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Deux militants historiques raconteront le PS

21 janvier 2016

Yverdon-les-Bains – A l’occasion des 125 ans du Parti socialiste yverdonnois, qui seront célébrés samedi, Mireille Banderet et Roger Randin reviendront sur leur parcours et l’évolution de leur formation politique entre 1964 et aujourd’hui.

Mireille Banderet a rejoint les socialistes en 1965 et est toujours membre du Conseil communal et Roger Randin, qui a été deux fois président du PS yverdonnois, en 1964. © Carole Alkabes

Mireille Banderet a rejoint les socialistes en 1965 et est toujours membre du Conseil communal et Roger Randin, qui a été deux fois président du PS yverdonnois, en 1964.

Le Parti socialiste yverdonnois célébrera ses 125 ans, samedi, dans les Caves du Château. Différents événements y seront organisés, en plus du traditionnel papet vaudois servi chaque début d’année (voir l’encadré). Pour l’occasion, deux militants historiques du PS Yverdon, Mireille Banderet et Roger Randin, partageront leur parcours au sein de ce parti.

«Nous nous réjouissons de célébrer la création du PS yverdonnois, lance Mireille Banderet. Bien sûr, nous n’y étions pas, mais nous avons retrouvé des documents et des photos.»

Aujourd’hui retraitée, Mireille Banderet garde de bons souvenirs de son entrée dans la politique, en 1965. «Nous avions créé la jeunesse socialiste, avec qui j’ai milité jusqu’à mon mariage, en 1970», explique-t-elle. Les jeunes socialistes n’étaient pas toujours d’accord avec le PS et ne se gênaient pas de crier leurs avis en distribuant des tracts, ou en organisant différentes actions. «Le Conseil avait, par exemple, refusé le réaménagement de la place d’Armes, qui était alors un grand champ. Un dimanche matin, nous nous y sommes rendus avec un tas de terre pour créer un massif de fleurs, en y ajoutant, bien sûr, des slogans», raconte la fille d’un militant socialiste. Après une pause de huit ans, Mireille Banderet a fait un premier retour dans la vie politique en entrant au Conseil communal d’Yverdon-les-Bains, où elle a siégé pendant seize ans. «Mon mari y était et il me faisait vraiment envie, du coup je l’ai rejoint», explique celle qui a travaillé durant toute sa carrière comme technicienne en analyses biomédicales et qui a élevé deux filles.

Pierre-Yves Maillard, président du Conseil d’Etat, sera de la partie, samedi prochain. © Duperrex -a

Pierre-Yves Maillard, président du Conseil d’Etat, sera de la partie, samedi prochain.

Quant à Roger Randin, il est entré au Parti socialiste yverdonnois en 1964. «Mon père et mon grand-père étaient du parti radical. Mais j’avais deux oncles socialistes», explique celui qui a alors été habitué aux débats acharnés, lors des réunions familiales. C’est après avoir suivi un collègue des Ateliers CFF aux dépouillements des votations qu’il a décidé de s’engager dans ce parti, qu’il aura présidé à deux reprises. Six ans après, il a rejoint le Conseil communal, où il a siégé de nombreuses années. «Mon engagement s’était plutôt bien passé avec mon père. Il m’avait juste dit qu’il ne voterait pas pour moi», sourit-il, en gardant, comme plus beau souvenir, l’année 1993. C’est à cette époque que celui qui a pris sa retraite en tant qu’élu en 2006 a oeuvré comme président du Conseil communal. «C’était une belle période, commente-t-il, alors qu’il consacre, aujourd’hui, sa retraite à l’Association suisse des locataires. Lors de ma première séance, l’ordre du jour était très important et nous avons passé deux ou trois heures sur l’un des premiers points, qui traitait du Centre thermal. Le débat entre de beaux parleurs qui se contredisaient était interminable.»

Quelques changements

«Aujourd’hui, les débats sont peut-être moins virulents qu’à l’époque, glisse Mireille Banderet, qui a fait son retour au Conseil communal l’an dernier. De plus, lorsque j’ai quitté le Conseil, le PS était composé, principalement, d’ouvriers et, dorénavant, ce sont surtout des intellectuels qui en sont membres.» Le parti qui se concentrait à défendre, à l’époque, les conditions sociales et le pouvoir d’achat des ouvriers traite, à l’heure actuelle, de nombreux autres thèmes, comme l’économie, les transports ou l’écologie. «La politique syndicaliste du PS n’existe plus. Ce sont les syndicats qui font le travail que le parti effectuait à nos débuts», résume Roger Randin, qui souhaiterait voir plus de jeunes s’engager au sein d’associations dans leur commune.

Mais tout n’a pas changé entre le jour où ces deux socialistes se sont engagés dans la politique et aujourd’hui. «J’ai souri en voyant que parmi ceux qui s’opposaient à la route de contournement d’Yverdon-les-Bains, il y avait les mêmes que ceux qui avaient refusé la construction d’un nouveau pont le long du chemin de fer pour permettre au trafic de passer la Thièle, conclut Roger Randin.

 

Programme de la journée de samedi

La section yverdonnoise du Parti socialiste fêtera, samedi, ses 125 ans, avec un programme varié:

11h30: accueil aux caves du Château d’Yverdon-les- Bains.

12h00: papet vaudois (20 francs; et moitié prix jusqu’à l’âge de 12 ans).

14h15: contes «Eté comme hiver… solidaires!» par L’Oreille qui parle (tout public, dès 4 ans).

15h15: «Le PS et son impact sur la ville»:Témoignages de Mireille Banderet et Roger Randin, militants d’hier et d’aujourd’hui.

17h00: «Etre socialiste aujourd’hui: comment? pourquoi?». Table-ronde avec Pierre-Yves Maillard, président du Conseil d’Etat, Line Rennwald, chercheuse, Pierre Dessemontet, président du PSY. Modération: Yan Pauchard, rédacteur en chef de La Région Nord vaudois.

18h30: apéritif dînatoire introduit par Jean-Daniel Carrard, syndic d’Yverdon-les-Bains.

20h30: concert de K (gratuit, mais places limitées, réservations sur info@ps-yerdon. ch).

Muriel Aubert