Logo
Faire d’Yverdon une terre hostile
©Gabriel Lado

Faire d’Yverdon une terre hostile

2 juin 2017 | Edition N°2009

Football – Finales de 1re ligue – Le piège soleurois s’est refermé sur Yverdon Sport, battu 2-1 mercredi dernier. Tout reste, cependant, ouvert pour le match retour de demain, grâce à la réussite de Babacar Dia (95e), dans un Stade Municipal qui devra résonner.

Alexandre Khelifi et Quentin Rushenguziminega devront redoubler d’efforts, demain, pour que l’aventure d’YS continue. ©Gabriel Lado

Alexandre Khelifi et Quentin Rushenguziminega devront redoubler d’efforts, demain, pour que l’aventure d’YS continue.

Des rencontres comme celle qu’il accueillera demain, le Stade Municipal n’en connaîtra plus beaucoup. Bientôt rénovée, l’enceinte yverdonnoise vit ses derniers mois dans sa forme actuelle et, avec eux, ses dernières émotions. La venue du FC Soleure, pour le match retour du 1er tour des finales de promotion, a tous les atouts pour devenir l’une de ces confrontations qui a marqué son histoire. Parce qu’Yverdon Sport est dos au mur, mené 2-1, bousculé, et qu’il a besoin de sentir la ferveur de sa ville pour inverser la tendance et aller au bout de l’aventure.

 

Pas le bienvenu

 

Mercredi dernier, les Soleurois, eux, ne se sont posés aucune question. A l’inverse des Nord-Vaudois, le temps de préparer ce match ne leur a pas été donné. Ils rêvaient de le disputer, c’est tout. Alors, forcément, lorsqu’ils ont appris qu’ils étaient qualifiés pour les finales, dimanche dernier, et qu’ils allaient affronter un adversaire meilleur sur le papier, ils ont tout mis en œuvre pour faire de la réception des hommes d’Anthony Braizat un enfer. Une horde de supporters bruyants, une atmosphère hostile, certains coups à la limite du tolérable… «C’est pourtant comme ça que des finales se jouent», pestait le coach yverdonnois.

Car YS, c’est un fait, a été l’équipe la plus élégante sur le terrain. Les visiteurs ont eu la possession du ballon une bonne partie du temps et se sont créé les plus grosses occasions. L’affaire aurait, d’ailleurs, pu être entendue si Arthur Deschenaux avait transformé ses deux énormes possibilités durant le premier quart d’heure (8e et 10e). Début de match lors duquel les Yverdonnois ont montré l’attitude conquérante qu’on attendait d’eux.

Malgré les efforts incessants de Florian Gudit à mi-terrain, dont la performance est un modèle à suivre les yeux fermés, le piège soleurois a fini par se refermer. «Je pense qu’on était prêts pour ce match, mais le dicton dit qu’à force de manquer ses occasions, on finit toujours par encaisser ensuite. C’est frustrant», lâchait le portier Maxime Brenet, qui n’a rien pu faire sur les deux éclairs suisses-allemands : une contre-attaque parfaitement menée et conclue par Hunziker (16e, 1-0), ainsi qu’une frappe enroulée géniale signée Stauffer (50e, 2-0).

 

Provoquer la réussite

 

Deux réalisations que le 3e du groupe 2 n’aurait probablement pas mises au fond dans un jour normal, mais qu’il est allé puiser dans ses tripes pour une grande occasion. Une réussite qui sépare drastiquement les deux formations, puisqu’Yverdon Sport, qui n’en a que rarement manqué durant la saison régulière, a touché la latte (immense frappe de Rushenguziminega) et le poteau (tentative de Moussilou). Comme un symbole du petit supplément d’âme que les formations d’outre-Sarine sont capables de générer pour les grands événements et qui semble, saison après saison, faire défaut aux Romands.

Tous les espoirs, pourtant, restent permis. A une poignée de secondes du terme, en jetant ses dernières forces dans la bataille et en s’élevant plus haut que tout le monde, Babacar Dia a inscrit un but à la valeur inestimable. Un goal qui, en plus de placer les Verts sur la pente ascendante, relance complètement cette double confrontation. Preuve qu’YS, même bousculé et agressé (Esteban Rossé est sorti se faire soigner en première période avec l’oreille en sang, à la suite d’un coup de coude), reste une équipe au potentiel certain, formée d’éléments qui ont les capacités de se surpasser devant leur public. Reste que, si les joueurs sont prêts à mettre le feu au Stade Municipal, ils ne pourront pas le faire seul. Demain, il faudra faire d’Yverdon une terre hostile.

 

Soleure – Yverdon Sport 2-1 (1-0)

 

Buts : 16e Hunziker 1-0 ; 50e Stauffer 2-0 ; 95e Dia 2-1.

Soleure : J. Grosjean ; Hasanovic, W. Grosjean, Du Buisson ; Nastoski (61e Asani), Schrittwieser, Roch, Hunziker ; Kohler, Stauffer (88e Veronica), Chatton (84e Bisevac). Entraîneur : Hans-Peter Zaugg.

Yverdon : Brenet ; Reis, Rossé, Dia, Cazzaniga ; Chappuis, Gudit, Bamélé (61e Moussilou); Khelifi (78e Gauthier), Rushenguziminega, Deschenaux (51e Eleouet). Entraîneur : Anthony Braizat.

Notes : Stade du FC Soleure, 850 spectateurs. Arbitrage de Daniel Mendes, qui avertit Gudit (28e, jeu dur), Reis (34e, jeu dur), Nastoski (42e, jeu dur), Asani (76e, antijeu), Rushenguziminega (80e, antisportivité), J. Grosjean (83e, antijeu), Moussilou (85e, jeu dur), Koch (94e, antijeu).

 

L’avant-match

Le point avec les équipes de la région

 

Finales de 1re ligue – 1er tour

Yverdon Sport – Soleure, demain à 17h au Stade Municipal.

«On veut mettre le feu au stade, et on espère que le public répondra présent pour nous y aider.» Ainsi a parlé Anthony Braizat en vue du match retour du 1er tour des finales. Dans cette optique, l’entrée sera offerte aux dames, aux étudiants et aux apprentis. Pour le plus gros rendez-vous de la saison jusqu’ici, le coach yverdonnois sera privé de De Pierro, toujours blessé.

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Enregistrer

Florian Vaney