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Des start-ups dans le panthéon national

30 septembre 2015

Nord vaudois – Trois jeunes entreprises du cru figurent dans le Top 100 des meilleures start-ups suisses. Ce bon résultat est lié à l’émergence d’une culture régionale.

Les trois start-ups nordvaudoises sont passées par l’incubateur du site d’Y-Parc, représenté ici par son directeur Sandy Wetzel. © Duperrex -a

Les trois start-ups nordvaudoises sont passées par l’incubateur du site d’Y-Parc, représenté ici par son directeur Sandy Wetzel.

Révélé dernièrement à Lausanne, le classement des meilleures start-ups de notre pays, établi par des experts du milieu entrepreneurial suisse, a mis en lumière la suprématie vaudoise dans le domaine, trois entreprises du canton constituant le podium de cette année. Le Nord vaudois n’est pas en reste, puisqu’il place trois de ses jeunes pousses dans ce Top 100, pour la plus grande fierté de Sandy Wetzel, directeur d’Y-Parc. «En comparant ce classement au bassin de population, la région se place en tête de liste de l’innovation par habitant. On peut parler de l’émergence d’une culture start-up dans le Nord vaudois», se félicite-t-il.

Sa satisfaction est d’autant plus grande que les trois structures qui se sont distinguées ont évolué au sein de l’incubateur du parc scientifique yverdonnois Y-Start ou, dans le cas de DEPsys S.à.r.l., s’y trouvent encore. Avec sa solution de gestion de réseau électrique à distance, présentée dans La Région Nord vaudois (édition du 3 février 2015), la jeune société occupe le 80e rang des meilleures start-ups du pays. En 53e position, CashSentinel S.A., qui propose un service de paiement mobile sécurisé, a quitté le programme d’accompagnement aux entrepreneurs en herbe d’Y-Parc il y a trois semaines. CombaGroup S.A., l’entreprise mettant la technologie au service de la croissance des salades est, pour sa part, désormais basée à Molondin, après son passage à l’incubateur en 2012. Elle est la mieux positionnée des trois représentantes nord-vaudoises, grâce à sa 32e place.

Créé en 2011, Y-Start héberge en moyenne dix à douze start-ups par année, permettant notamment à ces dernières de bénéficier d’infrastructures, de coaching et de connexions avec la HEIG-VD, les autres entreprises du site et les différents organismes de soutien existants. «Les start-ups ne choisissent cependant pas toutes de rejoindre l’incubateur. Il y en a actuellement environ vingt à vingtcinq dans le périmètre du parc technologique», précise Sandy Wetzel.

Une nouvelle image

Au gré de son développement, le pôle d’innovation yverdonnois a sensiblement changé son image sur la scène nationale, voire audelà, constate le directeur du parc. «Il y a quatre ans, nous devions créer chaque contact. Maintenant, nous avons l’attention de l’extérieur. Les start-ups d’Y-Parc suscitent l’intérêt des représentants des hautes sphères du domaine, qui viennent régulièrement à leur rencontre.»

Le directeur du parc technologique tient en outre à préciser que la proximité de la Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD), au bénéfice d’un «grand dynamisme interne », joue un rôle prépondérant dans l’attractivité du site. La société DEPsys S.à.r.l. provient d’ailleurs directement de l’école et ses deux homologues ont collaboré avec l’école d’ingénieurs dans le cadre de leur développement.

Stimuler les étudiants

La volonté de la HEIG-VD de stimuler l’esprit entrepreneurial de ses étudiants a récemment débouché sur la mise en route d’un projet porté par le facilitateur de l’incubateur Y-Start, Stefano Ventura, en collaboration avec Vincenzo Pallotta, professeur en entrepreneuriat et innovation à la haute école. Baptisé Starmac, il a pour objectif de regrouper et de rendre visibles toutes les activités (formation, coaching, etc.) de soutien à l’entrepreneuriat et à l’innovation disponibles au sein de l’institution. Un espace de travail en commun (coworking space) à l’intention des aspirants entrepreneurs (étudiants en fin de parcours ou collaborateurs scientifiques) sera aussi créé.

Vincenzo Pallotta signale également la future mise en place d’un club d’investisseurs regroupant d’anciens élèves et rappelle que la Bourse Start-up de la HEIG-VD permet aux lauréats de poursuivre, durant une année, leur projet de travail de Bachelor au sein de l’institution. «Il y a un vide à combler entre la fin du cursus et l’incubateur. Les étudiants ont, par exemple, souvent besoin d’être coachés en ce qui concerne l’analyse, la recherche et la validation du marché, pour pouvoir envisager une production et une vente de leur produit à large échelle», constate le professeur.

Il serait réducteur de penser que l’aide au développement entrepreneurial se limite, dans le Nord vaudois, au chef-lieu yverdonnnois, via sa haute école et Y-Parc. Jean-Marc Buchillier, le directeur de l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV), indique que l’un des rôles de sa structure est justement d’orienter les porteurs de projets vers les différentes opportunités de soutien.

Il souligne, en outre, que le site urbigène TecOrbe et le Technopôle sainte-crix disposent chacun d’un incubateur, sans oublier Tripôle, sur le site de la STRID, dont l’inauguration aura lieu vendredi à Yverdon. «Il est primordial que l’innovation irrigue le paysage et le territoire. On doit pouvoir la trouver à proximité des entreprises et du tissu économique», déclare le directeur de l’ADNV.

Ludovic Pillonel