Logo
Et si on jouait au Père Noël ?
Pascale Lamarre a apporté une montagne de jouets pour les enfants des bénéficiaires des Cartons du Cœur d’Yverdon, représentés ici par leur coordinatrice, Angie Borel. © Michel Duperrex

Et si on jouait au Père Noël ?

22 décembre 2021

Les Cartons du Cœur commencent à apercevoir le fonds de leur bourse. Ils lancent un appel à la population afin qu’elle pense à soutenir l’association qui aide directement les Nord-Vaudois dans le besoin.

Cartes postales, calendriers, dessins… En fin d’année, les associations caritatives et humanitaires inondent les boîtes aux lettres de cadeaux et de prospectus pour solliciter la générosité des gens. Plus discrets, les Cartons du Cœur d’Yverdon ont tout autant besoin de l’aide de la population, mais n’ont pas les moyens de se rendre aussi visibles. Pourtant, eux aussi ont des personnes à soutenir et celles-ci habitent à deux pas, utilisent les bus de la région, font leurs courses dans les magasins du coin également. «Récemment, des gens ont demandé à leurs invités de nous faire un don plutôt qu’un cadeau d’anniversaire. Dans le même ordre d’idée, je me demandais, sans faire d’éclat, si les gens ne pourraient pas penser à nous pour Noël?» s’interroge Jean-Pierre Masclet, président de l’association depuis douze ans. Jouets, marchandises, argent… Les Cartons du Cœur ne refusent rien. «On peut participer avec de petites choses qui nous sont bien utiles», poursuit-il.

Pascale Lamarre, elle, n’a pas attendu cette suggestion pour enfiler son costume de mère Noël. En toute discrétion, elle est venue déposer devant la porte des Cartons du Cœur d’Yverdon une cinquantaine de jouets emballés. Mais son passage n’est pas passé inaperçu. «L’important, c’est d’être efficace, il n’y a pas besoin de crier ce que l’on fait sur tous les toits», estime-t-elle. Pourtant, c’est bien grâce à elle et à ses collègues que des dizaines de jeunes nord-vaudois auront un présent à mettre sous le sapin. «Cela fait deux ans que j’ai repris l’initiative lancée par une amie. Et chaque année, mes collègues sont impatients que je relance l’opération», raconte l’assistante de direction de la Conférence intercantonale de l’instruction publique, à Neuchâtel. Concrètement, elle demande aux enfants de ses collègues de choisir un de leurs anciens jouets à offrir à ceux qui rêvent d’en recevoir à Noël. «En plus d’aider les démunis, c’est une action pédagogique.»

Derrière l’appel à l’aide de Jean-Pierre Masclet se cache un début d’inquiétude. «Attention, je ne me plains pas. On a de la chance de pouvoir compter sur de nombreux donateurs réguliers, ainsi que sur des entreprises qui nous adressent des dons en fin d’année», souligne Jean-Pierre Masclet. Mais chaque année également, il note une augmentation du nombre de bénéficiaires. Et depuis l’arrivée du Covid, l’effet s’est accentué. «On a constaté une hausse de 10 à 15% de bénéficiaires réguliers, estime-t-il avant de rappeler que l’association a décidé d’offrir quatre cartons de marchandises par an aux familles au lieu de trois depuis l’an dernier. Cela se voit sur nos factures d’achats, qui ont augmenté de 30 à 40% ces deux dernières années.» Et d’ajouter: «Si ça continue comme ça, on devra compter de plus près nos sous l’an prochain…»

Le ciel semble donc commencer à s’assombrir pour les Cartons du Cœur. Pourtant, leur utilité n’est plus à prouver et leurs activités pédagogiques, sociales et d’intégration ne cessent de se développer. Et même si son aura brille de mille feux, l’association arrive de moins en moins à percer les nuages qui avancent rapidement. La faute, peut-être, à un manque de communication? «C’est vrai qu’on est assez discrets dans ce milieu, répond le président. L’an prochain, on devrait pouvoir faire plus de choses. On était bien partis, mais il y a eu des changements au sein du comité. Ensuite, il faut plusieurs mois pour former la relève, pour lui apprendre le fonctionnement et la culture de l’association. Puis, il y a eu le Covid, qui nous a bien cassés, il faut le dire.» Lui et son équipe vont donc s’atteler à démarcher plus activement les sociétés nord-vaudoises, pour se faire connaître plus largement. Car force est de constater que les Cartons du Cœur ne se montrent plus comme avant, ils ont même disparu des centres commerciaux où ils venaient récupérer quelques denrées. «C’est vrai, admet Jean-Pierre Masclet. D’habitude, on allait trois ou quatre fois par an à la Migros, mais avec le Covid, on n’a plus eu l’autorisation de le faire.» Pourquoi ne pas faire autre chose, sortir ailleurs pour dénicher des dons, surtout en ces périodes de fêtes? «Il faut des bénévoles pour gérer tout cela et on leur demande déjà beaucoup. On n’est pas comme les Restos du Cœur en France. Eux, c’est une usine qui est financée par le gouvernement. Nous, c’est différent, on veut rester proches des gens qu’on aide. On ne veut pas faire des concerts avec des stars!»

Contact: 024 425 18 42. Pour un don: IBAN CH78 8080 8005 7303 3801 1