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Les Ineichen, famille de volley
Luca et Tim Ineichen. © Gabriel Lado

Les Ineichen, famille de volley

26 janvier 2022

Lucas et Tim Ineichen évoluent ensemble dans l’élite au Lausanne Université Club, cette saison. Les deux frères, qui ont grandi à Concise, suivent les traces de leur papa. Ce n’était pourtant pas parti pour.

«Papa n’a jamais voulu nous mettre au volley.» Et pourtant, à aujourd’hui 23 et 20 ans, Lucas et Tim Ineichen se retrouvent tous les deux à porter haut les couleurs du LUC, en LNA de volleyball. C’est tout un symbole: leur papa, Reto Ineichen, ancien passeur de l’équipe de Suisse, a remporté cinq titres suisses avec le club lausannois.

Ce n’est pas la première fois que les deux frères se retrouvent dans la même équipe. Ça a déjà été le cas en LNB, avec la «deux» du LUC, alors que leur papa les entraînait. «Mais après, ça parlait beaucoup volley à la maison. Un peu trop pour maman», rigole Lucas Ineichen.
Leurs parcours ne sont pas symétriques pour autant, le grand frère ayant souvent changé de club pour trouver du temps de jeu, notamment. Tous deux se sont même affrontés à une reprise, toujours en LNB. Pour le coup, le LUC de Tim avait sèchement battu Lutry-Lavaux, où évoluait Lucas. Aujourd’hui, ils savourent la chance de pouvoir évoluer ensemble au plus haut niveau national, dans le club où leur père a brillé.

Ce n’était pourtant pas franchement le plan. A Concise, où ils ont grandi, les Ineichen ont d’abord tapé dans le ballon rond, à Champagne et Bonvillars, ou poussé la rondelle à Yverdon. L’aîné ne cache pas, néanmoins, qu’il a toujours voulu faire du sport à haut niveau. «Au foot, les portes se sont peu à peu refermées, et j’avais également moins de plaisir auprès de mes coéquipiers. Au volley, j’ai trouvé une meilleure ambiance, raconte Lucas Ineichen, devenu passeur, comme son père. Cela m’a permis de faire mon gymnase en sport-études.»

Son petit frère, lui, ne s’imaginait pas du tout se mettre au volley. Il était plutôt parti pour une carrière dans le football, également, avant de changer de voie. Arrivé sur le tard dans les salles de volleyball, à 15 ans, Tim Ineichen a directement été mis à l’épreuve du feu, en intégrant la LNB. «On a tous joué un peu au volley dans le jardin, à la maison, alors j’avais quelques bases. Mais comme j’ai commencé très tard, j’ai été formé en tant que libero, relève-t-il. Un poste ingrat, car tu ne peux que faire perdre ton équipe si tu joues mal. Si tu joues bien, tu fais simplement ton job. Mais j’aime ça.»

Naturellement doué, le cadet a fait des progrès fulgurants. Il a même été appelé à l’entraînement avec la LNA quelques mois après ses débuts. Il a également pris part à une rencontre dans l’élite dès sa première année, où le LUC a d’ailleurs été sacré. La saison suivante, il intégrait la première équipe. Depuis, il est devenu titulaire. Au point d’être appelé en équipe nationale. Une sélection qu’il a refusée, espérant avoir l’occasion de revêtir le maillot de l’Allemagne un jour, dont il a également la nationalité grâce à sa maman. «L’Allemagne se rend régulièrement aux grandes compétitions comme les Championnats d’Europe, les Mondiaux et même les Jeux olympiques, explique Tim Ineichen, qui rêve en grand. J’ai fait ce choix de renoncer, pour le moment en tout cas, à l’équipe de Suisse, afin de ne pas me fermer de porte.»

