Des employés des PAM sur le carreau
2 octobre 2015Nord vaudois – Trois magasins yverdonnois de l’enseigne ont fermé et sept personnes auraient été licenciées. Une employée raconte son calvaire.
Au bout du fil, une collaboratrice des PAM yverdonnois accuse le coup, peinant à croire que ses nombreuses années au sein d’un commerce de proximité viennent brutalement de prendre fin. Selon ses dires, les déboires rencontrés par Distribution Suisse S.A., le propriétaire de la chaîne de magasins, ont, pour l’heure, débouché sur la perte d’emploi de sept personnes dans la Cité thermale, dont le sien. Ramené à l’échelle de la région, ce chiffre contredit les déclarations du directeur commercial de Distribution Suisse S.A., Stéphane Caruso, qui relevait, mardi dans nos colonnes, le faible pourcentage de licenciements. Depuis mercredi, trois des cinq enseignes nord-vaudoises, à savoir les PAM de l’avenue des Quatre Marronniers, de la rue de la Plaine et de la rue de l’Hôpital, sont fermées, laissant sur le carreau la grande majorité de leurs collaborateurs respectifs.
«J’ai trouvé de l’embauche ailleurs, mais je ne suis pas prête moralement à reprendre le travail pour l’instant. Je suis sous le choc», relève l’employée, qui souhaite rester anonyme. Elle précise que, durant les premiers mois, l’arrêt de l’approvisionnement décidé par le fournisseur -en bisbille avec Distribution Suisse S.A., Volg a interrompu la livraison de 75 enseignes de son partenaire depuis février-, n’a pas eu un impact intolérable sur la bonne marche des affaires. Les choses se sont toutefois corsées depuis juin. Les solutions trouvées avec d’autres fournisseurs, payés avec l’argent de la caisse, n’ont, en effet, pas pu empêcher une diminution de l’offre, et, par conséquent, du nombre de clients. «La fermeture était initialement prévue fin novembre, mais il n’était plus possible de travailler», déclare la collaboratrice remerciée.
Des clients fidèles
Elle tient cependant à mettre en avant la fidélité des habitués. «A la fin, ils venaient nous voir, même sans rien acheter. On tenait le coup grâce à eux.» Et de relever, touchée, les pleurs d’un aîné lors de sa dernière visite, tandis que l’épouse de ce dernier, submergée par l’émotion, n’a pas pu se déplacer pour dire au revoir.
«Une famille»
L’ancienne employée regrettera aussi la liberté dont elle bénéficiait dans son quotidien professionnel et «la famille» formée par la petite équipe dont elle faisait partie. Elle reconnaît les efforts réalisés par la maison mère pour trouver un repreneur -plusieurs personnes sont venues visiter les locaux- mais déplore le manque de communication et le fait de ne pas avoir eu l’opportunité de rencontrer la direction sur le terrain. Elle attend encore le versement de ses trois derniers mois de salaire.
Les PAM de Grandson et de Pierre de Savoie, à Yverdon-les-Bains, sont les derniers survivants régionaux du naufrage. Mais jusqu’à quand? Dans cette dernière enseigne, une collaboratrice évoque, au milieu de rayons en grande partie vides, avoir dépassé le stade du ras-le-bol. «Il y a, a priori, des négociations avec un repreneur, mais je n’en sais pas plus.»
Notre tentative de contacter la direction de Distribution Suisse S.A. pour obtenir des renseignements à ce sujet n’a, hélas, pas abouti.