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Entretenir la forêt en respectant la nature

26 février 2014

La forêt de la Côte de Vermont, à Yverdon-les-Bains, est actuellement entretenue à l’aide de chevaux de trait. Une méthode appréciée pour la gestion durable des forêts, qui tend à une cohabitation harmonieuse entre les activités forestières et les riverains.

La confiance entre Benoît Breton et Chaline est un élément primordial dans leur travail.

La confiance entre Benoît Breton et Chaline est un élément primordial dans leur travail.

Benoît Breton et ses chevaux travaillent durement, depuis la semaine dernière, pour entretenir les bois de la Côte de Vermont, à Yverdon-les- Bains. Ils sont engagés sur un chantier forestier pour débarder les arbres coupés tout en respectant la nature. Leur rôle est de transporter le bois et de le regrouper sur un sentier plus facilement accessible.

«Les avantages du débardage au cheval sont que l’animal peut aller partout sans tasser les sols ni laisser d’ornières», explique Philippe Perey, garde forestier du Triage Yvonand-Yverdon. «C’est également une excellente méthode de travail dans les zones urbaines. Le cheval n’est pas bruyant, contrairement aux machines, ce qui permet une bonne entente avec les riverains», ajoute Anne Chevalier, responsable de l’environnement à Yverdonles- Bains.

Chaline, la jument de 11 ans, peut tirer jusqu’à l’équivalent de son propre poids, soit près d’une tonne.

Chaline, la jument de 11 ans, peut tirer jusqu’à l’équivalent de son propre poids, soit près d’une tonne.

Chaline est une jument de 11 ans, de la race traite belge spécialement dressée pour le débardage. Malgré le terrain mouillé par les pluies du week-end, elle suit les ordres de Benoît Breton, en lui faisant totalement confiance. Elle gravit, sans problème, une pente d’environ 30% pour tirer des troncs d’érable et de frêne, qui peuvent peser jusqu’à une tonne.

Benoît Breton fixe le bois coupé au cheval.

Benoît Breton fixe le bois coupé au cheval.

«C’est une jument professionnelle, qui connaît une dizaine d’ordres différents», précise le fondateur de la seule entreprise de débardage au cheval «Cheval & Environnement». Sans élever la voix, Benoît Breton parvient à faire obéir ses animaux et leur faire comprendre ce qu’ils doivent faire. «C’est une relation de confiance qui s’établit, nous nous connaissons par coeur et il n’y a aucun rapport de force entre nous», explique-t-il.

L’accès à la forêt de la Côte de Vermont est difficile.

L’accès à la forêt de la Côte de Vermont est difficile.

Bien que le cheval soit un animal intelligent, il n’a pas la même capacité d’analyse que l’humain. C’est pourquoi il est important pour Benoît Breton de bien guider ses chevaux. Par la voix et les gestes, il peut les arrêter, leur dire d’aller à droite, à gauche, ou encore les avertir que les rondins glissent trop rapidement. Dans ce dernier cas, les animaux se retourneront et retiendront les troncs.

Le bois est transporté jusqu’au sentier en contrebas du chantier forestier.

Le bois est transporté jusqu’au sentier en contrebas du chantier forestier.

Le forestier-bûcheron travaille depuis onze ans avec les chevaux de trait dans les différentes forêts de Suisse romande. «C’est un travail difficile qui nécessite beaucoup d’investissements, ainsi que des connaissances forestières pour parer aux différents dangers du métier», conclut Benoît Breton, qui gère une dizaine de chantiers forestiers par année