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«Des négligences ont été commises»

13 février 2013

Le procureur en charge de l’affaire de l’explosion de l’immeuble, situé à la rue de Neuchâtel, a pris connaissance de trois rapports.

Deux personnes sont mortes dans l’accident du 25 octobre 2011.

Personne, à Yverdon-les-Bains, n’a oublié le 25 octobre 2011. Cette journée où la petite Odysséa, 5 ans, et sa mère Yassouda, 31 ans, perdaient la vie dans l’explosion de leur immeuble, situé à la rue de Neuchâtel. Un drame sur lequel le procureur en charge de l’affaire, Stephan Johner, en sait désormais un peu plus, grâce, entre autres, aux trois rapports dont il a pu prendre connaissance dernièrement. Soit ceux de l’identité judiciaire, de la Société suisse de l’industrie du gaz et des eaux et, enfin, de l’école des sciences criminelles.

Des rapports qui, autant le dire tout de suite, ne permettent pas de mettre en cause qui que ce soit pour l’instant. Ce qui ne veut en aucun cas dire que seule la fatalité doit être invoquée dans ce drame. «Des erreurs et des négligences ont été commises au cours des années, mais il va falloir poursuivre l’enquête pour pouvoir établir les éventuelles responsabilités», explique le procureur Stephan Johner. Une des principales difficultés étant les délais de prescription. En effet, certaines «erreurs» dans ce dossier dateraient de l’époque de la rénovation de l’immeuble, à la fin des années 90, et, de fait, une action en justice pour ces dernières n’est plus possible.

Dans la salle de bain

Un des autres éléments désormais connus est l’endroit où, selon toute vraisemblance, a eu lieu l’explosion: la salle de bain. «Les investigations menées, notamment sur la manière dont les murs sont tombés, permettent de le penser sérieusement», confirme le procureur. L’hypothèse privilégiée étant que l’étincelle, à l’origine de l’explosion, aurait été produite par la machine à laver présente à cet endroit.

Une explosion rendue possible du fait que, selon un des rapports, le taux de mélange air-gaz dans l’appartement des victimes était entre 4 et 17%. «En dessous et en dessus de cette marge, le gaz n’explose pas», explique Stephan Johner. Paradoxalement, si le fait d’avoir ouvert leurs fenêtres a sans doute été salvateur pour beaucoup de locataires dont le taux de mélange air-gaz est ainsi resté inférieur à 4% dans leur logement, c’est peut-être également le fait d’avoir ouvert une fenêtre qui a été fatal à la jeune mère et à sa fille. Puisque dans ce cas, le fait d’aérer l’appartement a, sans doute, fait descendre le taux de mélange air-gaz en dessous des 17% fatidiques.

 

Raphaël Muriset