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Faustine Jenny, artiste aux talents multiples
Faustine Jenny, à droite, avec Capucine Lhemanne.

Faustine Jenny, artiste aux talents multiples

3 novembre 2021

La citoyenne de Boulens sort de toutes les cases! Chanteuse, comédienne pour la télévision et le théâtre, productrice, compositrice… Bienvenue dans le monde de Faustine Jenny, qui vient de sortir un single, en anglais, et joue dans la série Les Colocs, diffusée sur La Télé et Léman Bleu.

Faustine Jenny est une Lausannoise, une vraie, mais la vie à Boulens, elle adore! Comédienne aux multiples talents, la trentenaire a découvert le Jorat et la Menthue et s’y sent bien. C’est de là que naissent ses projets… et ils sont nombreux, tellement tout va à 200 à l’heure dans le cerveau et l’esprit de cette artiste inclassable, qui n’aime rien de plus que de sortir des cases dans lesquelles tente parfois de l’enfermer un milieu artistique romand qui peut être étriqué.

Tour à tour comédienne, chanteuse, auteure, compositrice, interprète ou actrice de revue, l’artiste ne cache pas qu’il peut être «très compliqué» d’être une artiste polyvalente. «C’est une force, mais le corollaire, c’est qu’on essaie toujours de me mettre dans une case… et que je n’aime pas ça! On me dit toujours: Ah mais je savais pas que t’étais chanteuse ou Ah je savais pas que t’étais comédienne. C’est un peu comme s’il fallait valider à chaque fois qu’on peut faire plusieurs choses et que ce n’est pas au rabais. J’ai fait mes preuves dans la comédie musicale et le chant, mais dès que je m’aventure ailleurs, j’ai l’impression de devoir tout recommencer à zéro», explique-t-elle aujourd’hui, alors qu’elle vient de sortir un single et que la série qu’elle a coécrite avec Capucine Lhemanne est diffusée actuellement sur les écrans romands (voir ci-dessous)

Alors, ne serait-il pas plus simple d’avoir un seul filon et de l’exploiter à fond? Peut-être, peut-être pas… mais la question ne se pose de toute façon pas. Faustine est entière, à prendre comme elle est, avec les réussites et les projets qui marchent moins bien, avec la confiance en haut ou en bas. «Assumer de devenir artiste, c’est accepter d’exercer un métier de doute permanent, avec des remises en question inévitables. C’est là que l’entourage intime et le cercle familial jouent un rôle primordial. Ils doivent être là quand tout va bien, mais aussi quand tes projets ne sont pas acceptés. Parce qu’au fond, c’est ça le plus compliqué: tu peux avoir l’impression d’avoir donné le meilleur de toi-même, si ton projet n’est pas diffusé, personne ne le saura… J’y mets tout mon cœur, je travaille beaucoup, et j’ai envie, comme chaque artiste, que les gens s’intéressent à ce que je fais.»

Si tout l’attire, la comédie musicale reste la «première passion» de Faustine Jenny, depuis son «coup de cœur» pour Starmania. «Le mélange de jeu, de chant, de danse… Le fait d’être une artiste complète, ça m’avait beaucoup émue quand j’étais petite», se remémore-t-elle.

Citoyenne de Boulens, on l’a dit, la comédienne habite sur une vraie terre de revue et elle dévoile être allée applaudir celle de Thierrens à plusieurs reprises. «J’ai adoré! Quelle énergie et quel enthousiasme ils mettent. J’ai été admirative de leur spectacle», explique celle qui a tenu le haut de l’affiche de celle de Genève. Autre budget, autres moyens, mais une même philosophie: faire rire.

«La revue est un exercice particulier, qui ne ressemble à aucun autre. Ce qui m’avait vraiment marquée, c’est cette obsession à chercher le rire. Pierre Naftule les comptait littéralement! Dans une revue, il y a une certaine façon de dire les phrases, de faire des césures pour que ça marche. Et j’ai eu la même sensation à chaque première: j’ai été surprise par les moments où ça marche ou non. Des fois, je me disais lors des répétitions Là, ils vont rire… et le soir de la première, pas du tout! Et d’autres fois, les gens rigolent et tu ne l’avais pas anticipé. C’est très déstabilisant, vraiment! Lors des premières, j’étais beaucoup en train d’écouter ce qui se passait dans la salle et je n’étais pas concentrée à 100%», avoue-t-elle dans un sourire.

