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Des deux côtés de la plume
Chloé Warpelin. © Michel Duperrex

Des deux côtés de la plume

25 août 2023 | Edition N°3525

Football – LNB dames Joueuse d’Yverdon Sport Féminin, Chloé Warpelin est actuellement en stage à La Région. La Genevoise de 22 ans a accepté de jouer le jeu des comparaisons, alors que les Vertes reçoivent Carouge samedi (18h) pour la reprise.

Chloé Warpelin, qu’est-ce qui est le plus compliqué: mener une interview ou y répondre?

D’y répondre. Parce que je ne sais pas quoi dire, comme maintenant (rires)! Alors que quand on la mène, on sait où on met les pieds, c’est nous qui donnons la direction, on connaît d’avance la prochaine question. Après, je ne suis pas quelqu’un qui va spontanément vers les gens. Donc préparer les questions, c’est une chose, aller les poser, ce n’est pas facile. Même quand c’est par téléphone, car je n’appelle jamais d’habitude. Alors la première fois qu’on m’a demandé d’appeler des gens pour le journal, je me suis dit «oh là là»… Mais comme ça, j’apprends.

 

Entre affronter une adversaire que tu découvres et aller couvrir un sport que tu ne connais pas, quel est le plus facile?

Affronter une adversaire inconnue, car il n’y a pas forcément besoin de préparation en amont, on peut apprendre à la connaître directement pendant le match. Aller couvrir un nouveau sport, c’est hyper-intéressant, car on apprend déjà plein de choses avant, pour ne pas être à l’ouest quand on arrive sur place et au moment de poser des questions. Donc j’apprécie.

 

Qu’est-ce qui te fait le plus progresser: les corrections d’Arnaud Vialatte, ou celles des journalistes de La Région?

C’est une très bonne question… Ce sont deux approches différentes. Je ne connaissais pas du tout le milieu du journalisme avant d’arriver à la rédaction, même si j’aime écrire et suivre le sport. Je ne savais pas par quoi commencer, ni sortir les informations intéressantes, alors les corrections que l’on me donne me font progresser très vite. Elles sont claires, précises, donc je sais à quoi m’en tenir pour la fois suivante. Tandis qu’au foot, j’essaie d’appliquer les conseils d’Arnaud, mais c’est plus quelque chose que je peux faire sur le long terme.

 

Est-ce plus évident de trouver la bonne tournure de phrase ou de réaliser le bon geste?

Oh là là… Je pense que c’est effectuer le bon geste, parce que tout doit être parfait en quelques millisecondes, hyper-précis. Alors que la tournure de phrase, on peut la modifier. Elle ne doit pas forcément sortir telle quelle à un instant T.

 

Avec quoi es-tu le plus à l’aise: un ballon de foot ou un ordinateur?

Avec un ballon, clairement. Et j’apprécie aussi beaucoup l’environnement, être à l’extérieur, se sentir libre, bouger. Je n’aime pas trop l’ordinateur, il faut trouver une position pour s’asseoir correctement, j’ai l’impression d’être tendue. Je préfère écrire sur du papier.

 

Où se trouvent les meilleures infrastructures: au Stade municipal ou à la rédaction?

Actuellement, à La Région, parce que le stade est un peu en chantier… Mais sinon, ce sont de très belles infrastructures. Rien que la pelouse, je prends de longues minutes pour la regarder avant les matches, et je me dis à chaque fois qu’elle est incroyable! J’aime bien regarder quand le jardinier vient la tondre, je trouve ça trop cool. À la rédaction, il manque juste de l’herbe pour jouer au foot à la pause…

 

Est-ce plus difficile de conclure une action par un but ou de conclure un texte?

Je pense que c’est quand même le goal, parce qu’il y a tout l’aspect mental derrière. Et il y a le timing, ça se joue en quelques secondes, même moins, alors que le point final d’un article est assez malléable. On peut revenir en arrière, modifier si ça ne nous plaît pas. Donc quand on met vraiment un point final, ça veut dire que l’on est satisfait de ce qu’on a fait. Tandis qu’on n’arrive pas forcément à inscrire un but à la fin d’une action. Et pour le texte, je ne dois pour l’instant pas avoir une certaine rapidité d’exécution.

 

Qu’est-ce qui dure le plus longtemps, entre les théories d’avant-match d’Arnaud Vialatte et la séance de la rédaction des sports du lundi matin?

La séance des sports (rires)! Parce que Manuel Gremion passe en revue l’agenda de façon très cadrée, et il faut montrer que l’on se sent concerné. Alors qu’Arnaud Vialatte parle beaucoup moins, il va droit au but.

 

Quelle est l’équipe la plus sympa: YS Féminin ou La Région?

(Elle rigole) Il faut que je réfléchisse… C’est difficile, je ne peux pas avoir des avis comme ça! Ce sont deux équipes très sympas, pour des aspects différents. À YSF, j’ai beaucoup de plaisir, l’ambiance est très bonne, je connais toutes les filles, on s’entend très bien, je passe de super moments avec elles. On gagne et on perd ensemble, on fait aussi plein de choses à côté du foot. Récemment, on a organisé des grillades un samedi soir chez l’une des filles, alors qu’Arnaud nous avait dit la veille «profitez de ce week-end sans match pour voir votre famille, faire autre chose». Et au final, on était quand même ensemble! À La Région, le cadre est beaucoup plus discipliné, c’est mieux pour progresser, apprendre, s’améliorer.

Muriel Ambühl