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Des toits pour les hirondelles

24 avril 2019 | Edition N°2483

Suscévaz – Deux associations du cru ont arpenté les rues du village, jeudi dernier, pour installer 25 nichoirs à oiseaux.

«Apparemment, j’ai un super emplacement à offrir aux hirondelles de fenêtre», sourit Gilbert Tharin. Cet habitant de Suscévaz a accepté d’accueillir autant de nichoirs que nécessaire et les membres de l’Alliance vaudoise pour la nature (AVPN) et du Groupe ornithologique de Baulmes et environs (GOBE) l’ont pris au mot. Quatre bénévoles sont venus installer une dizaine de petits abris sous son toit, jeudi dernier.

Comme Gilbert Tharin, plusieurs villageois ont accepté de prêter un bout de leur maison aux oiseaux migrateurs qui passent dans la région. Du bâtiment communal à la place de jeux, en passant par les terrains de particuliers, ce sont 25 nichoirs qui ont été installés aux quatre coins de Suscévaz.

Et cela n’a pas été une mince affaire. Il a d’abord fallu repérer, en amont, les endroits susceptibles d’accueillir ces petits animaux. «Au départ, on voulait en mettre davantage, mais Ludovic Longchamp, du GOBE, a regardé précisément les endroits qui étaient adaptés et c’est pour cela que nous avons réduit notre action à ce qui était vraiment utile», explique Julie Gyger, de l’AVPN, responsable de cette opération à Suscévaz. Et de préciser: «Les hirondelles ont besoin d’un nid à l’abri, donc sous un avant-toit, par exemple, et assez haut pour être tranquilles. On a aussi veillé à ne pas exposer de nichoirs au nord, mais plutôt au sud ou au sud-est, dans l’idéal.»

Les sites repérés, il a ensuite fallu convaincre les propriétaires d’héberger des hirondelles sous leur toit. «Pour ce travail de terrain, on a eu la chance de pouvoir compter sur Francine Guignard (ndlr: municipale chargée des bâtiments communaux notamment)», renchérit Julie Gyger, qui avait un argument à faire valoir lorsque les habitants se montraient réticents. «Pour protéger les façades des maisons, on a prévu d’accrocher une planche en bois sous les nichoirs, parce qu’on sait que les oiseaux font pas mal de fientes quand même.» Et finalement, deux hommes du GOBE ont bravé le soleil de plomb pour mesurer, percer, visser et consolider les 25 nids, conçus en bois et en ciment.

«J’attendais ça depuis dix ans!», s’est exclamée Francine Guignard, en assistant à cette opération. La municipale a été la première à vouloir collaborer avec l’AVPN et c’est sous son impulsion que Suscévaz a pu être pionnière dans le programme de biodiversité imaginé par l’association dans la plaine de l’Orbe. «C’est vraiment super d’avoir l’aide de professionnels comme eux, parce que sans ces gens, la cause des hirondelles ne serait pas du tout une priorité pour notre commune et pourtant, c’est tellement important», poursuit l’édile, qui a reçu un nichoir pour rougequeue noir. «On sent que les choses bougent désormais dans le village», se réjouit-elle.

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Un animal protégé

Chaque année, à la mi-avril, les hirondelles de fenêtre pointent le bout de leur bec dans le Nord vaudois. Une arrivée qui annonce le début du printemps. S’agissant d’une espèce protégée en Suisse, il est interdit d’enlever leurs nids, été comme hiver.

Christelle Maillard