Le PLR exige notamment plus de fermeté face au deal de rue.
«L’espace public doit retrouver de la sérénité. » Présidente du PLR Vaud et députée, Florence Bettschart-Narbel a profité de la rentrée politique du parti pour évoquer, devant ses élus et les journalistes, les priorités de ces prochains mois, en commençant par la problématique lancinante du deal de rue.
«Les grandes villes vaudoises (Lausanne, Yverdon-les-Bains, Vevey notamment) connaissent de nombreux problèmes dans l’espace public. La présence de mendiants, toxicomanes ou dealers, toujours plus agressifs, rend l’espace public insécure pour de nombreuses et nombreux citoyens » , a notamment déclaré la présidente, tout en déplorant que de nombreuses personnes ne viennent plus en ville du fait de « cette ambiance délétère » .
Et la présidente de déplorer « un immobilisme de la part de nos autorités cantonales et communales » . Il est donc urgent d’agir.
Mesures d’éloignement
Pour le PLR, la révision de la loi pénale vaudoise devrait permettre de juguler le problème, à défaut de le résoudre. Le parti juge insuffisant le projet du Conseil d’Etat et il réclame un élargissement du cercle des périmètres interdits, sur l’exemple de la loi bâloise qui a été validée par le Tribunal fédéral.
Le PLR entend aussi interpeller le Conseil d’Etat sur les mesures d’éloignement votées par le Parlement à fin 2022 et entrées en vigueur l’an dernier. Le but était de renforcer la présence policière et le travail de proximité pour garantir la réappropriation de domaine public dans la lutte contre les stupéfiants et la délinquance de rue notamment. Le parti s’interroge sur l’utilisation de ces mesures.
Et de poser clairement l’objectif : « Le PLR Vaud considère que la sécurité dans l’espace public doit être un dossier prioritaire du Conseil d’Etat et attend qu’il prenne des mesures à cet égard. »
On peut espérer, compte tenu des remarques quotidiennes enregistrées dans le secteur de la place d’Armes, que les élus du PLR, en charge de la police à Yverdon-les-Bains et à Lausanne – les municipaux Christian Weiler, respectivement Pierre-Antoine Hildbrand – seront sensibles aux vœux de leurs collègues.
Car il faut bien le constater, ce qui se passe depuis la fin du printemps dans les alentours du Kiosque à musique heurte de plus en plus les Yverdonnoises, les Yverdonnois et leurs hôtes.
Du sport à l’écologie en passant par les étudiants
La jeune garde qui compose l’état-major du parti cantonal a eu l’occasion hier de justifier le positionnement du PLR sur des dossiers importants. Ainsi, Regula Zellweger, députée, salue la démarche du Conseil d’Etat qui a déposé un contre-projet à l’initiative pour le développement du sport incarnée par son collègue Sergei Aschwanden.
Le contre-projet est en consultation jusqu’à la fin du mois. Il propose de soutenir tous les segments sportifs, du sport handicap à l’élite, en passant par le sport populaire, des pratiques de quelque 180 000 personnes avec le soutien de 20 000 bénévoles. La députée salue la fonction d’intégration de la politique sportive et son « rôle moteur dans la cohésion » .
A la suite des événements météorologiques récents – ceux survenus à Brienz (BE) quelques heures auparavant en sont une illustration –, le PLR juge qu’il est nécessaire d’avoir « une relation apaisée avec notre environnement», souligne Loïc Bardet, député, et lui aussi vice-président du parti.
Et de réclamer sur la lancée des mesures plus fermes contre le loup, allant jusqu’à préconiser, en répondant à une question, l’abattage de la totalité de la meute du Mont-Tendre, alors que l’Etat vient d’autoriser le tir de deux jeunes loups, ce qui est insuffisant à ses yeux. Le député combat en brèche la sur-réglementation, prenant pour exemple l’interdiction de la cueillette des champignons les sept premiers jours du mois.
Un surcroît de législation que déplore aussi Philippe Lörtscher, président des jeunes PLR vaudois, en ce qui concerne les études. 69% des étudiants travaillent pendant leurs études. Il faut concilier parcours académique et vie professionnelle. Et de réclamer des prix de stationnement réduits à l’UNIL.
Limiter la mendicité
La présidente du PLR Vaud appelle les autorités à limiter la mendicité, en raison d’une montée de l’agressivité et de « l’utilisation de méthodes déloyales » . Après l’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, les autorités ont été bloquées. La nouvelle législation doit permettre d’agir. Et pour l’illustrer, il suffisait de monter dans le train partant à 12h54 de la capitale, direction Grandson. Une jeune femme remet aux passagers un flyer de demande d’aide, en argent ou bons Coop et Migros, traverse le train, récolte les éventuels dons et descend à Renens.
Une réforme favorable aux femmes
Présidente des femmes PLR et conseillère communale à Lausanne, Anouck Saugy plaide pour l’adoption de la réforme du 2e pilier (LPP), sur laquelle le peuple se prononcera le 22 septembre prochain.
«L’espérance de vie a considérablement augmenté. Adapter le système des retraites est une nécessité. Trop de travailleurs sont mal assurés et le temps partiel a gagné en popularité » , a-t-elle expliqué. Et de plaider pour un système des trois piliers solide, avant de souligner que cette réforme est favorable aux femmes.
Une autre votation à venir, le 24 novembre, préoccupe déjà le parti cantonal, celle concernant les autoroutes, et tout particulièrement la création d’une troisième voie entre Nyon et Genève, dont le coût est estimé à 965 millions sur un budget global de 5,3 milliards pour l’ensemble des projets.
« La population des cantons de Vaud et de Genève va augmenter de 15% d’ici 2040. Ce projet est nécessaire à la cohésion du pays et à l’arc lémanique qui en est l’un des moteurs » , plaide Gregory Bovay, vice-président et député. Les débats promettent d’être intenses.