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Elle écrit sur la vie de son aïeule
L’autrice fière de présenter le livre portant sur l’histoire de sa grand-mère (en photo ci-dessous).

Elle écrit sur la vie de son aïeule

14 avril 2025 | Texte et photo: Kévin Ramirez
Edition N°3927

Toute jeune retraitée, Pierrette Bridel-Ponce consacre un livre à sa grand-mère paternelle yéniche, Les chemins de traverse, rendant hommage à l’esprit de liberté que celle-ci incarne.

Née deuxième d’une fratrie de cinq enfants en 1958 en France et retirée de la garde de sa mère très jeune après la mort prématurée de son père, Pierrette Bridel-Ponce a vécu une enfance pour le moins chaotique. Sa famille, c’est dans la région du Nord vaudois qu’elle se l’est créée, quand elle s’y est installée à la fin des années 1970. «Je viens d’une famille dysfonctionnelle, confie-t-elle. Je n’avais pas vraiment de famille.» Même si un lien subsiste avec sa mère, les deux femmes n’ont que peu de contacts au fil des ans. De son côté, Pierrette Bridel-Ponce, passionnée par la lecture, devient libraire et se construit sa propre famille. A la mort de sa mère en 2005, la libraire éprouve le besoin de tisser à nouveau un lien avec sa famille paternelle et plus particulièrement avec une personne qui a marqué son enfance bien qu’elle l’ait peu connue : sa grand-mère Marie-Julie.

C’est en 1898 que naît son aïeule dans le Jura français. Élevée au sein de l’ethnie yéniche, Marie-Julie n’aura de cesse de voyager. «Quasiment jusqu’à sa mort, reprend sa petite-fille, ma grand-mère a vécu dans sa roulotte.» Une roulotte dont elle garde quelques souvenirs un peu flous. Après des années de recherches, la libraire retrouve la trace, en région parisienne, de cette parente avec qui elle a vécu durant une année au cours de son enfance. Malheureusement, peu de temps après, Marie-Julie décède. C’est là que Pierrette Bridel-Ponce a l’idée d’écrire un livre. «L’écriture, pour moi, était facile», confie cette ex-libraire.

Hommage émouvant

Pierrette Bridel-Ponce raconte de manière sensible la vie de sa grand-mère paternelle, de la confection des paniers tressés dès le plus jeune âge (destinés à être vendus ou troqués) à la constitution de sa propre famille en passant par les premiers émois amoureux au cours des différents voyages. Une vie traversée de bonheurs, mais également de larmes avec la perte notamment de plusieurs enfants. «Je voulais lui donner un peu de corps», résume l’autrice à travers ce projet littéraire sur la vie de sa grand-mère.

La lecture est rendue plus vivante et intime par la structure adoptée par l’autrice, alternant les fragments de la vie de Marie-Julie avec de courtes lettres écrites par Pierrette Bridel-Ponce et destinée à son aïeule, dans lesquelles la libraire raconte sa propre histoire.

L’autrice note toutefois que l’important, pour elle, est que Les chemins de traverse permette de conserver une trace de cette parente, de lui transmettre un message d’amour ainsi que de rendre hommage à ce que cette femme représente à travers son mode de vie et sa personnalité : la liberté.