Environ 10 000 oiseaux d’eau dans la baie d’Yvonand
18 novembre 2013Le recensement hivernal de novembre s’est déroulé hier, en Suisse comme à l’échelle internationale. Les effectifs d’oiseaux d’eau dans le secteur nord-vaudois examiné par le biologiste Michel Antoniazza sont stables.

Les fuligules milouins (avec la tête rouge) étaient les plus nombreux dans le secteur couvert par Michel Antoniazza.
«Les conditions météorolgiques étaient excellentes. Le lac était calme et la visibilité bonne». Membre du bureau exécutif de l’Assocation de la Grande-Cariçaie, Michel Antoniazza a pu observer environ 10 000 oiseaux dans le secteur de la rive-sud du Lac Neuchâtel compris entre l’embouchure de la Menthue, à Yvonand et le port de Cheyre. Un périmètre d’importance internationale sur le plan ornithologique.
Parmi les volatiles observés, le spécialiste ne relève pas de présence inédite. Comme d’habitude à cette saison, les fuligules milouin représentaient la majorité des hôtes lacustres, alors que les fuligules morillons et les nettes rousses, deux autres espèces de canards plongeurs, étaient au nombre d’environ 1700, respectivement 1000 individus. «Les morillons viennent plutôt en décembre et janvier. Ils sont alors les plus nombreux sur le lac. J’ai également pu observer 13 plongeons arctiques, un résultat au-dessus de la moyenne», indique Michel Antoniazza.
Attaque de goélands
Si les spécimens recensés n’ont pas donné de saveur particulière à cette grosse demi-journée d’observation, l’expert de l’avifaune a assisté, en début de matinée, à l’envol massif des oiseaux d’eau, visiblement dérangés par une attaque de goélands.
La forte bise de jeudi dernier a en outre fait remonter à la surface des paquets d’algues des profondeurs, pour le plus grand bonheur des canards colvert et des sarcelles, inaptes à plonger pour les atteindre.
En plus des données chiffrées pour son secteur, Michel Antoniazza va réunir les résultats du recensement concernant l’entier du lac de Neuchâtel et le lac de Morat. «A vu de nez, il y aura au total 50 000 à 60 000 oiseaux, un chiffre qui correspond à la moyenne», précise-t-il. Le total du périmètre examiné va rejoindre la station ornithologique de Sempach, où seront établis les effectifs au niveau suisse à partir des données collectées dans le pays. Le tout sera ensuite transmis au bureau européen chargé du recensement pour la zone paléartique ouest, qui va de l’Europe de l’Est à l’Afrique du Nord.
Algues et moule zébrée
Michel Antoniazza précise qu’au niveau suisse, les effectifs sont globalement stables ces dernières années. Cette année, il prévoit la présence d’environ un demi million de représentants de la faune ailée aquatique.
Concernant le lac de Neuchâtel, la prolifération de la moule zébrée a contribué à la venue des canards plongeurs, au même titre que la multiplication des algues des profondeurs. Le développement de cette végétation subaquatique a été rendu possible par la disparition du phosphate dans les produits de lessive. Inconnues il y a une vingtaine d’années, les nettes rousses font désormais partie des trois espèces les plus répandues dans nos lacs.
«C’est un canard rare. La Suisse a aujourd’hui une grande importance pour lui, car elle regroupe 20% des effectifs de la zone paléartique», déclare Michel Antoniazza.