En tant que professionnelle, elle recourt beaucoup à la vidéo, son «outil de travail par excellence». «En écoutant et en me regardant, je vois plein de choses. Ça m’aide beaucoup.» Et pour le chant? «La clé, c’est d’être en paix avec toi-même. La voix reflète qui tu es, ton état d’esprit du moment. Maîtriser ta voix, dompter tes émotions, c’est une technique.»

Qu’elle maîtrise donc, comme les autres. Polyvalente jusqu’au bout!

 

How about you, le single d’une «rebelle»

 

On l’a compris, Faustine Jenny est une artiste polyvalente. Entre deux tournages, la Vaudoise a trouvé le temps de sortir un single, appelé How about you, qu’elle chante en anglais. «J’ai eu la chance de privatiser pendant deux heures le Selfie Hotel, qui est aujourd’hui fermé. Avec douze chambres pour décor, on a pu tourner dix minutes par chambre environ, c’était intense!» raconte celle qui a donc choisi de faire une infidélité à la langue française pour cette chanson. «J’admire celles et ceux qui peuvent écrire en français, comme Starmania, qui est un spectacle très beau, très bien écrit, mais je trouve que c’est plus compliqué. En ce qui concerne la technique vocale, c’est plus facile d’aller chercher les sons en anglais qu’en français. En fait, clairement, je préfère chanter en anglais, c’est plus simple et ça sonne mieux», détaille-t-elle très sincèrement.

Seul regret, son single, s’il est diffusé sur plusieurs plate-formes, peine à toucher un large public. «Les grands médias pourraient en faire plus pour donner de la visibilité aux artistes locaux», regrette-t-elle, surtout qu’elle aime beaucoup sa dernière production. «Heureusement qu’il y a les médias régionaux pour nous soutenir.»

«Ce single, c’est vraiment la liberté, c’est ça le message. Je suis un peu une rebelle au fond et je le serai toujours. J’ai un peu un problème avec l’autorité», sourit Faustine Jenny, qui dit «rêver d’un monde où on peut s’habiller comme on veut, aimer qui on veut, vivre comme on veut», ce qui n’est pas tout à fait le cas actuellement, surtout en cette période troublée par le Covid.

«Il n’y a pas qu’une façon de penser et cette chanson parle de ça. On n’a qu’une vie et on devrait avoir la chance de la vivre comme on veut. Le concept de liberté me parle profondément et j’avais envie de le transmettre via ces paroles», dévoile-t-elle.

 

Les Colocs, avec Capucine Lhemanne, sur La Télé et Léman Bleu

 

Chanteuse, artiste… et comédienne! Faustine Jenny est ces temps visible sur les ondes de La Télé et de Léman Bleu, dans une série appelée Les Colocs, qu’elle a imaginée avec Capucine Lhemanne. L’idée est née pendant la Revue de Genève, en 2019.

«En fait, j’ai rencontré Capucine en 2017, à Genève justement. Mais c’est 2019 qui nous a inspirées, vu qu’on vivait ensemble pendant la durée de la revue, c’est à dire environ quatre mois. On s’est vraiment rapprochées à ce moment-là en étant colocataires, puisqu’on jouait sur scène ensemble et qu’on habitait ensemble. Forcément, ça crée des liens. Les deux, on avait l’envie de jouer des personnages récurrents dans une série humoristique. Alors, pendant la pandémie, on a décidé d’y aller… et de la créer!» explique l’artiste.

Matthieu Prêtre, l’ami de Capucine Lhemanne, a alors mis ses talents de cameraman et de réalisateur à disposition et l’aventure des Colocs est née ainsi, donnant treize épisodes de six minutes absolument hilarants, une œuvre «100% Jenny-Lhemanne».

«C’est notre projet et nous sommes très contentes du résultat», exprime celle qui a elle-même une certaine idée de la réalisation. «Je fais beaucoup de clips, j’aime monter des parodies… En fait, j’aime gérer les projets de A à Z et avoir le regard sur chaque étape», enchaîne Faustine Jenny, qui se réjouit des retours positifs engendrés par le passage en télévision.

«On espère qu’il y aura une saison 2. Cela sera déterminé par l’engouement autour de cette série. Tout est possible. Aujourd’hui, on est en train de sonder toutes les parties pour savoir comment enchaîner, aller plus loin. Avec Capucine et ACP Productions, on a plusieurs idées bien sûr, notamment pour faire évoluer les personnages. L’envie est là, on doit désormais trouver le soutien et le financement pour une saison 2.»

Rédaction