Notre paysagiste s’intéresse cette semaine à un quartier emblématique de la ville d’Yverdon.
A Yverdon-les-Bains, le quartier des Cygnes, qui s’est développé avec l’arrivée des Ateliers CFF, au milieu du XIXe siècle, s’était vu doté d’une société de développement, en 1926. Dans les statuts, figurait une clause stipulant qu’il ne devait pas y avoir plus de 100 francs en caisse. Or, une kermesse organisée une année après la fondation laissa un bénéfice de 2000 francs… Que faire de cet argent? La Commune, qui possédait un terrain en bordure de la Thièle, fut contactée pour la vente éventuelle de ce terrain, ce qui fut accepté. On décida alors de l’aménager en parc public, avec une réalisation en un temps record, et une inauguration une année plus tard, soit en mai 1928.
Ce parc est resté tel qu’à l’origine, avec son bassin orné d’une grande grotte en pierres de tuf provenant des gorges de l’Orbe, près de Montcherand, et des arbres plantés lors de la création du parc. On y a par la suite ajouté une fontaine dédiée au peintre René Berthoud, en 1969, ainsi qu’une place de jeux moderne pour les enfants, en 1989.
La Société de développement du quartier des Cygnes a continué de soutenir l’émancipation du quartier en créant d’autres parcs: le deuxième a été celui de la rue du Mujon, aménagé en 1962 derrière le kiosque. On y trouve aussi une pièce d’eau et une place de jeux, ombragées par des arbres variés et bien développés. En particulier, un séquoia à feuilles d’if, pas aussi haut que ceux du château de Champ-Pittet, mais tout de même d’environ 20 mètres, accompagné de bouleaux, d’érables et de marronniers formant une bonne couverture en été. Un arbre peu connu y a été planté: un ostrya, ou charme houblon, espèce proche de la charmille, supportant bien la chaleur (à tester encore ces prochaines années).
Entre Thièle et Mujon, la rive du lac a fait l’objet de remblaiements dans les années 70, ajoutant une grande surface de terrain pour une arborisation naturelle formant un écran contre la bise parfois violente pour les habitants du quartier. Si l’hiver est quelque peu rigoureux, cette bise peut aussi engendrer d’admirables sculptures de glace… En été, cet empiétement sur le lac offre la possibilité de jolies promenades et un terrain de jeu pour les enfants.
En continuant depuis le Mujon, jusqu’au Bey, c’est une zone naturelle avec une forêt de peupliers, saules et diverse végétation de forêt humide qui s’offre à vous, réservée à la nature et en particulier aux oiseaux lacustres qui se la sont bien appropriée.