Coronavirus - Face au risque de quarantaine, plusieurs classes de l’établissement ont dû écourter leur voyage d’étude en terre transalpine.
La visite de certains élèves au Vatican n’aura pas débouché sur un miracle: plusieurs classes du Gymnase d’Yverdon ont dû interrompre leur voyage d’étude en Italie. Les premiers sont arrivés mercredi soir dans la Cité thermale. Hier à midi, les étudiants des cinq classes concernées étaient tous revenus.
Ce n’est pas une crainte sanitaire qui a poussé le Canton à rappeler l’ensemble des élèves voyageant dans la Botte. «C’est la situation relative aux transports au sein du pays qui nous inquiétait, détaille Julien Schekter, porte-parole du Département vaudois de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC). Il existait un risque que les classes soient bloquées et ne puissent pas revenir à la date prévue.»
Une ambiance anxiogène que n’ont pas ressentie les élèves présents sur le sol italien. «La population locale semblait prendre la situation à la rigolade, témoigne une gymnasienne. Au final, ceux qui portaient des masques étaient principalement des touristes.» Et une de ses camarades d’ajouter: «Seul notre passage par la gare de Milan (ndlr: la zone la plus touchée d’Italie) était relativement stressant.»
Le phénomène du coronavirus était connu avant le départ des voyageurs. Pourquoi avoir tout de même autorisé l’escapade? «Nous avons suivi les indications du médecin cantonal, s’explique le porte-parole du DFJC. Or dimanche, ce dernier nous a donné son feu vert. Mais la situation a évolué et mardi, en accord avec le médecin cantonal, nous avons organisé le retour des classes.» Si la vie des élèves a désormais repris son cours traditionnel, ces derniers doivent tout de même être particulièrement attentifs à leur état de santé et prendre leur température deux fois par jour, comme l’indiquait une lettre transmise hier par le gymnase aux élèves et à leurs parents.
Quid du remboursement?
Si les délégations sont toutes arrivées saines et sauves entre mercredi et hier, une question demeure: les personnes ayant payé le voyage d’étude seront-elles remboursées? «C’est une très bonne question, fait remarquer Julien Schekter. Il s’agit d’une problématique qui n’est pas prioritaire pour l’instant. Le département ne peut donc pas donner de réponses pour l’instant, d’autant que celles-ci devront être particulières à chaque voyage. En ce moment, nous privilégions les questions d’organisation et de communication, notamment sur les voyages prévus ces prochaines semaines.» Une réponse qui ne satisfait pas vraiment certains parents, qui indiquent que le gymnase les avait fortement encouragés à envoyer leur enfant, dimanche soir. Face aux nombreuses sollicitations, le DFJC a d’ailleurs posté une série d’informations destinées aux parents sur son site.
De «super souvenirs» malgré tout
La réaction des élèves est, elle, plus mesurée. «Nous étions assez tristes de devoir partir après seulement deux jours, confie une étudiante. L’ambiance au sein de la classe était très bonne et il s’agit de notre dernière année ensemble. Mais nous avons compris les raisons de notre départ anticipé.» Une autre gymnasienne abonde: «Même si on n’est restés que deux jours, je garde un super souvenir du voyage. D’autant plus qu’on a profité de visiter un maximum de lieux lorsque l’on a appris qu’on passait notre ultime soir à Rome. Au moment de nous coucher, on était épuisés!»
Les élèves, qui n’auront pas besoin de reprendre les cours avant la semaine prochaine, ont finalement pu rejoindre sans couac la Cité thermale. Enfin presque… «À la frontière, la douane nous a arrêtés, relate une gymnasienne. Mais pas pour s’assurer que l’on n’était pas porteurs du virus. Il avait neigé en Suisse et le car italien n’était pas correctement équipé!»