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Des tonnes de bouteilles en PET triées par couleur

15 avril 2016 | Edition N°1723

Grandson – La nouvelle entité, RC-PLAST S.A., de l’entreprise Cand-Landi a commencé son activité. Elle trie des centaines de mètres cubes de bouteilles avant de les envoyer en Suisse alémanique.

Xavier Prudhomme, directeur adjoint de Cand-Landi S.A., présente le tri des bouteilles en plastique, à La Poissine. Une nouvelle activité de la société. © Michel Duperrex

Xavier Prudhomme, directeur adjoint de Cand-Landi S.A., présente le tri des bouteilles en plastique, à La Poissine. Une nouvelle activité de la société.

Jusqu’à sept tonnes de bouteilles à boisson en PET sont triées, par heure, depuis le début du mois de février, dans la nouvelle filière de Cand-Landi, RC-PLAST S.A., à Grandson. Avant de pouvoir récupérer le PET pour en refaire des bouteilles, il faut le trier par couleur (azur, multicolore, marron et transparent). Et c’est justement dans cette étape que l’usine grandsonnoise s’est spécialisée.

Les nombreuses bouteilles déposées dans les conteneurs de collecte, placés dans les magasins, les déchèteries ou encore les entreprises des cantons de Vaud, du Jura, de Neuchâtel, et de Fribourg, arrivent par camion -et prochainement par le rail- jusqu’au site de La Poissine. La matière entre dans l’usine par la plateforme d’approvisionnement, sous forme de balles compressées, dans des sacs, ou en vrac. «Les bouteilles sont poussées sur un premier tapis roulant et les sacs en plastique sont ouverts par la machine», explique Xavier Prudhomme, directeur adjoint de la société Cand-Landi.

Plus de 7000 tonnes de bouteilles seront triées, par année, dans ce bâtiment. © Michel Duperrex

Plus de 7000 tonnes de bouteilles seront triées, par année, dans ce bâtiment.

L’une des premières étapes consiste à éliminer les matières tierces des mètres cubes de bouteilles à boisson en PET. Pour ceux-ci, les tapis roulants montent le matériel au point culminant de l’usine: le séparateur balistique. Il s’agit d’un immense tamis qui ne permet pas aux objets plus gros ou plus petits qu’une bouteille de poursuivre leur route dans le processus de triage. Avant d’être perforé et écrasé, le tout est acheminé vers l’overband, un aimant permettant la séparation magnétique, pour retirer les métaux qui se seraient retrouvés dans le mauvais conteneur de collecte. Une petite pause pour les bouteilles, avant qu’elles ne soient triées par couleur. Elles sont alors stockées dans deux cellules de 200m3.

Le tri optique

Les bouteilles sont pressées et mises en balles pour optimiser leur transport, avant d’être envoyées en Suisse allemande. © Michel Duperrex

Les bouteilles sont pressées et mises en balles pour optimiser leur transport, avant d’être envoyées en Suisse allemande.

Lorsque les employés le décident, les portes de ces conteneurs s’ouvrent pour laisser une vague de bouteilles en PET se déverser sur les convoyeurs à bandes qui les mènent vers le tri optique: les objets sont transportés, à vive allure, au dernier étage de l’usine, avant de redescendre, en cascade, en passant sous cinq yeux électroniques qui reconnaissent la couleur du PET et les séparent en une fraction de seconde. Les éléments qui n’auraient pas été reconnus par les machines passent une seconde fois dans le cycle de tri pour être éliminés.

Avant que toutes les bouteilles soient stockées par lots de couleur, elles doivent encore passer par le contrôle de qualité. Toujours sur un tapis roulant, elles défilent sous les yeux des employés de l’usine, qui sont chargés d’enlever, à la main, les bouteilles qui se retrouveraient dans le mauvais groupe de couleur.

«Nous avons une marge d’erreur très fine. Une bouteille opaque dans un lot transparent ruinerait la production de bouteilles à boisson en PET», explique Xavier Prudhomme. Ainsi, dans une balle comptant 8571 bouteilles de couleur transparente, seules treize azur, trois multicolores et zéro opaque sont tolérées.

Après le contrôle de qualité, les lots sont stockés par couleur dans une cellule, avant d’être compressés par 160 tonnes de pression, ce qui regroupe les bouteilles en balles de 300 kilos. Ces dernières sont alors entreposées, avant d’être transportées vers Weinfelden, dans une usine qui lavera les bouteilles -en retirant les étiquettes et les bouchons- avant d’être transformées en flocons. Ces derniers permettront, alors, de refabriquer de nouvelles bouteilles.

Les plastiques sont également recyclés

En plus du triage des bouteilles à boisson en PET, RC-PLAST S.A. a commencé à développer, au début du mois, le recyclage des différents plastiques récoltés par les communes de Suisse romande. «C’est un nouveau service qui permet d’améliorer le taux de recyclage du pays. Il s’agit d’un outil de préservation des ressources qui n’existait pas auparavant», fait remarquer le directeur adjoint Xavier Prudhomme. Les plastiques passent dans le même circuit que celui des bouteilles, programmé de façon différente.

L’objectif de l’entreprise familiale, créée en 1896 et pilotée par la quatrième génération, est de devenir une référence dans le domaine du tri et de la revalorisation des plastiques en Suisse.

Muriel Aubert