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Désormais, c’est Pimenta qui tire Bavois vers le haut

3 mai 2019 | Edition N°2490

Le FCB a récolté cinq points lors de ses cinq derniers matches. Si le club des Peupliers limite la casse, c’est en grande partie grâce à son buteur retrouvé.

«Vous savez, beaucoup ont craché sur Luis récemment. Les gens qui ont cru en lui, ils sont peu nombreux. Vraiment peu nombreux.» Bekim Uka, lui, n’a jamais cessé de penser que Luis Pimenta (33 ans) n’était pas fini, bon pour la retraite. L’entraîneur de Bavois a eu des moments de doute, légitimes. Il a remis en cause son buteur, aussi, et essayé de le titiller dans son orgueil. Ainsi, les longues phases sans quitter le banc, l’ancien de Baulmes, du LS et du FC Le Mont les a connues. «Mais à l’entraînement, il a toujours été l’un des meilleurs, assure le technicien. Pied gauche, pied droit, coup de tête: dans n’importe quelle position, il réussit tout. Forcément, à un moment, il allait parvenir à tranposer ça en match.»

Précision chirurgicale

Ce moment est arrivé et, autant briser le suspense tout de suite, c’est un pur régal. Mercredi à Colovray face au Stade Nyonnais, «Pim» a pris deux fois sa chance en première mi-temps dans une position similaire, aux abords de la surface, bien centré. Les deux fois, cela a terminé dans le petit filet de Dario Thürkauf. Une précision chirurgicale, sans qu’une once de doute ne vienne déstabiliser l’avant-centre qui n’a pas échappé à la critique depuis son arrivée aux Peupliers la saison dernière. Avec dix buts à son compteur, dont sept inscrits lors de ses cinq dernières apparitions (!), Luis Pimenta est désormais le septième meilleur buteur de la saison en cours.

Un état d’euphorie qui intervient étrangement dans l’une des plus mauvaises passes des Bavoisans. On va le dire un peu crûment: Bavois a réussi le tour de force d’enchaîner onze matches sans défaite en jouant à dix et demi, sans qu’aucun centre-avant ne réussisse à s’imposer. Pour faire la différence, le FCB a pu compter sur la régularité et le talent d’Adrian Alvarez, sur une très bonne phase d’Alex Gauthier et, lorsque les deux ailiers ne parvenaient pas à débloquer la situation, sur des réussites d’équipe ou des exploits personnels. La troupe de Bekim Uka a atteint des sommets avec un véritable vide à la pointe de son dispositif. Mais aujourd’hui, les Nord-Vaudois sont dans un creux. Et s’ils n’ont pas encore reculé dans les profondeurs du classement, c’est en bonne partie grâce aux prouesses de Luis Pimenta, à présent loin devant Astor Kilezi et Mylord Kasaï dans la hiérarchie des attaquants du club aux yeux de l’entraîneur. La situation peut être résumée ainsi: durant une bonne partie de l’exercice, Bavois a porté sur ses épaules ses centres-avants. Désormais, c’est un centre-avant qui tire l’équipe vers le haut.

«Un déclic? Je ne crois pas qu’il y en ait eu un. Je n’ai pas toujours eu ma chance cette saison. Je passé du temps sur le banc. Je pense que c’est surtout une histoire de temps de jeu. Le coach a décidé de me redonner une opportunité et, à force d’enchaîner les matches, cela se passe de mieux en mieux.  Reste que tous les points qu’on engrange, c’est un travail d’équipe, hier comme aujourd’hui. On a réussi un excellent milieu de championnat. On n’a clairement pas envie de perdre les bénéfices de cette période et de retomber au fond du classement à cause d’une fin d’exercice ratée.»

Mercredi, même si les Bavoisans étaient venus pour l’emporter, ils ont pris un bon point (2-2), qui aurait pu être triplé si le coup de tête d’Astor Kilezi n’avait pas fini sur le poteau en toute fin de match. Bavois a apporté la preuve sur le terrain que cette fin de saison comptait vraiment à ses yeux. La réception du futur promu Stade-Lausanne-Ouchy demain aux Peupliers a ainsi tout pour devenir une jolie fête du football vaudois.

Florian Vaney