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Eoliennes contre vents et marées

22 février 2018
Edition N°2191

Le Conseil général du village situé sur les contreforts du Mollendruz a refusé un projet éolien le 18 janvier dernier, il sera amené à revoter le même préavis le 27 mars. Une pratique totalement légale, mais à laquelle les communes ont rarement recours.

«Cela existe, mais à ma connaissance ça se fait très rarement.» Préfète du district du Jura-Nord vaudois depuis 2008, Evelyne Voutaz, qui était précédemment préfète adjointe des districts de la Vallée et de Moudon, ne se rappelle pas avoir connu un cas similaire dans la région.

Revoter deux fois le même préavis est une pratique très rare, comme le confirment aussi Corinne Martin, cheffe du Service des communes et du logement du Canton, et Vincent Duvoisin, chef de division au secteur des droits politiques au sein du même service.

Pourtant, d’après nos confrères de 24 heures, les conseillers généraux de la Commune de La Praz devront à nouveau se prononcer lors de la séance du 27 mars sur le préavis concernant le projet éolien, qu’ils ont refusé le 18 janvier dernier.

«Un nouvel élément»

Pour Anni Sordet, syndique du village de 160 habitants, ce nouveau vote était nécessaire: «Les Communes de Mont-la-Ville et Juriens ont, de leur côté, dit oui au projet. C’est un nouvel élément important.»

Une séance d’information, en présence de représentants du Canton, des opposants, de Suisse Eole, de techniciens et des divers partenaires du projet aura lieu le 21 mars prochain.

Pas de troisième fois

Même si, légalement, un préavis peut être présenté autant de fois que souhaité, Anni Sordet et les autres municipaux de La Praz n’iront pas au-delà de ce deuxième vote en cas d’échec. «Il n’y aura pas de troisième fois. S’il ne passe pas, ce sera la volonté de la population.»

Jean-Marc Blanc, secrétaire général de Paysage-Libre Vaud, association opposée à l’implantation des douze éoliennes, ne remet pas la loi en cause, mais estime que ce second scrutin lancé par les partisans du projet est loin d’être fair-play. «Ils sont mauvais perdants. Du point de vue moral, leur geste est discutable.»

Celui qui vit à Bottens craint que les conseillers qui s’étaient opposés en janvier votent désormais en faveur du projet, mais pas pour les bonnes raisons. «Ce que nous redoutons, ce sont les pressions qui seront exercées auprès des gens.»

«Les éoliennes sont des infrastructures peu gourmandes en termes environnementaux, une source d’énergie intéressante en vue de la stratégie 2050», rappelle, pour sa part, Pierre Dessemontet, député, municipal yverdonnois des Energies, et membre du conseil d’administration  de la société Energie naturelle Mollendruz. «Après la séance d’information, les gens se détermineront et voteront en leur âme et conscience.»

Le verdict -bel et bien final cette fois- sera connu le 27 mars prochain.