Logo
La droite prête à se battre
©Michel Duperrex

La droite prête à se battre

3 mai 2017 | Edition N°1988

Yverdon-les-Bains – Le PLR vaudois a tenu son congrès à la salle de la Marive, dans la Cité thermale, lundi soir. L’alliance à trois (PLR, UDC, Vert’libéraux) a été plébiscitée.

Jacques Nicolet (à g.) a reçu le soutien formel des trois conseillers d’Etat PLR réélus, Jacqueline De Quattro, Philippe Leuba et Pascal Broulis. ©Michel Duperrex

Jacques Nicolet (à g.) a reçu le soutien formel des trois conseillers d’Etat PLR réélus, Jacqueline De Quattro, Philippe Leuba et Pascal Broulis.

Le rêve du président du PLR vaudois, Frédéric Borloz, serait de voir tant Jacques Nicolet qu’Isabelle Chevalley au Conseil d’État. L’Aiglon a tout juste osé l’évoquer lors de son intervention durant le congrès PLR de lundi soir, à la salle de La Marive d’Yverdon-les-Bains. Auparavant, il avait accueilli favorablement le vote clair des délégués en faveur d’une alliance élargie à droite, avec l’UDC et les Vert’libéraux (269 oui, 2 non, 3 abstentions).

 

Rassembler la famille

 

Ainsi, le ticket de la droite sera composé de Jacques Nicolet et de la conseillère nationale vert’libérale Isabelle Chevalley. «On a beaucoup travaillé depuis l’annonce des résultats, dimanche, a détaillé le conseiller d’État PLR, déjà brillamment réélu, Pascal Broulis. Mais au final, on a réussi à rassembler la famille de droite. Le PLR joue le jeu calmement sur ce deuxième tour, tout en pensant aussi au Parlement, où la famille Vert’libéraux, PLR et UDC doit se montrer unie à l’avenir.»

Certes, cette large alliance aurait pu voir le jour au premier tour déjà, mais il n’en avait rien été. «On a peut-être fait une erreur, on essaye de la réparer, reconnaît l’Yverdonnois Rémy Jaquier. Cette nouvelle stratégie doit absolument inciter les gens à aller voter. Avec une vert’libérale qui incarne des thématiques qui sont très actuelles, qui profite de relais à Berne, qui est dynamique et qui offre une belle vision sur les énergies renouvelables, je suis très confiant. Le rude défi sera vraiment d’amener tous nos soutiens à aller voter.»

Au niveau purement comptable, l’alliance de droite table sur environ 10 000 voix à aller chercher. A noter encore que Sylvie Villa (Alliance du Centre) et Guillaume «Toto» Morand (Parti de rien) seront également au deuxième tour.

 

Parti socialiste et Les Verts
Un duo attendu

 
Sans surprise, le Parti socialiste et Les Verts ont officialisé leur ticket commun pour le deuxième tour de l’élection au Conseil d’État, lundi soir à Lausanne. La conseillère nationale socialiste Cesla Amarelle accompagnera, comme prévu, Béatrice Métraux (Les Verts).

Dans un communiqué commun, les deux formations assurent vouloir «maintenir les savants équilibres politiques qui font la réussite de notre canton», ajoutant «qu’on ne change pas une équipe qui gagne». Louable. Mais les points d’ancrages de ces équilibres vertueux plongent leurs racines dans l’ouverture dont les personnalités élues ont su faire preuve depuis cinq ans ou plus, au-delà de la stricte et unique étiquette partisane.

En clair, Béatrice Métraux peut surfer sur une législature réussie et en fera sans doute profiter Cesla Amarelle. Toutefois, l’Yverdonnoise ne jouit pas vraiment d’une réputation de reine du consensus. Une qualité pourtant déterminante au sein de l’Exécutif cantonal dernièrement.

Jean-Philippe Pressl-Wenger

 

Finalement, l’UDC a décidé de changer son fusil d’épaule
Élections – Stratégie pour le deuxième tour de l’élection au Conseil d’État

 

Réunis lundi soir à Bussigny, les délégués UDC ont largement plébiscité l’alliance avec le PLR et les Vert’libéraux par 110 voix contre 2 et 17 abstentions. Si le vote a été massif, les discussions ont toutefois fait apparaître une salle divisée. Plusieurs membres ont fait part de leurs doutes, craignant de «passer pour des guignols».

Le parti agrarien avait en effet refusé de faire alliance avec les Vert’libéraux en décembre dernier. «Madame Isabelle Chevalley est connue pour ses éoliennes. Je n’ai pas envie que notre parti soit dépeint comme une girouette», a notamment lancé un délégué, remonté à l’heure des débats.

 

Équilibrer les votes

 

Le président du parti cantonal et candidat au Conseil d’État, Jacques Nicolet, a pesé de tout son poids dans la discussion. De la tribune, il a su convaincre les plus sceptiques. «Avoir deux candidats permet d’équilibrer les votes. Si on part seuls, on va droit dans le mur, comme en 2012. Moi non plus, au départ, je ne voulais pas figurer au côté de Madame Chevalley. Mais nous n’avons pas d’alternative. Ne faites pas le choix du cœur, faites celui de la raison, de la sagesse», a argué le conseiller national de Lignerolle. Avant de conclure, le poing levé : «Je suis un paysan qui pratique l’art de semer et de se baisser pour ramasser. Je vous le dis : la récolte du 21 mai prochain sera bonne.»

 

Les réactions des délégués du Nord vaudois

 

Jean-Pierre Grin, conseiller national, Pomy : «L’alliance était impérative. Sans les Vert’libéraux, on étais foutus. Ce n’est pas de gaieté de cœur, mais si on veut grappiller ces 6-7% de voix à prendre au centre, on n’a pas le choix.»

Pascal Gafner, conseiller communal, Yverdon-les-Bains : «J’ai vécu une situation similaire, l’an dernier. Au deuxième tour, je suis parti seul face au ticket rouge-vert. La droite PLR s’est démobilisée et, malgré ma position de premier vient-ensuite, je n’ai pas été élu. Ne faisons pas la même erreur.»

Alice Glauser, conseillère nationale, Champvent : «Nous sommes tout près de l’emporter. Une opportunité de faire une alliance large comme celle-ci ne se représentera pas de sitôt. Ne la laissons pas passer et allons barrer la route à la gauche.»

Simon Gabioud

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Rédaction