Lucas et Tim Ineichen n’ont pas encore souvent eu l’occasion de se retrouver ensemble sur le terrain, essentiellement en raison de la blessure, arrivée tôt dans la saison, du second nommé (voir encadré). Son grand frère, lui, est deuxième passeur de l’équipe, mais entre en jeu à chaque rencontre. «Je suis revenu il y a deux ans à Lausanne car, ici, avec l’entraîneur actuel, il y a la possibilité de beaucoup s’entraîner et, donc, de progresser. J’avais d’ailleurs préféré le LUC à Bâle pour cela», explique-t-il, même s’il lui a fallu gagner sa place en LNA après une saison passée à l’échelon inférieur avec la «deux».

Désormais réunis, les deux frères espèrent finir la saison pied au plancher, et ensemble: «Le but, c’est d’être forts dans le final!»

Concise, terre de sportifs

 

Lucas et Tim Ineichen ont passé douze années de leur tendre enfance à Concise, avant que la famille ne déménage dans la région lausannoise. Dans le village nord-vaudois, les deux frères étaient souvent dehors, à jouer à une multitude de sports avec leurs copains. Parmi eux, le hockeyeur du HC Viège, en Swiss League, Valentin Pilet, mais aussi le volleyeur Arthur Sueur, actuellement aux Etats-Unis.

«On a toujours fait du sport tous ensemble. C’étaient vraiment de beaux moments quand on était petits», se souviennent les deux frères.

 

Tim Ineichen a passé deux semaines dans le noir

 

Touché à la tête dans un contact avec un coéquipier qui lui est tombé dessus durant l’échauffement d’un match de championnat, en début de saison, Tim Ineichen a souffert d’une importante commotion cérébrale. Au point qu’il s’est retrouvé à passer deux semaines dans le noir. Une expérience difficile pour l’ambitieux jeune homme, alors titulaire.

Depuis cet accident datant du mois d’octobre, le libero n’a plus joué. «J’étais dans les nuages durant un mois et demi, c’était compliqué. Ensuite, le mal de tête à commencé à s’estomper», raconte-t-il. Aujourd’hui – trois mois plus tard –, il est sur la bonne voie.

Tim Ineichen a été suivi de près durant sa convalescence. Il y a une vingtaine de jours, il ne savait pas encore s’il pourrait revenir sur le terrain de LNA cette saison. Cela allait dépendre des tests auxquels il devait se soumettre ces derniers jours. Les nouvelles sont bonnes: il devrait pouvoir reprendre la compétition dans un mois.

La lésion dont il a souffert lui a, forcément, également joué des tours dans la vie de tous les jours: l’étudiant en maturité professionnelle a dû arrêter de suivre les cours après son accident et a, par conséquent, tout repoussé d’une année.

 

Des titres à aller chercher

 

Après un passage compliqué, le LUC connaît une très bonne séquence et pointe actuellement au 3e rang de LNA, alors qu’il reste quatre rencontres avant le moment décisif de la saison: les playoffs.

En plus, le club lausannois bataille sur plusieurs fronts: il disputera, dimanche, un derby vaudois dans le cadre des quarts de finale de la Coupe de Suisse contre Lutry-Lavaux (LNB). En Challenge Cup (l’une des coupes d’Europe), les Universitaires viennent de se hisser en quarts de finale en dominant les Autrichiens du VCA Amstetten NÖ. Ils recevront Narbonne le jeudi 3 février.

 

Lucas Ineichen

 

Âge: 23 ans.
Domicile: Lausanne.
Etudes: étudiant en sport à l’Unil.
Parcours de volleyeur: débute vers 13-14 ans en 4e ligue à Yverdon, puis rejoint le LUC II, en LNB. Passe aussi deux fois à Lutry-Lavaux, où il fait ses débuts en LNA lors de son deuxième passage. Revient au LUC II en 2020, puis intègre la «une» l’été 2021.
Poste: passeur.
Taille: 1m85.

 

Tim Ineichen

 

Âge: 20 ans.
Domicile: Denges.
Etudes: fait sa maturité professionnelle.
Parcours de volleyeur: a commencé à 15 ans directement en LNB, avec la «deux» du LUC. Intègre la première équipe dès la fin de sa première année. Y joue depuis.
Palmarès: 2 titres suisses avec le LUC (2018 et 2019).
Poste: libero.
Taille: 1m82.