Si les résultats sont globalement conformes aux normes internationales, les performances des programmes de dépistage du cancer du sein en Suisse varient d’un canton à l’autre, sans que les raisons soient clairement identifiées.
Unisanté, centre universitaire de médecine générale et santé publique, à Lausanne, a procédé à un monitorage des performances de tous les programmes de dépistage du cancer du sein en Suisse. Cette étude relève des différences en matière de performances d’un programme à l’autre.
Le cancer du sein est le plus fréquent chez la femme. Quelque 6500 femmes sont touchées chaque année en Suisse. Plus de 85 % d’entre elles ont plus de 50 ans au moment du diagnostic. Un examen radiographique (mammographie) permet de détecter le cancer avant l’apparition de symptômes et une prise en charge précoce rend un traitement moins lourd et augmente les chances de guérison.
Quatorze cantons suisses invitent les femmes de 50 à 69 ans (50 à 74 ans dans 9 cantons) à un dépistage par mammographie tous les deux ans. Un examen peut aussi être effectué hors programme de santé publique par un dépistage dit opportuniste qui demeure la seule option de dépistage dans les 12 cantons qui n’ont pas de programme public.
Les résultats des programmes de dépistage font l’objet d’un suivi depuis 2010 pour en garantir la qualité. L’étude menée par Unisanté, sur mandat de la fédération Swiss Cancer Screening, l’a été sur la base de plus de 3 millions d’enregistrements anonymisés des dépistages recensés dans 10 programmes couvrant 14 cantons, dont le canton de Vaud. Le rapport s’est principalement concentré sur les femmes de 50 à 69 ans et, pour ce 6e monitorage, la période entre 2019 et 2021 est comparée aux précédentes périodes.
L’étude rapporte de nombreuses différences, mais aussi de sensibles progrès. 60% des femmes de la tranche d’âge prise en considération résident dans un canton qui propose un dépistage. Ce chiffre a quasiment doublé (34 % en 2010). Cela dit, la couverture de la population par des programmes de dépistage reste basse en comparaison européenne. La proportion de femmes qui subissent un dépistage dans les cantons qui le proposent a augmenté à 47 % en Suisse, mais varie fortement d’un canton à l’autre: 30 % à Bâle Ville, 60 % dans les cantons de Berne, Neuchâtel et du Jura, et 47 % dans le canton de Vaud.
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