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Des aînés  à l’école des transports publics
Yverdon, 21 mars 2019. TRAVYS & COSY. © Michel Duperrex

Des aînés à l’école des transports publics

26 mars 2019 | Edition N°2464

Yverdon-les-Bains – Une délégation du Conseil des séniors a découvert comment prendre un billet de bus par SMS ou utiliser les bornes automatiques de la gare, jeudi dernier. Cet atelier avait valeur de test en vue de la mise sur pied de séances d’information pour les retraités.

«Les portes se referment automatiquement après cinq secondes», explique Daniel Balz, inspecteur au sein de l’entreprise de transports publics Travys, à une dizaine de retraités tout ouïe, ce jeudi 21 mars. «J’ai déjà vécu ça, réagit une dame. J’ai cru que le chauffeur était pressé!» La délégation du Conseil des séniors d’Yverdon-les-Bains (COSY) vient de faire halte sur le parking de la patinoire de la Cité thermale après avoir embarqué, à bord d’un bus affrété spécialement pour eux, à l’arrêt des Chaînettes. Pour certains, c’est une première. «Pour moi qui ne prends jamais le bus, c’est tout un apprentissage», commente une aînée. Et c’est bien pour démystifier l’exercice que la petite troupe est là. «Beaucoup de gens n’osent pas prendre le bus, car ils ne savent pas comment se comporter», explique Caroline Jobin, membre du groupe de travail «Transports publics» du COSY. Le Conseil des séniors et Travys ont donc décidé d’évaluer la possibilité de mettre sur pied un atelier informatif, qui pourrait ensuite être organisé dans différents quartiers de la ville. La séance de jeudi dernier avait valeur de test.

Daniel Burri, du groupe de travail «Transports publics» du COSY et Maryse Gonin, membre du Conseil des séniors, découvrent les subtilités de l’utilisation des distributeurs de billets automatiques avec Mirela Suljic, spécialiste tarif et vente chez Travys. ©Michel Duperrex

Daniel Burri, du groupe de travail «Transports publics» du COSY et Maryse Gonin, membre du Conseil des séniors, découvrent les subtilités de l’utilisation des distributeurs de billets automatiques avec Mirela Suljic, spécialiste tarif et vente chez Travys. ©Michel Duperrex

«Tous les arrêts sont facultatifs. Si vous êtes dehors, il faudrait faire un signe au conducteur», poursuit Daniel Balz. «Ah bon? Il y a beaucoup de gens qui ne le savent pas», réagit une dame. Et une autre d’ajouter: «Je suis la seule à le faire, je me dis toujours que les autres doivent se dire que c’est la première fois que je descends en ville!»

Sécurité, écrans d’affichage, zones tarifaires, emplacements des composteurs: tout est passé en revue, sans oublier l’achat des tickets. «Si vous n’avez pas pu en prendre un à l’arrêt, il faut impérativement monter à l’avant», précise Daniel Balz. Qui ajoute qu’il est également possible d’en acquérir par SMS, avant le départ du bus. «Je sais comment faire, lance fièrement l’une des membres du COSY. A 72 ans, on y arrive aussi!» Les autres le découvriront lors d’un petit cours pratique, un peu plus tard au moment d’une halte à la gare.

«On voit qu’il y a un besoin d’information»

Arrivée au pôle ferroviaire, justement, la petite délégation découvre toutes les subtilités liées à l’utilisation des distributeurs de billets automatiques. «Ce qui m’intéresse, c’est de savoir comment on peut prendre un supplément pour le bus à Neuchâtel. Je ne sais pas comment faire», explique une retraitée, alors qu’une autre souhaite savoir s’il est possible d’obtenir un billet pour les bateaux de la CGN. Tout sourire, les aînés posent moult questions au personnel de Travys. «On voit qu’il y a un besoin d’information, glisse Daniel Burri, également membre du groupe de travail «Transports publics» du COSY. On a dû freiner les gens car tout le monde voulait s’inscrire aujourd’hui (ndlr: jeudi dernier). On a bien précisé que c’était un test!»

Si le Conseil des séniors est bien décidé à aller de l’avant avec ces ateliers, reste à savoir sous quelle forme exactement et quand ils seront mis sur pied. C’est également la préoccupation de Travys, qui a pu mesurer l’intérêt des retraités pour l’exercice. «Notre but, c’est de faciliter la vie de nos clients, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes», souligne Céline Epars, responsable de la communication au sein de l’entreprise de transports publics. Si les aînés ont parfois besoin d’un petit coup de pouce pour être à l’aise avec la technologie, force est de constater qu’ils sont de plus en plus nombreux à être connectés et, surtout, à être en quête d’autonomie.

Caroline Gebhard