FC Bavois, l’épopée d’un clan

Football – Le club, tout juste promu en 3e division, célèbre ses 75 ans cette année, dont deux tiers sous la présidence de la famille Viquerat.

C’est de son père que Jean-Michel Viquerat a hérité de la passion pour le ballond rond.

«Comme mon père le disait déjà, à Bavois, la politique est gérée par les Agassis, le football par les quatre autres familles, lance, hilare, Jean-Michel Viquerat, en faisant référence aux Oulevay, aux Gaudard, aux Salzmann et à son propre patronyme. Mais on a tous un peu de sang Agassis.» Alors que le club des Peupliers célèbre son 75e anniversaire -auquel s’est ajouté une incroyable ascension en Promotion League à fêter-, cette année, le boss actuel et son papa cumulent, à eux deux, un demi-siècle de présidence. 26 ans pour Jean-Pierre, 24 pour son fils. Les deux tiers de l’histoire du club.

Le FC Bavois avait remporté la Coupe vaudoise, vers la fin des années 40. Plusieurs des membres fondateurs apparaissent sur ce cliché.

On peut parler de dynastie, dans un tel cas. Une lignée qui n’est pas prête de s’arrêter, puisque dans les plans, Michael Viquerat, aujourd’hui 25 ans, succédera à son père dans quelques années. «On s’y prépare, reconnaît Jean-Michel, 62 ans. Ce qui est sûr, c’est qu’au moment de passer le témoin, il aura déjà repris la boîte.» L’entreprise Paul Vaucher SA, en l’occurrence.

Le défunt président Jean-Pierre Viquerat, ici lors du 40e anniversaire du club, en 1981.

Le «clan» FC Bavois ne se limite, pourtant, pas uniquement à sa tête de proue, les Viquerat. Les autres familles de foot du village sont toutes impliquées, que ce soit en tant que joueurs ou membres du comité. «Je peux compter à tout moment sur un vrai groupe de fidèles. Rien que pour une rencontre de 1re ligue, il faut onze personnes autour du terrain, exemplifie le patron, reconnaissant. Chaque mois, à la séance du comité, on se réunit chez l’un d’entre nous, et on mange tous ensemble. Ici, il y a un vrai esprit de club. La preuve: peu de joueurs partent, ou alors ils reviennent souvent en seniors.»

Cheveux longs et tenue rayée pour la volée de 1979, promue en 2e ligue.

Une atmosphère particulière qui s’est construite avec les années. Quand il a repris la présidence du club, en 1992, Jean-Michel Viquerat s’est d’abord attelé à améliorer le cadre. «En tant que joueur, je me plaignais toujours de l’état du terrain, se souvient-il. Il fallait de bonnes infrastructures avant d’être bon sur le terrain. Ça a été ma priorité.»

Les choses ont avancé petit à petit. En 2003, les nouveaux vestiaires et la buvette, érigés par les joueurs et les membres du club -quelque 7000 heures de travail bénévole ont été nécessaires-, sont sortis de terre. La tribune, récupérée de Baulmes, a atterri aux Peupliers en 2008. «En tout, sur quinze ans, cela représente 15 000 heures de travail», affirme le président. Durant ces années, ce dernier a tissé un solide réseau entrepreneurial autour du club. Cela lui permet, par exemple, de ficeler le budget (environ 350 000 francs pour la première équipe, ce qui va augmenter d’environ 15% avec la promotion) et de trouver du job aux joueurs. Il propose, ainsi, des formations à des footballeurs qui, souvent, passés près d’une carrière professionnelle, n’en ont pas eu. Un aspect qui lui tient particulièrement à coeur. Et les témoignages reçus en retour sont là pour le conforter.

Une nouvelle dimension

Jean-Michel Viquerat et le buteur en série Alex Fallet, au début des années 2000. Les prémices du grand FC Bavois actuel.

Fondé en 1941 par une bande de copains, le FC Bavois a brillé dans les années 1960, en 2e ligue. C’était l’époque de Michel Hartmann. Au siècle dernier, le terrain est également passé d’un côté à l’autre des voies de chemin de fer, des premiers vestiaires ont été construits et une seconde pelouse est arrivée en 1987.

Le succès sportif actuel trouve, lui, son origine au début des années 2000, quand Bavois a réalisé deux belles saisons en 2e ligue, récupérant les bons joueurs de la région. «Ça a été un palier. Le club a changé de statut, pris une autre dimension», estime le président. Aujourd’hui, le nom du village n’est plus connu que pour son château et son restoroute, mais aussi pour son équipe de foot. En 2006, le FCB a atteint la 2e inter. En 2010, il a fait un premier passage en 1re ligue, avant l’actuel, débuté en 2013. A la reprise, cet été, il découvrira la Promotion League. Une ascension extraordinaire. «On est certainement plus haut que l’on ne devrait. Mais on est là, alors on en profite», scande Jean-Michel Viquerat, ravi. Puis de promettre: «On va assumer, mais sans démolir ce qui a été bâti.» Le patron n’est pas dans le bâtiment pour rien.

La fête ce week-end

Le 75e anniversaire du FC Bavois commence demain, avec un tournoi de pétanque en doublettes. Il sera possible de s’inscrire sur place, dès 18h30, une demi-heure avant le début des jeux, ou alors via l’adresse email 75eme@fcbavois.ch.

La fête se poursuivra dimanche, au terrain des Peupliers, avec la journée officielle. A 10h, des matches des vieilles gloires du club (catégories 55+, 45+ et 35+) sont au programme. S’ensuivra la partie officielle à 13h, puis un rôti. «Ce sera l’occasion de rassembler les amis du club», se réjouit le président Jean-Michel Viquerat, qui jouera avec les anciens. Les matches de l’Euro seront, bien sûr, retransmis.

Spectacle Penalty

Les quatre représentations du grand spectacle Penalty auront lieu du 6 au 9 juillet, et ponctueront de belle manière ce jubilé. Une centaine d’acteurs et figurants seront sur scène, aux Peupliers. Infos et inscriptions par email, sur le site www.fcbavois.ch/75e ou au 079 156 37 09 (18h-19h).