de septante unités durant le seul exercice 2012, durant lequel le chiffre d’affaires s’est monté à 290 millions de francs.

Un moteur de l’économie

Le syndic de Ballaigues, Raphaël Darbellay, n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler l’importance de Dentsply Maillefer dans l’économie régionale, et son apport à ce village de 985 habitants, dans lequel on dénombre plus de mille emplois.

Ballaigues est ainsi un gros contributeur à la péréquation et le syndic n’a pu s’empêcher de manifester sa déception en évoquant les restrictions imposées par le plan directeur cantonal, et la future loi fédérale sur l’aménagement du territoire: «Il est dommage que les autorités cantonales ne prennent pas compte de cette situation pour offrir à Ballaigues la possibilité de se développer… et de participer ainsi à la diminution du trafic des pendulaires.»

Le conseiller d’Etat Philippe Leuba, en charge de l’économie, a diplomatiquement évité le sujet, préférant mettre l’accent sur l’action entreprise pour favoriser l’industrie dans un canton qui, ces dernières années, a surtout créé des emplois dans le secteur tertiaire. «Cela montre la volonté du Conseil d’Etat de diversifier le tissu économique vaudois et de mettre l’accent sur l’activité industrielle», a affirmé le chef du Département de l’économie, qui a eu l’occasion de s’entretenir avec les plus hauts dirigeants de Dentsply Maillefer, il y a quelques mois à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL).

L’innovation est vitale

Pour Philippe Leuba, il est vital d’innover pour assurer les emplois de demain. C’est dans cette perspective qu’a été lancée l’action InnoVaud. Le conseiller d’Etat a aussi précisé que le soutien apporté à la firme de Ballaigues avait été apporté dans le cadre de la Loi sur l’aide au développement économique (LADE).

Le souci de la recherche et de l’innovation est partagé par Dentsply Maillefer, a relevé son directeur général Dominique Legros. Dentsply Maillefer collabore ainsi avec trois hautes écoles, dont l’EPFL à Lausanne. Cet aspect-là a particulièrement séduit la direction américaine du groupe.

La maîtrise de la chaîne

L’une des originalités de Dentsply Maillefer, qui, selon son directeur général, explique sans doute l’autonomie dont elle bénéficie au niveau du groupe, réside dans la maîtrise totale de la chaîne.

En effet, tout l’appareil de production est construit à Ballaigues, où sont traités également les aspects commerciaux -le réseau du groupe permet la diffusion des produits dans plus de 120 pays-, et la formation.

Quelque 25 000 dentistes sont formés chaque année dans le monde par des confrères qui ont été instruits à Ballaigues. «Les dentistes achètent le produit après l’avoir essayé», explique le directeur général.

Dentsply Maillefer exporte le 95% de sa production. Près des deux tiers en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient et dans les anciennes républiques soviétiques, le solde dans le reste du monde. Le produit Protaper Next, qui a, à lui seul, généré 100 millions de francs de chiffre d’affaires l’an dernier, justifie l’investissement qui va être réalisé.

Sur les 10 200 m2 de l’extension, qui sera certifiée Minergie P, 6900 seront dédiés aux ateliers, 800 à une nouvelle cafétéria, et 2800 à des locaux techniques. Cette construction devrait permettre de faire face à la croissance pour les dix prochaines années.

Maîtriser la mobilité

Dentsply Maillefer occupe une majorité de frontaliers. La société encourage le covoiturage et elle a mis en service, il y a quelques mois, un autocar qui, trois fois par jour, fait le trajet de Pontarlier et retour. Il affiche déjà complet.

 

Une filiale de Dentsply s’établira à Y-Parc

Astratech rejoint Yverdon

Acquise par le groupe Dentsply en juin 2011, Astra Tech Dental, qui dépendait auparavant du groupe suédois AstraZeneca, sera bientôt présente à Yverdon-les-Bains. Basée actuellement en Suisse alémanique, la filiale helvétique d’Astra Tech va bientôt rejoindre Dentsply, présente depuis plusieurs années dans le Parc Scientifique et Technologie (PST), avec son centre de facturation et de services pour l’Europe. Cette société occupe une vingtaine de personnes.

«Nous avons racheté l’activité d’implants dentaires, ce qui nous a permis de devenir le numéro trois mondial, derrière Straumann et Nobel. Notre intention est clairement de devenir le numéro un mondial des implants dentaires. Nous devrions déjà devenir le numéro deux à la fin de cette année» explique Dominique Legros, directeur général de Dentsply Maillefer Instruments à Ballaigues. Et d’aujouter: «En venant à Yverdon-les-Bains, ils pourront profiter des synergies au niveau de l’administration et des ressources humaines, notamment.»

Lors de l’acquisition, Bret Wise, PDG du Groupe Dentsply, avait clairement justifié l’opération par les perspectives de développement dans le domaine des implants, en même temps qu’elle permettait d’élargir la gamme des produits.

Isidore Raposo