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Des graffitis pour lutter contre les tags

9 mai 2014

Les murs du collège de la rue de Montagny, à Yverdonles- Bains, jusqu’ici souvent victimes de déprédations, sont désormais habillés d’une oeuvre de Krystel Suire.

L’oeuvre de Krystel Suire est à découvrir au collège de la rue de Montagny à Yverdon-les-Bains.

L’oeuvre de Krystel Suire est à découvrir au collège de la rue de Montagny à Yverdon-les-Bains.

Et si le remède à la prolifération de graffitis, non désirés, pas forcément réussis, et parfois porteurs de messages aussi imbéciles que haineux, qui, au fil des années, fleurissent un peu partout sur les murs de nos villes, était les graffitis eux-mêmes ?

C’est en tous cas le pari fait par la Ville d’Yverdon-les-Bains qui, par le biais du Service de l’urbanisme et des bâtiments (URBAT), a mandaté l’artiste yverdonnoise Krystel Suire, afin d’habiller une partie du collège situé à la rue de Montagny. Le mandat, important, portant sur deux façades de l’édifice.

«L’idée était de trouver un moyen pour tenter d’enrayer la multiplication des tags et des actes d’incivilités, dont les murs de cet établissement étaient parfois victimes et qui sont coûteux à faire disparaître», explique David Gilliéron d’URBAT. Le fait est que, bien souvent, les auteurs de ce genre de déprédations se montrent plus respectueux envers le travail d’un artiste que face à mur blanc.

© Michel Duperrex

© Michel Duperrex

Aussi, après quelques recherches, c’est donc vers Krystel Suire, déjà bien connue dans la région, notamment, pour une autre de ses réalisations en matière d’art urbain -visible dans l’un des passages entre la rue du Lac et celle des Remparts- que la Ville s’est tournée.

«Mon idée, au départ, était de réaliser un graffiti plus bon enfant, avec des bonbons et des princesses… Parce que cela correspond à mon univers et que le projet se situe dans une école fréquentée par de jeunes enfants, explique l’artiste. Puis, après discussions avec David Gilléron, nous avons pensé que cela pourrait être bien de faire quelque chose en lien avec le thème SuperCity et les super-héros».

Un challenge parfaitement rempli par Krystel Suire qui a su intégrer ses personnages signatures, tels que l’ours ou la petite fille, à cet univers si particulier. «Et finalement, c’est une bonne idée, car quand tout aura disparu de l’année SuperCity en ville, il en restera une trace, ici, grâce à mon travail», se réjouit l’artiste. Voir la réaction de la vingtaine découvraient l’oeuvre réalisée, dans le secret et en six jours, durant les vacances de Pâques. «Ces enfants qui s’enthousiasment devant mon travail, aujourd’hui comme lors de la rentrée, cela m’émeut vraiment, ça vaut tous les mots», lâche la graffeuse.

© Michel Duperrex

© Michel Duperrex

Une jeune femme dont le talent ne devrait pas tarder à être reconnu à sa juste valeur dans le monde de l’art urbain, puisque, en plus de différents projets pour le compte de la Ville d’Yverdonles- Bains, celle qui pratique le graffiti depuis environ trois ans, est actuellement en course pour obtenir la réalisation d’une oeuvre dans deux tunnels à l’Université de Lausanne.

Sans oublier qu’elle vient tout juste de créer son entreprise, avec le soutien de l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV). Une structure par le biais de laquelle, en plus de la réalisation d’oeuvres urbaines, elle donne des cours de dessin et d’initiation à la créativité aux enfants et prochainement aux adultes, elle ambitionne, entre autres, de sortir une ligne de produits dérivés.

Toutes les informations sur les cours de Krystel Suire et ses activités sur : www.madebystern.com

Raphaël Muriset