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Des «bestioles» colonisent le CACY
Yverdon, 15 juillet 2020. CACI, expo Gaspard Delachaux. © Michel Duperrex

Des «bestioles» colonisent le CACY

17 juillet 2020 | Edition N°2757

Culture – Avec l’exposition «Mechantoupas», le Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains accueille Gaspard Delachaux et ses créatures, exceptionnellement passées de la pierre au papier.

Le Grand Baigneur, cette sculpture mi-ours mi-tapir qui orne le giratoire de Floreyres à l’avenue des Bains, retrouvera une partie de sa famille dès samedi. Gaspard Delachaux, célèbre artiste de la région, présentera l’exposition «Mechantoupas» et ses centaines de créatures non-identifiée au sein du Centre d’art contemporain d’Yverdon-les-Bains (CACY). L’occasion de redécouvrir sous un nouvel angle celui qui est surtout connu pour ses sculptures, puisque cette exposition a pour fil conducteur la pratique du dessin. Mais plutôt que de se concentrer sur une seule forme artistique, le créateur du Grand Baigneur a intégré le dessin à d’autres types d’œuvres, comme des films d’animation. «Je voulais mettre en lumière le rapport entre ces différentes formes d’expression, précise Gaspard Delachaux. Par exemple, mes sculptures sont précédées d’un croquis, mais qui demeure un simple outil de travail. Avec cette exposition, j’ai voulu libérer certains dessins et en faire des œuvres à part entière. Je découvre ainsi de nouveaux instruments, mais je joue toujours ma mélodie.»

Car si les dessins se marient à d’autres formes d’art, les «bestioles» qui les peuplent sont elles aussi des hybrides. «En mélangeant plusieurs créatures, je pose toujours la question de notre animalité et de notre côté ambivalent. On a tous une part d’ombre et de lumière…»

Une exposition unique à plus d’un titre puisqu’il s’agit de la première sous la direction de Rolando Bassetti, qui a succédé à Karine Tissot le 1er juin. Une source d’anxiété pour Gaspard Delachaux: «J’avais proposé Mechantoupas à Karine Tissot, relève l’artiste. Rolando Bassetti n’a donc pas choisi mon projet et je me demandais si ça lui plairait.» Un doute qui s’est toutefois très vite dissipé. «Ça n’aurait pas pu mieux commencer, réagit le nouveau directeur du CACY. L’exposition reflète l’esprit des lieux: à la fois exigeante et audacieuse, mais aussi ouverte au grand public.» Qui pourra la découvrir jusqu’au 13 septembre, date du finissage.

Massimo Greco