Sur la route de Neuchâtel, l’architecte Mario Botta a fait halte chez son ami Franco Sbarro. Un grand moment d’interprétation.
Il est des moments hors du temps, aussi surprenants qu’imprévus, tel celui vécu samedi dernier dans les ateliers de Franco Sbarro, à Grandson. Venu le jour même du Tessin, accompagné de ses proches, l’architecte Mario Botta a fait halte chez le constructeur d’automobiles, sur le chemin de Neuchâtel, où il a participé, en fin de journée, au vernissage de l’exposition Imaginaires atomiques au Centre Dürrenmatt (CDN), un lieu qu’il a façonné sur les hauts de la ville, dans un écrin naturel remarquable.
Franco Sbarro et Mario Botta se connaissent de longue date et s’apprécient. Ils ont notamment collaboré, dès la fin des années 1980, à l’occasion du Salon de l’automobile de Genève: à trois reprises, à la demande d’Agip, l’architecte a imaginé le stand du constructeur automobile. Ils avaient également été invités à s’exprimer lors du 1er Symposion sur la créativité, organisé à Zermatt par le professeur Gottlieb Guntern. Les deux hommes ont aussi évoqué leur parcours et leurs projets dans leur école respective.
L’architecte tessinois, mondialement connu, a suivi très attentivement les explications de son ami sur les véhicules auxquels il met une dernière touche, et qui feront figure de point d’orgue de sa carrière de designer constructeur. Puis, fin observateur, l’architecte s’est mis à commenter les lignes et les formes, tirant un parallèle avec des objets connus, et expliquant ce qu’ils lui inspiraient. Ces échanges très riches entre deux esthètes ont suscité admiration et sourires parmi ceux qui les accompagnaient. «On devrait les enregistrer», commentait Maria Botta.
Avant de poursuivre sa route vers Neuchâtel, l’architecte tessinois a remis à Franco Sbarro un exemplaire de son livre Il cielo in terra, consacré à un siècle de constructions religieuses. Il a lui-même imaginé plusieurs églises et la fameuse cathédrale d’Evry (France).
